𝟐𝟎

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Mathieu.

Bien évidemment, Anna n'a pas attendu longtemps avant de briser la promesse qu'elle s'était faite à elle-même. Dans l'ascenseur, mon corps la colle à la paroi métallique et ma langue danse avec la sienne. C'est sa voiture qui nous a conduit jusqu'à son immeuble et arrivés dans le parking souterrain, elle a retiré ses talons pour courir jusqu'à l'intérieur comme une enfant. Morte de rire, elle a appelé l'ascenseur et à peine à l'intérieur, je lui ai attrapé la taille pour l'embrasser comme je rêvais de le faire depuis des jours. Mon besoin d'être proche d'elle en devient presque irrationnel. Ses mains autour de ma nuque, un sourire sur ses lèvres.

Ce soir, tout est décuplé.

Ce soir, quelque chose changera.

Elle se détache de mon corps quand on s'arrête au huitième étage. Et alors qu'elle a récupéré les clés au fond de son sac et qu'elle galère à ouvrir sa porte, je m'attaque à son cou. Quand la clé trouve enfin la serrure, elle fait deux tours et la porte s'ouvre. Ma blonde me fait entrer en premier et à peine a-t-elle refermé la porte qu'elle lâche sac à main et chaussures sur le sol. Sans attendre, je lui attrape les poignets d'une main et mes doigts libres glissent à l'arrière de ses cuisses. Je lui ordonne une impulsion et, naturellement, ses jambes s'enroulent autour de mes hanches. Ses bras autour de mon cou, je pose mes mains à plat juste sous ses fesses. Dans l'obscurité, je devine que son canapé est converti et, à tâtons, je m'affale à moitié pour l'allonger au-dessus de moi. Anna tire sur la racine de mes cheveux, m'arrachant un grognement sur sa peau. Elle me laisse plus de place en balançant sa tête en arrière et j'aspire sa peau.

– Même pas en rêve, elle grogne en posant ses mains sur mes joues.

Elle m'embrasse encore et j'inspire fortement en cadenassant mes mains sur ses reins pour la rapprocher. Et Anna ne tarde pas à trouver mon point faible : le creux de mon cou, au-dessus de ma clavicule. Lorsque je presse mes mains un peu plus fort sur ses cuisses, je remonte les pans de sa robe et mon cerveau se stoppe quand le bout de mes doigts touche son sous-vêtement. Doucement, elle s'écarte, pose ses doigts sur les miens. Un éclair de stress passe dans son regard et mes sourcils se froncent.

– Je ne sais pas si...

– Eh, qu'est-ce qui a ? je chuchote.

– Mathieu, je... Je ne veux pas faire ça, elle chuchote à son tour.

– Ne panique pas, je ne te forcerais à rien, je souris mais elle m'évite.

– Je suis désolée, je n'aurais pas dû.

– Ne t'excuses pas, OK ? Ça va, Anna. Regarde-moi.

Je lui attrape le menton et elle me lance un faible sourire. Mes mains passent dans son dos pour la coller à moi et elle me prend dans ses bras. J'ai besoin d'elle et ce n'est pas parce que je veux coucher avec elle. La blonde tombe avec moi quand je m'allonge sur le matelas. Contre moi, elle passe ses bras sous les miens. Pendant de longues minutes, on reste là, mes doigts parcourant son dos, la sienne dans mes cheveux.

– Et puis... Tu sais ce qu'on dit ? Plus on fait durer l'attente, plus c'est bon.

– Tu t'arrêtes jamais ?

– Quand je peux t'avoir nue sous moi, un jour ? Jamais.

Elle enfonce son visage dans le creux de son coude en rougissant et Mathieu rigole avant de lui embraser la nuque.

– Tu restes ?

– Bien-sûr, je hoche la tête, je t'ai dit que j'avais envie d'être avec toi.

– Qu'est-ce que t'entendais tout à l'heure quand tu m'as dit avoir besoin de moi, tout à l'heure ? me demande-t-elle doucement.

– Franchement je... Je n'en sais rien, c'est ce que je ressens.

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