𝟏𝟔

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Mathieu.

Je n'ai pas dormi de la nuit, je suis malade comme un chien. Depuis hier matin, je suis cloué au lit. En attendant de pouvoir ressortir, je suis sous la couette à regarder une série que j'ai commencé avec Enzo le week-end dernier. Ma grand-mère est chez mon oncle depuis hier et j'ai tellement peu d'énergie que je ne fais que vider le frigo, pour le peu que j'arrive à manger. Les mecs ont voulu passer mais j'ai décliné poliment. Au bout du quatrième épisode, mes yeux me brûlent et je m'endors presque. Je suis dans le noir depuis ce matin et mon mal de crâne me donne envie de me taper la tête dans les murs, si bien que je suis presque incapable de me lever. J'ai eu Anna au téléphone hier soir, voulant qu'on se voit aujourd'hui mais je lui ai dit que ça n'allait pas être possible. Pourtant, quand je suis à deux doigts du sommeil, mon téléphone sonne à dix centimètres de mon oreille, me faisant sursauter.

Anna :
Salut le peroxydé, t'es chez toi ?

Mathieu :
Salut la vielle. Ouais, bloqué devant la télé.

Anna :
La vieille t'emmerde, t'es tout seul ?

Mathieu :
Ouais, pourquoi ?

Mais ma question reste sans réponse alors je repose mon téléphone sous mon oreiller et mes yeux se ferment tous seuls. Je sursaute une deuxième fois quand ça frappe à la porte de l'appartement. Je me redresse trop vite et, quand je descends de l'échelle de ma mezzanine, ma tête tourne tellement que je dois me tenir au mur du couloir. J'enfile mon jogging tant bien que mal et accélère le pas quand ça toque de nouveau. En ouvrant, je tombe sur Marianna, son grand sourire et ses lunettes dans une paire de Nike, un jean et un sweat à capuche rabattue sur sa tête.

– J'ai apporté des pizzas ! m'annonce-t-elle.

– Entre, je me décale et elle retire sa capuche en passant la porte.

– Je me doutais que t'avais pas mangé de la journée et... comme t'avais pas l'air très bien hier, au téléphone, je me suis dit que j'allais passer. Ma journée était vide. T'as faim ?

– Je vais essayer de manger, mais j'ai besoin de me rallonger, dis-je en posant ma main sur le front.

– Qu'est-ce que t'as ? T'as pris rendez-vous chez le médecin ?

– Non, ça va passer, je hausse les épaules.

– T'es pas possible. T'es fiévreux ? me demande-t-elle sérieusement.

– Aucune idée, je ne sais pas où ma grand-mère range le thermomètre. C'est pas que j'apprécie pas ta compagnie mais il faut vraiment que je me rallonge, Anna.

– Merde, ouais.

Je me dirige vers ma chambre et elle reste plantée dans le couloir.

– Qu'est-ce que tu fous ? Viens avec moi, tu vas pas rester planter là.

Elle sourit et s'approche pour m'emboîter le pas. Dans la chambre, elle ferme la porte derrière nous.

– Une vraie grotte, tu vis dans le noir comme un vampire.

– J'ai tellement mal à la tête que même la télé est en train de me gonfler. Elle pose les deux pizzas sur ce qui me sert de bureau et s'approche de moi, les sourcils froncés. Elle remonte la manche de son sweat et vient coller le dos de sa main à plat sur mon front.

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