𝟑𝟎

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Mathieu

J'ai emmené Anna à l'aéroport il y a maintenant une bonne heure et je suis rapidement rentré chez moi. Elle est partie sans que j'aie pu l'embrasser avant qu'elle embarque parce qu'on a croisé quelques fans. On a passé la nuit entière éveillés à parler de tout – et pas mal de rien, à s'embrasser, à faire sa valise et, plus que les autres nuits passées ensemble, nous sommes restés collés l'un à l'autre. Elle n'a pas fait de cauchemar et j'ai dormi bien mieux avec elle dans mes bras que lorsque je suis seul.

Hier soir, sur un coup de tête, Élie nous a proposé de quelques jours dans le sud. La maison de ses parents étant vide, on a rapidement accepté. Tous les sept, nous partons donc pour Biarritz cette nuit. En faisant ma valise pour les sept jours qui arrivent, je me ressasse les dernières heures et je n'arrive toujours pas à croire que je puisse être en couple et que j'ai accepté avoir des sentiments pour une femme. Marianna est entrée dans ma vie et a pris plaisir en y foutant un bordel monstre. Nous n'avons dit qu'une seule fois que nous étions amoureux l'un de l'autre parce que pour l'instant, ça nous suffit, mais j'arrive à voir les sentiments qu'elle a pour moi à chaque regard qu'elle me donne.

– Mathieu ? j'entends ma grand-mère m'appeler du couloir.

– Dans la chambre !

Quelques secondes plus tard, ma porte s'ouvre.

– Tu vas quelque part ? me sourit-elle en m'embrassant la joue.

– Chez les parents d'Élie avec les garçons jusqu'à vendredi prochain. T'as les enfants ce week-end ?

– J'allais justement les chercher. Tu n'as pas dormi là cette nuit ou tu es parti tôt ce matin ?
 
– Non, j'étais chez Marcel, je réponds en enfilant mes chaussures.

– Vous y allez entre garçons ?

– Au lieu de tourner autour du pot, pose ta question, Mamie. T'as envie de savoir si Anna vient avec nous, hein ?

– Je t'ai toujours dit que tu n'étais pas si idiot que ça, tu vois.

– On part sans nos copines, on se fait une semaine entre potes, je dis.

– D'accord. Vous avez raison, c'est bien que vous vous retrouviez qu'entre amis, vous avez le reste du temps pour vos copines.

Elle me sourit et j'attends gentiment que l'information que je viens d'annoncer et qu'elle a bêtement recraché lui monte au cerveau. Ce qui a l'air d'arriver puisque ses yeux s'écarquillent et que ses traits se détendent.

– Mathieu ! Comment ça nos copines ?

– Chloé, la copine de Hugo et Anna.

– Aussi gentil soit-il, je me fiche de Hugo. Anna est ta petite amie ?

– Oui. C'est avec elle que j'étais hier.

– Depuis quand ? Tu ne me le dis que maintenant ? Viens-là !

Elle m'ouvre les bras et j'explose de rire face à son enthousiasme en fonçant sur elle.

– Pourquoi je ne sais ça que maintenant ?

–  Ça s'est fait hier, chez Marcel.

Bóg jest wielki ! Je suis vraiment heureuse pour toi, mon chéri, j'apprécie beaucoup cette jeune femme. Qu'est-ce que tu ressens pour elle ?

– Tout ce qu'on peut ressentir de fort.

– Tu l'aimes ? je hoche la tête positivement. Tu lui as dit ?

– Dis quoi ?

– Je t'aime.

– Bien-sûr que non, ça va pas ou quoi ? Je lui ai dit que j'étais amoureux d'elle et c'est déjà un grand pas donc tu vas me laisser faire à ma sauce avec ma copine pour que je puisse y aller à mon rythme.

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