Il était à peine huit heures lorsque Perla installa la petite pancarte qui indiquait l'ouverture de son atelier.
Le bruit régulier de son appareil résonnait avec entrain dans la pièce et l'aiguille perçait avec régularité le tissu. Lentement mais sûrement, la bordure prenait forme pour la grande satisfaction de la couturière.
Bientôt un nouveau habit aura prit forme dans sa fabrique artisanale. La grecque travaillait seule dans une pièce qui servait à la fois de boutique et d'atelier. Située à seulement une rue de son appartement, c'était le lieu rêvé pour son travail.
De plus, la rue était fréquentée principalement par les habitants qui prenaient souvent commande chez elle. Parfois, des touristes s'arrêtaient pour acheter une pièce originale sur une des étagères en souvenir de ce petit coin.
Cela ravissait la jeune femme, qui était fière de voir un étranger vêtu d'une création unique réalisée par ses mains.Le gilet venait d'être achevé. Les yeux remplis d'étoiles, Perla l'observa pour vérifier qu'aucun détail n'était à rectifier. Et fut joyeuse de constater que sa conception était tout simplement parfaite.
Elle se plaça devant le grand miroir puis revêtît l'habit pour l'admirer sur toutes ses coutures. Il était un ample pour sa morphologie mais il pouvait correspondre à une femme plus grande.
Perla le retira puis le plaça sur un cintre pour le ranger. Encore une confection qui s'ajoutait à sa collection à vendre. Quel contentement de pouvoir faire sa passion et d'arriver à en vivre. Il était vrai que son salaire était bas mais il lui permettait de rembourser son prêt pour le local ainsi que la location de son appartement. Quant à la nourriture, il faudrait attendre encore plusieurs mois avant de pouvoir enfin acheter autre chose que des pâtes. Chacun dans sa vie, vit une période plus difficile, pensait -elle pour s'encourager à continuer.
Elle prit son classeur pour le poser sur le comptoir dans le but de choisir le prochain vêtement à confectionner. Mais elle n'eut guère le temp de choisir car la sonnette venait de retentir et une voix s'écriait déjà à tue-tête.
- Perla devine qui est là !
L'interpellée leva ces yeux pour tomber sur le visage comblé de son amie Charline Whilth devenue Charline Gavras. Cette dernière se précipita pour enlacer la grecque, heureuse.
- Tu n'imagines pas combien tu m'as manqué durant le voyage.
Ses bras se resserrèrent contre le corp mince de la brune puis elle nicha son visage sur son épaule. Charline était sa seule amie présente à Athènes, elles s'étaient rencontrés par azar dans un parc en se bousculant par mégarde pour au final devenir de véritables meilleures amies.
- Toi aussi, alors raconte-moi cette lune de miel. Comment c'était Sidney ? T'as vu des kangourous ? Et la cuisine ? Oh les requins, ils n...
L'américaine naturalisée depuis peu grecque s'écarta de son amie pour expliquer en détail ses vacances de rêves en Océanie.
Le teint de la blonde était illuminé par une joie de vivre qui faisait beau à voir, son sourire resplendissait de bonheur, ce que constata Perla avec une certaine envie de vivre cette béatitude.
Depuis son mariage avec son compagnon grecque Sebastian, tous deux vivaient un amour zélé, l'un et l'autre. Et la brune avait fini par trouver cela romanesque, elle-même rêvait d'être chérie avec la même piété.
Même Paulo ne lui avait pas offert autant d'amour alors qu'ils avaient été ensemble durant six ans ; et qu'eux ce connaissaient depuis seulement deux ans.
Perla avait fini par rompre leur « histoire » car plus rien n'allait. Il commençait à devenir fuyant à la maison, à envoyer des messages à pas d'heures à des gens, à être de moins en moins présent...
Lui avait vu leur rupture comme un soulagement et avait même souhaité qu'ils restent amis. Évidemment elle avait refusé avec fermeté pour ne plus avoir à revoir son visage blondinet.
Et depuis un an elle était célibataire et découvrait la vie seule sans aucun appui masculin. Elle s'était jurée de choisir à l'avenir, quelqu'un plus mature pour ne pas à être de nouveau déçu par un type dans le genre de Paulo.
- ...revenus hier et dès ce matin j'ai absolument voulu venir te revoir avant l'ouverture du magasin.
Perla s'en voulût de n'avoir écouté son amie, les souvenirs du passé réapparaissaient parfois à l'improviste et l'envolait dans un autre monde, celui des regrets. Elle ne souhaitait pas embêter son amie avec sa mélancolie surtout qu'elle devait revenir d'un rêve encore bien présent dans son esprit.
- Je suis très heureuse pour toi, j'espère que...
L'expression du visage de Charline devint soupçonneuse, ses yeux étaient devenus deux plis accompagnés avec son habituel grimace de tristesse.
- Toi, tu penses encore à cet abruti de Paulo, murmura-t'elle.
Touché, pensa Perla en s'écartant de sa visiteuse pour ne pas lui faire sentir son amertume.
Mais sa blonde l'attrapa pour lui faire un câlin consolateur : - Il n'était pas à la hauteur de l'amour que tu mérites alors ne sois pas déçue ma chérie. Un jour, tu rencontreras un beau méditerranéen qui te feras monter les étages ; dans tous les sens du terme...
Cette petite remarque fit rire la séduisante brune.
- Bon raconte-moi, il y a dû nouveau ?
A part la rencontre de la veille rien d'exceptionnel ne lui était arrivé. Elle avait poursuivi une vie tout à fait banale.
- Il n'y a rien d'interessant depuis deux semaines hormis le fait que j'ai fabriqué de nouveaux vêtements.
Son amie se pinça les lèvres avant d'attraper un teeshirt d'homme suspendu. Elle fit mine d'observer avec attention les coutures du produit.
- Aucun séduisant mâle dans les parages ?
Cette fois elle délaissa l'habit pour fixer en profondeur Perla. Cette dernière soupira en roulant des yeux vers le plafond avant de reporter son attention sur les croquis. Elle allait lui répondre un « non » ferme mais se fit coupé par son intrépide amie.
- Mon dieu, qui est-ce ?
A peine eut-elle le temp de lever sa vision qu'une ombre sombre passait la porte de son atelier pour qu'une voix lente et remplit de masculinité, retentisse.
- Bonjour mademoiselle Riccio... ou devrais-je dire mademoiselle Nikos.
Petit cadeau à vous, je vous offre le prochain chapitre ❣️😉
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Fratelli siciliani_Tome I
Romance- Pourquoi vous me suivez, vous savez ça fait très psychopathe de suivre les femmes ? Finit-elle par dire le visage dirigé droit devant pour ne pas soutenir les caresses de ses iris noirs sur sa peau. - Peut-être parce que j'en ai envi ? - Au cas...