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𝟑𝟕

Mathieu.

– Bébé, réveille-toi avant que ça soit Enzo et Léna qui le fassent, je chuchote un peu fort.

Elle grogne, gigote et plonge sa tête dans mon cou en marmonnant. Ce matin, ils s'étaient décidés à reproduire ce qu'on leur avait faire subir hier : nous réveiller en nous sautant dessus. Ça faisait trois jours qu'Anna était à l'appartement et c'était aussi la première fois qu'on passait autant de temps ensemble d'une traite. Les enfants étaient là pour le troisième week-end consécutif et elle avait refusé qu'on aille chez elle pour s'assurer que je passe mon temps avec eux. Contrairement à d'habitude et depuis notre échange de la semaine dernière, elle était extrêmement câline et essayait de partager ma zone de confort : je montrai que j'aimais grâce au toucher physique.

La première semaine de Mental vient de s'achever et les retours sont très positifs. J'adore ce qu'il se passe sur les réseaux sociaux mais ça fait du bien d'être enfin en vacances.

– Nana...

– Encore dix minutes, elle chouine.

On s'était couchés tard cette nuit, ça avait dérapé en plein milieu du film après qu'elle ait eu la bonne idée de se changer devant moi.

– Tu vas voir où vont aller tes dix minutes quand ils arriveront avec des casseroles. Tu veux un café ?

– S'il te plaît, elle marmonne, mais pas maintenant. Tu veux me sortir du lit sans m'avoir dit bonjour ?

– Bonjour, Marianna. On se lève, je claque doucement sa fesse nue.

– C'est pas comme ça qu'on fait, elle relève la tête aussi vite. Et ne touche pas à mes fesses, ça ne t'appartient pas.

J'explose de rire quand elle se retourne et comme un aimant, je colle mon torse à son dos. Je lui embrasse l'épaule à plusieurs reprises et quand j'arrive à sa nuque, elle se retourne, un sourire aux lèvres, pour entourer mon cou de ses petites mains.

– Bien dormi ? je demande dans le creux de son épaule.

– Pas assez. Toi ?

Je hoche la tête et la tire par le col de mon tee-shirt qu'elle porte pour poser mes lèvres sur les siennes.

– Mes réveils préférés...

Elle se redresse, s'assied en tailleur en s'appuyant sur le mur et ferme les yeux quand je pose ma tête sur ses jambes. Doucement, ses doigts glissent dans mes cheveux et je la fais frissonner en embrassant l'intérieur de sa cuisse. Elle réagit toujours à mon contact, j'aime tellement ça. Mais c'est à ce moment que Léna et Enzo déboulent en trombe dans la chambre.

– Raté, les potes !

– Mais c'est pas juste ! À chaque fois c'est pareil ! crie Enzo.

– La vie est dure, tu l'apprendras à tes dépends, ajoute Anna.

– Je croyais que t'étais de mon côté, toi ! continue Léna.

– Toujours, sauf quand il s'agit de mon sommeil.

Il y a trois jours, Léna nous a cramé en train de nous embrasser dans la cuisine et j'ai annoncé qu'on était en couple. Logiquement, Léna et Enzo l'avaient bien pris : Enzo lui avait demandé de faire partie de la famille alors que Léna lui a annoncé qu'elle était sa nouvelle meilleure amie. Je leur avais fait promettre de ne rien dire à nos parents, Mamie étant déjà au courant. Je sais que mon secret est bien gardé, les promesses sont sacrées chez nous.

– Allez préparer le petit-déjeuner, on arrive, je lance.

Une fois la porte fermée derrière eux, Anna se redresse pour enfiler son short et attraper nos téléphones.