𝟏𝟖

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Marianna. 

Mon téléphone qui vibre sur la table de chevet me sort de mon sommeil mais je sursaute bien vite en entendant qu'on tape comme un fou furieux sur ma porte d'entrée, le doigt appuyé sur la sonnette de l'appartement. Et s'il y a bien quelque chose que je ne supporte pas, c'est d'être réveillée. Surtout comme ça. C'est l'assurance de me faire passer la pire des journées. Tendue comme jamais, j'ignore mon téléphone et attrape à la vitesse de l'éclair le premier tee-shirt de mon dressing pour me couvrir et je me précipite vers la porte pour trucider la personne qui se trouve sur mon palier. Je manque de peu de me casser la gueule près du canapé, m'apprenant encore à devoir ranger mes chaussures que je laisse traîner partout. Et, sur le pas de la porte, je tombe sur Rayan, Élie, Marcel et Mathieu. Et je les observe me passer devant pour aller s'affaler dans mon canapé.

– Enfin ! Ça fait au moins cinq minutes qu'on fracasse ta porte pour te réveiller !

– Vous vous foutez de moi ? Vous m'expliquez ce que vous faites là ?

– T'as des cartons à faire, non ? dit Elyo sur l'accoudoir du canapé.

– Polak nous a dit que t'avais besoin d'aide pour déménager, continue Zeu.

– C'est donc toi l'investigateur de tout ce bordel ? je souris à Mathieu qui hausse les épaules en souriant à son tour.

Il vient poser ses lèvres sur ma tempe et s'affale, lui aussi, sur le canapé.

– Vous m'avez réveillé et je déteste ça !

– On a galéré à te réveiller, tu veux dire, rigole Zeu. Mathieu t'a appelé six fois, t'as jamais répondu.

– C'est le but du sommeil ? Et puis d'abord, il est quelle heure ?

– 11h10. On serait arrivés plus tôt si on s'était pas endormis chez Aladin.

Ah. Quand même. J'ai donc dormi quatorze heures. Quand Mathieu a quitté mon appartement hier, j'ai rapidement mangé avant de prendre une douche et je pensais regarder un film mais je n'ai aucun souvenir de m'être endormie.

– Pas du tout ! je lâche à l'intention de Mathieu qui vient de chopper la télécommande de l'écran plat. Vous m'avez réveillé alors on s'y met tout de suite.

– Tu ne veux pas aller t'habiller, avant ? sourit Elyo.

Mathieu lui lance une œillade mauvaise quand il voit comment je suis habillée. Les cheveux en chignon, un tee-shirt à mi-cuisses. J'ai de chance d'être petite sinon j'aurai ouvert en culotte. À moitié à poil.

– Et toi, ça te dirai pas de regarder ailleurs ? réplique le polonais.

– En même temps... Il y a de quoi regarder, ajoute Lesram en faisant un clin d'œil à Zeu.

– Il a pas tort, continue ce dernier.

Je ne peux m'empêcher de sourire quand je comprends ce qu'ils sont en train de faire, et je manque d'exploser de rire quand je vois que ça fonctionne : Mathieu est jaloux, le visage figé. Il se contient pour ne pas s'énerver.

– Je vais m'habiller, j'en ai pour deux minutes. Quelqu'un veut quelque chose à boire ?

– Café pour moi, répond Zeu.

– Pareil.

– Pour moi aussi.

– Zeu, viens avec moi. Tu vas les faire pendant que je m'habille.

– Rayan, Marianna. Ou tu vas avoir des problèmes, me menace-t-il et je souris en levant les bras au ciel, en signe d'approbation.

Il n'est pas celui de qui je suis le plus proche du groupe parce que Rayan est vachement réservé mais je l'apprécie vraiment beaucoup. Je sais que les garçons, tous autant qu'ils sont, sont importants pour Mathieu, avec chacun un statut bien particulier.

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