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Mathieu.

– T'as fait mieux que Polak, m'annonce Antoine.

– Pour de vrai ?

– Pour de vrai, il sourit, je voulais te laisser profiter de tes vacances et te l'annoncer quand j'aurai l'évolution du premier mois de Mental. Ça divise mais ça fait mieux que les chiffres qu'on avait espérés.

Sur l'écran du téléphone qu'il me tend, des chiffres qui valent beaucoup pour moi ;

Mental, 17 910 ventes, première semaine.

– T'avais fait un peu plus de 12 000 pour Polak. C'est fou, frère. Fais-moi confiance, tu auras le platine avant la première année.

J'étais le genre d'artiste à n'en avoir rien à foutre des chiffres, surtout que ce n'était pas mon boulot de m'intéresser à tout ça. Moi, j'étais là pour écrire et enregistrer. Je ne m'y intéressais pas sauf si Flav' m'envoyait les résultats. Les chiffres du premier mois étaient au-delà de nos attentes, confirmant un peu plus, comme à chaque projet, que c'était pour ça que j'étais fait.

– On aura le platine, je le rectifie.

– C'est toi la star, Polak, il lâche en tapant dans mon poing. Mais t'as raison, on a fait du bon boulot. Quand est-ce que tu repars ?

– Demain après-midi. Vous venez toujours ?

Avec le Panama, Chloé, Anna, Léna et Enzo, on partait en Corse comme c'était prévu et j'avais appelé Antoine pour lui demander s'il voulait venir avec nous. Ils seraient toujours les bienvenus. Le mois dernier, ils avaient passés une semaine à Londres mais c'était les seules vacances qu'Antoine de toute l'année. J'avais eu vent de l'état d'Élise, elle était très fatiguée à cause du travail alors s'ils pouvaient profiter de la maison, ils pouvaient le faire sans aucun problème.

– Bien-sûr. On ne restera que trois ou quatre jours, par contre.

– Ça me va. Qu'est-ce que ça donne pour vous ?

Je récupère ma troisième tasse de café depuis mon arrivée.

– Ça ne marche pas, il souffle. Pour l'instant c'est compliqué, ça nous pèse et on se dispute pour un rien. On se met la pression à la mort et je crois qu'on veut tellement que ça arrive qu'on se bloque tous seuls.

– T'as la vie entière pour devenir daron, Flav. Pourquoi ça vous stresse autant ? Ce n'est pas comme si vous alliez vous quitter si elle ne tombait pas enceinte.

– Et depuis quand t'as grandi, toi ? il pouffe. Je pense simplement qu'on se précipite, on pense à tout en même temps, c'est un vrai bordel. Tu comprendras quand tu trouveras celle qui te donne envie de ça, Mathieu.

– Tu seras le premier au courant.

Il acquiesce d'un hochement de tête tout en signant des tonnes de papiers.

– Et toi, tes vacances ? il demande.

– C'était cool, je m'appuie en arrière, ça m'a fait du bien de me reposer.

– Avec Anna, ça va ? Parce que ne crois pas que j'ai oublié que tu m'as dit qu'elle était sûrement ton Élise.

– Et je le pense toujours, je hausse les épaules en écrasant mon mégot. Ça se passe vraiment bien avec elle, elle me débloque des choses et en ce moment, elle me fait du bien.

– Je suis content pour toi. Alors évite de faire n'importe quoi, d'accord ?

– Ça veut dire quoi, ça ?