Chapitre 34

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- Tu es décidément impossible toi ! S'exclama en furie la blondie, les mains au ciel. Tu es désirée par un mâle d'une beauté effarante et tu trouves le moyen de le rembarrer ! Je me demande qu'est-ce qu'il te faut au juste.

Perla but une gorgée de son café pour répéter encore une fois sa réponse : - On ne se connait à peine que déjà il veut qu'on emménage dans sa propriété. Je trouve cela louche en y réfléchissant...

- Pour ma part je trouve cela romantique. Il est déjà si attaché à toi qu'il ne veut pas être séparé de ta personne. De plus si dans ses espoirs, il envisageait un quelconque acte malsain, se serrait déjà accompli depuis longtemps. Alors laisse-toi un peu aller, tu as vingt-quatre ans et une vie à tracer soit avec lui, soit sans lui. Tu as ressenti un attachement certain envers lui alors fonce. Et puis si votre histoire ne fonctionne pas alors arrêtez-vous, point.

Une moue enfantine changea ses traits fins créés avec minutie par la nature. - Tu penses vraiment que je dois lui faire confiance ? Interrogea-t'elle dans un murmure presque imperceptible tant elle ne savait que faire.

Depuis sept jours, elle n'avait aucune nouvelle de sa part, il avait disparu. Aucune nouvelle ne lui avait été fourni, et cela commençait à titiller sa curiosité. Il fallait avouer qu'elle était en partie responsable, son souhait avait été exaucé, elle avait du temps pour réfléchir.

- Bien évidemment, comment peux-tu douter de lui ? Il t'a raconté son histoire qui est gardé bien secrète, de tous journalistes, lui t'as fait confiance et s'est ouvert à toi. Vous avez passé des moments ensemble plus ou moins agréables durant cette tempête mais inoubliable. Pour ma part à ta place je n'existerai pas, tu aurais dû voir comment il s'était occupée toi après ton malaise au manoir...

Aussitôt Perla se redressa sur sa chaise pour tentait de savoir comment avait-elle rejoint cette île. Giovanni n'avait jamais abordé le sujet, il était tant qu'elle le sache.

- D'ailleurs j'aimerais bien savoir comment tout cela s'est déroulé. Exigea-t'elle les mains sous son menton prête à capter toutes les informations données.

Charline se re-positionna sur la chaise de salon, disposée à éclairer ce point. - C'est bien simple, il t'a porté jusqu'à une voiture puis il est venu me trouver pour m'informer qu'il t'emportait en vacances.

Perla plissa les yeux soupçonneuses tout en tapotant du bout des doigts le bois la table. Son attention était entièrement portée vers l'interlocutrice qui essayer de se cacher derrière sa tasse. Trop tard...
Son esprit lui soufflait que son amie ne lui disait pas tout.

- Et mon malaise m'aurait duré jusqu'au lendemain ?!

Tout à coup nerveuse, l'américaine se leva les traits de son doux visage, contrits. Elle se munit du contenant pour rejoindre la cuisine sous le regard de Perla.

- Je ne suis pas idiote au point de ne pas comprendre qu'il m'a fait boire un breuvage contenant un somnifère. Et quelque chose me dit qu'il t'a informé...

Charline apparut à nouveau sur le pas de la porte, un torchon à vaisselle en main. Le visage défait, elle était au bord des larmes comme le témoignaient les perles salées auréolant ses yeux marines. Sa bouche teintée d'une couleur corail était pincée par son affliction. Elle vint s'accroupir face à son amie et agrippa ses mains contre le tissu de sa robe à pois blanc et gris.

- Je suis désolée ma chérie, cet homme m'avait paru tellement attentionné que j'ai accepté lorsqu'il m'a informé t'endormir puis t'emporter dans son île. S'excusa-t'elle la joue humide posé sur ses cuisses.

Mais comment avait-elle pu offrir sa sûreté à une personne qu'elle n'avait vu que deux fois ? De plus avec son apparence ténébreuse, peu de personne pouvait se venter de n'avoir aucune crainte en sa présence. Pourtant elle n'insista pas, à quoi bon de toute façon, c'était chose passé et Giovanni avait sans aucun doute tourner la page.

- Maintenant c'est du passé n'en reparlons plus, conclut-elle, les doigts glissant dans la longue chevelure soyeuse de son amie.

- Merci, chuchota, celle-ci, essuyant une larme solitaire qui s'aventurait à couler sur sa joue.

Elles débarrassèrent la table dans une atmosphère apaisante, rien à voir avec les minutes précédentes.

- Monsieur Di Marzo, vous avez maintenant notre accord pour la construction de résidences, proclama le maire, d'une voix enjouée dans le haut-parleur.

Dressé dans une posture d'alpha, Giovanni savourait sa victoire, les lèvres collaient à un cylindre toxique. Ses yeux cachés par sa paire de lunettes de soleil, examinaient avec délice Athènes dressait à ses pieds, tel un roi contemplant l'immensité de son royaume. Face à ce paysage tout juste extraordinaire que lui offrait cette ville, il avait une impression de pouvoir. Rien ne semblait pouvoir l'arrêter pourtant UNE l'avait fait... Perla !

Ah ce petit bout au tempérament typiquement méditerranéen. Une véritable déesse chutée du ciel pour atterrir sur son chemin. Elle possédait ce regard de malice qu'avaient les enfants après avoir accompli une bêtise. Cette bouche rosé au contour si délicat tellement qu'il ne pouvait effacer les détails. Quant à ses traits de caractères incalculables et inconcevables, c'était un véritable pur bonheur de les découvrir...

- Monsieur Di Marzo vous remercie, monsieur le maire. Pourriez-vous envoyer le document au domicile de mon patron ainsi qu'à l'agence architecturale ? Exigea Francesco après avoir interprété que Giovanni ne répondrait pas.

- Mais bien sûr mon secrétaire va s'occuper de la paperasse dès maintenant pour vous éviter de perdre du temp en plus.

L'homme à l'autre bout du fil ne cachait pas sa joie pour la construction de ce projet, contrairement à une semaine au paravant. Et pour cause un autre riche homme d'affaires avait proposer un prix bien plus alléchant que le sien, déjà exorbitant, pour le minable croquis d'un restaurant... Finalement le maire avait refusé après avoir compris les enjeux que lui rapporterait celui-ci ne serrait pas bénéfique pour l'économie de la ville contrairement au plan du sicilien.

Il se garda de prononcer une quelconque réplique cinglante contre cet imbécile mais n'en pensa pas moins. Comment les athéniens avaient-ils pu voter pour un tel personnage ? Espérons qu'il soit meilleur dans d'autres domaines, souhaita-t'il.

Il jeta dans le cendrier en verre, son mégot fumant avec le dédain que lui procurait l'employé de mairie. Puis d'un geste sec, sa main vint retirer sa cravate accrochée à son cou. Celle-ci rejoignit ensuite un fauteuil de jardin en roseau après s'être fait éjecter par son propriétaire.

Sous l'œil soucieux de son homme de main, Giovanni fonça dans sa demeure avec l'objectif de boire un verre de scotch avant d'aller se mettre à son travail. Il fit glissait une main sur son crâne dégarni d'une quelconque pousse de chevelure. Il espérait que son patron n'allait pas continuer de sombrer comme les derniers jours dans une nébulosité.

Le sicilien s'activa à le rejoindre dans le grand salon moderne équipé d'une infinité de gadgets plus dispensables les uns que les autres. Ceci ne servaient qu'à remplir le vide la pièce, en quelques sortes ce n'était que des décorations.

Fratelli siciliani_Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant