Moon & Elizabeth Lytton [CORRECTION EN COURS]

~Chapitre I : Noël Londonien~

A Londres, en 1840, vivait une famille de la noblesse anglaise. Presque toute l'Angleterre les connaissait ; il s'agissait de la famille Lytton qui était composée du baron Edward Lytton de Knebworth, marié à Rosina Wheeler il y a 15 ans de cela. De cette union était nés Elizabeth en 1825, puis Robert deux ans après. Le baron Lytton était écrivain et surtout un homme politique qui faisait partie du conseil privé de la reine Victoria.
Ce dernier avait toujours pris soin d'élever son fils dans le but d'une succession, laissant l'éducation d'Elizabeth aux mains de sa femme.

Un jour, alors qu'elle avait seize ans, la jeune fille alla trouver sa mère. Comme à son habitude, elle monta le grand escalier de bois, passa devant la chambre de sa mère sans s'arrêter, puis stoppa sa course devant une petite porte sur laquelle était gravée cette phrase : " La plume est plus puissante que l'épée"
Elle leva la main et ouvrit la porte. Sa mère était là, assise à un bureau, une tapisserie inachevée à sa droite. A l'entente du bruit, elle se retourna, haussa un sourcil et demanda :

" - Elizabeth ? Que voulez-vous ? Je suis en train d'écrire.

-Mère, vous m'avez demandé de songer à ce que j'aimerais recevoir pour Noël. Je pense bien avoir trouvé.

-Vous savez que je travaille. Ça ira pour cette fois mais ne me dérange plus. Dites-moi, à quoi pensez-vous ? "

À ces mots, la jeune femme retira ses gants et fit signe à sa fille de s'approcher. Sans hésiter, la jeune fille s'assit à côté d'elle. Elle observa les mots que sa mère avait écrits sur le papier. Curieuse, elle l'interrogea :

" - Qu'est-ce que vous écrivez ?

- La vérité mon enfant. Alors, quelle est votre idée ? "

Le regard d'Elizabeth demeura encore un instant sur les bouts de papier tâchés d'encre puis, elle regarda sa mère :

" Je veux écrire comme vous. Je n'écrirai que la vérité moi aussi et deviendrai peut-être connue pour ça."

Le visage de Rosina s'assombrit. Elle observa son enfant puis lui répondit :

" - Elizabeth, toute vérité n'est pas bonne à dire.

- Alors je l'écrirai anonymement s'il le faut.

- Je vois... On en discutera avec votre père. Allez, maintenant laissez-moi. "

Elizabeth paraissait satisfaite, elle sourit et partit. Quand la porte se ferma, la baronne demeura immobile un moment, écoutant le craquement des marches en bois sous les pas de sa fille. Ses yeux reflétaient un mélange d'émotions contradictoires tandis qu'elle prenait ses écrits, mais son allure restait droite et élégante. Soudain, elle déchira les morceaux de parchemin qu'elle tenait avec un geste rapide et décidé, puis les brûla avec sa lampe à huile. La jeune femme les observa se consumer et, comme si de rien n'était, enfila ses gants et sortit de son bureau.