𝟒𝟎

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Marianna.

Le soleil est déjà levé depuis une bonne heure et comme chaque matin depuis que nous étions arrivés aux Caraïbes, je me retrouve assise sur le sable face à la mer. Depuis petite, j'avais ce lien avec la mer grâce à Papa, j'adorai le fait de pouvoir passer des heures à écouter les vagues. Lorsqu'on allait en Grèce, mon père m'y emmenait assez tôt pour qu'on puisse assister au lever du soleil ou très tard – quand Maman était d'accord – pour voir la lune se refléter dans l'eau. Tout me ramenait à Papa. Tout.

Le premier matin, Mathieu s'est réveillé d'abord et m'a remémoré ma demande de la veille en m'invitant à aller sur la plage. À chaque fois que je passais du temps à parler avec lui, je tombais amoureuse un peu plus. Il y avait ces fois où j'apprenais de nouvelles choses quand il se décidait à me raconter ses histoires ou celles où il approfondissait des conversations de lui-même. Et il y avait ces autres fois : celles où on ne parlait pas, où le silence régnait, où il glissait sa main dans mes cheveux et où ça nous faisait un bien fou. Loin de la capitale, du bruit et de la pression, j'étais heureuse. Mais ce qui m'avait le plus frappé n'était pas mon mental qui allait mieux depuis que nous étions ici mais de découvrir une tout autre facette de mon copain. Un nouveau Mathieu, enfoui sous celui qui existait à Paris. Et j'étais retombée amoureuse sans même m'en rendre compte. Et ce visage détendu qu'il m'avait offert quand il avait passé une heure à me parler de sa grand-mère au lever du soleil, le lendemain de notre arrivée, était mon préféré.

Ça ne pouvait pas deux mois que nous étions en couple, j'avais l'impression de le connaître depuis des années. Comme s'il avait été là dans une autre vie. Avant Mathieu, je n'avais jamais rencontré une personne qui soit si complémentaire avec moi.

Il est mon meilleur ami et mon partenaire. Mon être humain préféré au monde.

Ma personne.

Hier soir, une larme avait coulée sur ma joue avant de voir des phalanges tatouées se poser à plat sur mon ventre. Je lui ai simplement dit que c'était ma manière à moi de relâcher la pression. Il m'a souri et m'a pris dans ses bras.

Mathieu :
J'arrive.

Bien-sûr que je n'avais pas besoin de lui répondre. Mathieu était le seul que j'acceptais quand j'avais besoin d'être seule. Être seule avec lui.

Assia avait loué une villa incroyable, notre chambre donnait sur un rooftop et je ne savais pas comment la remercier pour ce qu'elle m'avait offert. Lorsqu'il a été temps pour nous de quitter le lycée, j'ai déménagé à Paris tandis qu'Assia et Ryad quittait la France pour l'Espagne. Et pourtant, on avait tellement eu de mal à se quitter qu'on avait fini par se rendre compte que notre relation se fortifiait de jour en jour avec la distance.

D'un coup, une odeur de cigarette flotte dans l'air et un Mathieu à moitié endormi et torse nu s'assied à côté de moi.

– Je savais que t'étais là, dit-il simplement.

– T'as bien dormi ?

– Je me suis réveillé en sentant que t'étais plus là, il hausse les épaules. Nana, qu'est-ce qu'il se passe ?

– Comment ça ?

– S'il y a bien quelque chose que j'ai compris chez toi, c'est que quand ça cogite trop là-dedans, il pointe ma tête des doigts qui tiennent sa cigarette, tu te fais absorber par tout ce qu'il se passe et tu deviens distante.

– Je... Ça n'était pas volontaire, excuse-moi. C'est simplement que je me rends compte de la chance que j'ai.

– Viens-là.

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