Moon & Elizabeth Lytton [CORRECTION EN COURS]

~Chapitre 21 : Trahison ?~

Quelques jours étaient passés depuis la visite du porte-parole de la Reine et, malgré l'aide qu'il avait proposé à Elizabeth Lytton, celle-ci craignait que lui faire part de tout ce qu'il se passait ne les mettrait que davantage dans une situation délicate voire dangereuse. Il était pratiquement sûr que le baron avait des yeux et des oreilles partout et cela même au palais royal de part sa renommée et son influence. Pour pouvoir aider sa mère et se sauver elle-même, il fallait éviter qu'elle se fasse remarquer.

C'était Dimanche et les deux jeunes femmes avaient réussi à sortir de l'enceinte des murs du manoir pour apprécier l'air printanier qui s'offrait à elles. Elizabeth s'était assise sur un drap que Moon s'était procuré et qu'elles avaient décidé d'étendre sous un arbre où des bourgeons laissait voir leurs premières couleurs et où les rayons du soleil traversait de part et d'autre le feuillage pour venir caresser la peau pâle de la rouquine et le teint halé de la servante.

« -Qu'est-ce que c'est agréable cette douce chaleur, cela me fait presque oublier tous nos tracas. Commenta la jeune Lytton.

-Ne vous inquiétez pas mademoiselle, lorsque nous aurons trouvé une solution pour votre mère, je vous aiderai à fuir.

-Et si nous n'y arrivons pas ? Si mère reste là-bas pour toujours ?

-Cela n'arrivera pas mademoiselle je vous le promets. De plus, en dépit de tous ses plans, le baron ne vous fera pas de mal car ce serait bien trop risqué.

-J'en doute Moon ; tu as bien vu jusqu'où il pouvait aller.

-Mademoiselle, fit la servante en se tournant vers sa cadette. Ayez confiance, j'ai promis à votre mère que je vous aiderai et je le ferai. Cependant, comme vous le dites, nous devons l'aider avant ; elle a surement prévu quelque chose.

-Alors prions pour que tout aille pour le mieux ; enfin, compte tenu de notre situation déjà bien compliquée. Tiens, remarqua-t-elle en se levant. Que fais le coursier ici un Dimanche ? »

Suivant ses paroles, Moon tourna la tête en direction du grand portail où venait de passer le coursier à cheval. La servante alla à sa rencontre avec sa maîtresse en retrait. L'homme, relativement âgé, mit pied à terre et fit la révérence aux deux jeunes femmes avant d'annoncer :

« -Mademoiselle Lytton, j'ai pour votre père un courrier urgent. Si vous pouvez le lui transmettre, dit-il en tendant une lettre cachetée à Moon qui était la plus proche.

-Ce sera fait monsieur, je suis navrée que cela vous ait dérangé durant votre congé.

-Cela ne fait rien mademoiselle, j'ai d'autres courriers à distribuer. »

Après avoir demandé à transmettre ses hommages au baron, il les salua de nouveau puis remonta sur son cheval avant de partir poursuivre sa tournée. Moon tendit le courrier à sa maîtresse qui la porta devant son visage pour observer le sceau qui s'y trouvait. Elle jeta un regard à sa servante qui, ne comprenant pas, s'approcha pour le regarder également. Aussitôt, elle comprit le regard étrange que sa maîtresse lui avait adressé ; le sceau qui scellait l'enveloppe était celui des O' Riordan, ses anciens maîtres.

Sans un mot, la plus jeune lui fit signe de la suivre et de ramasser le drap avant de rentrer dans le manoir. Cela fait, Elizabeth monta le grand escalier jusqu'au bureau du baron et frappa. Après quelques longues secondes, aucune réponse ne vint mais la porte s'ouvrit brusquement sur Robert Lytton qui interrogea sa sœur du regard. Elle entra sans lui demander son avis, suivie de Moon qui le salua, et alla devant son père qui semblait être en plein cours avec son fils.

« -Père, le coursier est venu déposer une lettre urgente à votre intention.

-De quoi s'agit-il ?

-Cela vient des O' Riordan. »

Edward Lytton regarda du coin de l'œil son fil puis saisit l'enveloppe que lui tendant la rouquine qui s'excusa du dérangement et tourna les talons. Une fois dans le couloir, la jeune femme marchait si vite que Moon devait presque trottiner derrière elle. Arrivées à leur étage, la jeune Lytton s'arrêta brusquement et la brune l'imita, manquant de lui rentrer dedans. Intriguée, elle l'interrogea :

« -Mademoiselle, qu'y a-t-il ?

-Il est étrange que père soit en contact avec ses ennemis ne trouves-tu pas ? Demanda-t-elle à son tour en se tournant face à sa servante.

-En effet mademoiselle.

-M'aurais-tu trahie Moon ? »

A cette question, Moon garda le silence et baissa le regard vers le sol.

« M'a-t-elle réellement trahie ? pensa la rouquine. Je t'en prie, assure fermement que non comme tu le fais d'habitude. »