𝟒𝟑

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Mathieu.

– Bouge-toi, Léna !

– C'est bon, je suis là !

– Toujours tes conneries à faire ta valise à la dernière minute. On va à la voiture, je te donne cinq minutes, pas plus, je décide.

Je quitte l'appartement avec mon petit frère après qu'il ai pris notre mère dans les bras et on rejoint la voiture, déjà en retard. Avec le Panama, on s'est couchés tard et, résultats des courses, j'étais toujours sur le parking de ma mère alors que j'aurai dû être chez Anna il y a déjà dix minutes, alors Hugo y est allé à ma place. Je n'avais pas assez dormi et le message que j'avais envoyé à ma copine et qui était resté sans réponse n'y était pas pour rien.

Je m'étais repassé ces derniers jours en tête et j'avais même vérifié si je ne l'avais pas appelé par erreur pendant ma discussion avec le groupe. J'étais perdu, je n'avais aucune putain d'idée de ce qui lui avait traversé le crâne, jusqu'à ce que je me rende compte que ça m'inquiétait un peu trop. Outre les paroles et les gestes que j'avais pu avoir, je m'étais rendu compte de l'importance qu'elle avait dans ma vie et à quel point je l'aimais.

Non, ce n'était pas une habitude avec Anna mais de vrais sentiments.

Puis j'ai compris ce que m'avait dit Antoine il y a quelques années ; Thaïs était mon premier amour, certes, mais peu importe le nombre incalculable de sentiments que j'avais eu pour elle, rien n'égalerait ce que je vivrai par la suite. Je n'avais jamais rien connu d'aussi fort qu'avec Marianna et c'est bien ce qui me faisait peur.

– Mathieu ? Je peux te demander quelque chose ? marmonne Enzo.

– Je t'écoute, je dis en baissant la musique.

– J'ai peur d'être tout seul quand Maman sera en Corse.

– Mais t'es pas tout seul, bonhomme. Mamie, Papa, Léna et moi, on est là. Pourquoi tu penses ça ?

– J'ai entendu Léna dire à une copine qu'elle pensait suivre Maman, il m'avoue en jouant avec les lanières de son sac à dos posé sur ses genoux.

J'en étais quasiment sûr mais ça me fait quand même bien chier.

– Je sais que t'es là, toi, il continue, mais tu travailles tout le temps, t'as les garçons et t'es grand. J'ai peur de me retrouver tout seul sans elle.

Tous les trois, on était très liés. Mais Léna et Enzo, c'était autre chose. Ils vivaient ensemble depuis toujours, après tout, ils avaient grandi ensemble quand j'avais déjà une bonne décennie d'écart avec eux.

– Je vais te dire un secret, mais il faut que tu me promettes de ne rien dire. Et je ne rigole pas, Enzo, d'accord ?

– Je te promets.

– Tu vas sûrement venir habiter à la maison, OK ? Donc tu ne seras jamais tout seul.

– Pourquoi ?

– Histoire d'adultes. Mais retiens juste que, même si je suis grand, que j'ai ma vie et mon boulot, tu seras toujours au-dessus de tout ça. Tu m'appelles quand tu veux et je rapplique.

– Promets-le moi.

– C'est juré, je te le promets. Parle-moi du foot, dis-moi ce que ça donne.

– Capitaine, encore une fois, il me dit avec fierté, en haussant les sourcils.

– Mon champion. Donc t'as réussi à améliorer ton gauche ?

– Tout est OK, l'entraîneur était content.

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