𝟑𝟏

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Mathieu.

Ces derniers jours ont été plus que complexes à gérer. Et tenter de gérer un problème à des centaines de kilomètres face à quelqu'un qui ne voulait pas parler a été un sacré défi. Finalement, Anna était le défi que j'étais pour elle, j'étais ce même genre de personne, ceux qui voulaient se débrouiller seul.

En résumé, Marianna allait très mal et cette idiote me refusait un appel sur deux, elle dormait très peu et ne voulait rien me dire quant à son état. J'étais plongé dans le flou le plus total jusqu'à ce que, merci Dieu, je reçoive un message de Mélanie : pour la faire courte, sa grande sœur avait totalement pété les plombs le jour de la date-anniversaire de la mort de son père et avait fait une crise d'angoisse qui l'avait tenu pendant plusieurs heures. Elle était rentrée pour s'enfermer dans sa chambre, refusant qu'on l'approche touche, puis était descendue au soir pour manger avec toute la famille jusqu'à ce qu'elle saute de sa chaise après un haut-le-cœur. Anna avait bu, bien trop. Et sous médicaments, elle avait dû se faire vomir parce que son traitement n'était pas compatible avec de l'alcool, peu importe la quantité.

– Elle a pleuré, ce soir-là ? m'avait-elle demandé en faisait référence à la soirée de la semaine dernière après qu'on se soit mis ensemble.

– Non, elle a même dormi sans être coupée par ses cauchemars. Lana, qu'est-ce que je peux faire ?

– Reste sur ta ligne de conduire, Polak. Elle s'est endormie alors elle ne te répondra pas, elle s'est disputée avec Maman. Mais elle n'a pas fait de crise d'angoisse depuis deux jours, si ça peut te rassurer. Quand elle se réveille, je lui laisse un peu de temps pour émerger et je lui demande de t'appeler, OK ? Ne le prends pas personnellement, Anna a toujours été comme ça ; se renfermer et attendre que la tempête passe.

Mais elle ne m'a jamais appelé. Elle n'a fait que m'envoyer un message en m'assurant qu'elle allait mieux. Depuis, je l'appelle plusieurs fois par jours. Quand elle me répond, ça n'est que pour quelques minutes où elle parle à peine et quand elle ne me répond, elle se trouve des excuses. Et ça me met en colère. Non pas parce qu'elle ne me parle pas, je ne peux que comprendre, mais parce qu'elle croit que je contre elle alors que je veux juste être là, pour l'écouter, la consoler et l'entendre crier. La dernière fois que je l'ai eu au téléphone, c'est suite à un cauchemar. Elle m'a appelé en pleurs, s'est excusée un millier de fois avant de s'endormir au téléphone.

Cette situation est en train d'affecter mon humeur d'une sacrée manière et les garçons sont loin d'être stupides, mais il n'y a qu'Elyo qui puisse comprendre à cause de quoi je suis comme ça.

– Tu veux boire un truc ? me demande Rayan.

– J'ai, c'est bon.

– T'as l'air absent depuis notre arrivée, qu'est-ce que t'as, Polak ?

– T'en fais pas, c'est le boulot et la famille qui fait des siennes, je mens.

– Essaie de ne pas y penser, laisse tout ça à Paris, on verra ça en rentrant. Sinon, j'ai attendu que tu viennes me le dire mais t'es très long à la détente et tu me prends pour un con alors... Qu'est-ce que ça fait d'être enfin maqué ?

Deux solutions s'offrent à moi alors que je me fais violence pour ne pas écarquiller les yeux : soit je mens, soit je balance. Et même si Rayan est un de mes meilleurs amis et qu'il est très intelligent, je choisis quand même la première solution.

– De quoi tu parles ?

– T'as embrassé Anna chez Marcel à trois mètres de moi, tu te fous de ma gueule ?

– Dis rien à personne.

– Oh bordel ! Vous êtes en couple ?

– Mais parle moins fort, putain !

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