Mathieu.
J'ai passé la semaine non-stop au studio et ne suis rentré que pour me doucher et me changer. J'y ai même dormi pendant trois jours. Mamie râle, mais ça m'a permis de terminer la totalité de tous les morceaux que j'avais en cours sur le projet. Il m'en manque trois, dont celui avec Anna. Je n'ai jamais été autant en retard pour rendre un projet, et me fais bien taper sur les doigts par Antoine. Marianna est passée mardi mais j'étais tellement enfermé en cabine qu'elle n'a fait qu'assister à quelques enregistrements avant de partir. Le reste du travail risque d'être compliqué parce que je n'ai pas du tout avancé sur notre morceau et je suis loin d'être satisfait de ce que j'ai déjà écrit. Trop perfectionniste ? Certainement, mais c'est sûrement grâce à ça que je suis si fier de mes projets.
– J'y vais, Junior, j'annonce en remettant ma veste.
– Vas-y ! À lundi, mec !
Samedi après-midi. Et une fois n'est pas coutume, ce soir, c'est soirée chez Lesram. Avec beaucoup moins de monde que d'habitude, mais c'est une soirée à la Marcel. Impossible de savoir si Marianna viendra, je n'ai parlé à presque personne de la semaine. Une fois chez moi, je retrouve un mot de ma grand- mère m'expliquant qu'elle est aux courses et je file à la douche.
– Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu ta tête. Arrête de négliger le sommeil, moje serce, ma grand-mère pose sa main sur ma joue et je me penche pour lui embrasser la sienne.
– Je ne bosserais pas autant la semaine prochaine, ne t'inquiète pas pour moi, je lui souris pendant que j'enfile mes baskets.
– Tu manges à la maison ou tu repars ?
– À la maison, je ne repars pas tout de suite. Je vais chez Marcel, ce soir.
– Oh, oui ! On est déjà samedi ! Tu veux que je prépare quelque chose de rapide ?
– T'inquiètes, fais ce que t'avais prévu de faire.
– Tu dors à la maison ?
– Oui, je ne prends pas la voiture.
– Bien. Je fermerais à clé et je l'enlèverais de la serrure, tiens-moi au courant si jamais tu changes de programme, OK ?
– Toujours.
Je hoche la tête à mon tour et plonge la tête dans le frigo. Je n'ai pas mangé de la journée, et c'est à peine si j'ai déjeuné ce matin. Mamie me raconte sa journée et le temps passe plus vite que prévu : j'ai à peine le temps de me poser un peu avec elle dans le canapé après avoir mangé qu'il est déjà vingt-deux heures et qu'Elyo est déjà garé en bas. Avec lui, je résume ma semaine et il fait de même avec la sienne jusqu'à ce qu'on arrive chez Lesram. La première chose que je vois en rentrant chez notre pote, c'est Hugo qui lave les amygdales de Chloé, la blonde qu'il ne lâche pas depuis juillet. Trois minutes plus tard, Ormaz m'offre mon premier joint de la soirée.
– Alors mec, ça donne quoi ?
– J'ai fini les trois-quarts. Là, ça va être l'enfer. Et toi ?
– Pour l'instant, je suis bien à partager la scène avec toi, alors ça va tranquille. Tu sais que... je ne suis pas vraiment sûr de moi.
– T'as dormi au studio ?
– J'y suis resté quelques nuits. Je suis complètement mort, frère.
VOUS LISEZ
TOUT RECOMMENCER | PLK
FanfictionNe lutte pas pour ne pas casser, sache que tu te casseras dans tous les cas. Mais ça n'est pas si grave. Parce qu'un jour, tu verras que les fêlures laissent passer la lumière. Parce qu'il vaut mieux être un million de morceaux de miroir brisé qu'un...