Mathieu.
– L'équipe peut venir ?
– Bien-sûr. Mais tenez-vous correctement, pas comme la dernière fois.
– Autre chose ?
– Soit à l'heure. Tu ne peux pas faire mauvaise impression avant Mental.
– T'as ma parole, compte sur moi.
Antoine raccroche sans attendre. J'ai un showcase vendredi soir pour débuter la promotion avant la sortie du projet. J'ai dû me résigner à passer chez le médecin hier parce que j'étais toujours mal et, résultat des courses : mon corps a stoppé mes conneries de lui-même, et depuis ce matin, tout va mieux. Je ne dormais pas assez, je mangeais n'importe quoi, j'enchaînais le taff sans pause. Et vu le ton qu'a employé Flav, j'ai vraiment intérêt à relâcher la pression sans pour autant être en retard ce soir au risque de me faire détruire. Mais même si le médecin me la déconseillé, je suis retourné au studio aujourd'hui, trouvant que j'avais bien dormi cette nuit. Surtout qu'Anna m'a dit qu'elle passerait. Aujourd'hui, je suis en cabine pour enregistrer Mental, fort heureux d'avoir bouclé l'écriture de deux nouveaux morceaux en plus de celui-ci. Et j'ai fait appel à un des seuls à qui je fais confiance : Junior.
– Attends, balance plus de son dans le casque.
Mon beatmaker relance la prod' et je lui montre mon pouce en l'air.
– Teste pour voir si on balancer plus de tons entre les accords.
– Mec, j'ai rien compris ! Je suis rappeur, moi, je te fais confiance.
Puis je passe une bonne vingtaine de minutes à rapper, chantonner, réajuster, recommencer, tester les back. Contre toute attente, je suis satisfait très vite.
– T'as géré, c'est lourd ce que tu viens de donner ! s'exclame Junior.
– Faut que j'accélère pour donner exactement ce que je veux donner à temps, je grimace en reposant le casque.
– Mec, t'es trop doué dans ce que tu fais, t'as pas à douter. Ce projet va donner, crois-en mon expérience, dit Junior. Et ton énorme talent, il rajoute.
Je souris et tape dans la main qu'il me tend. Après un bruit à la porte, les tornades Ormaz et Elyo débarquent dans la salle.
– Qu'est-ce que vous faites là ?
– Je voulais essayer de poser ce que je viens de finir d'écrire et je savais que t'étais là, dit-il en allumant sa cigarette. Tiens !
Il me balance son téléphone déverrouillé sur l'application Notes et je me mets à lire ce qu'il m'a donné.– T'as besoin de moi ? lui demande le beatmaker.
– T'es libre ?
– Je viens de finir avec Polak, t'as besoin de quoi ?
– Ça va mieux ? me demande Elyo.
– Ouais, mon corps a fait un burn-out.
– T'es un acharné mais tu dois apprendre à faire attention à toi, me dit-il.
– Après la sortie.
– Après la sortie, tu vas partir en tournée.
– Après la tournée, je hausse les épaules.
– On va faire comme si je ne te connaissais pas par cœur et que je ne sais pas déjà que tu bosseras sur un nouveau projet avant même de revenir officiellement sur Paris.
– Je me reposerai quand je serai mort, frère. Quoi qu'il en soit, je vous laisse le studio. Anna m'attend de l'autre côté de la capitale, faut que j'y aille.
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TOUT RECOMMENCER | PLK
FanfictionNe lutte pas pour ne pas casser, sache que tu te casseras dans tous les cas. Mais ça n'est pas si grave. Parce qu'un jour, tu verras que les fêlures laissent passer la lumière. Parce qu'il vaut mieux être un million de morceaux de miroir brisé qu'un...