Chapitre 42

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C'était d'un pas léger que la grecque pénétra sur le carrelage tiède de la terrasse. Le soleil matinal éblouissait le ciel et se reflétait sur le dallage crème. Pour s'acclimater à cette luminosité intense dont produisait la boule de feu, ses yeux se plissèrent. Son regard se promena en un rapide tour sur l'installation extérieure. Quelques fauteuils extérieurs dans un coin, la piscine entourée de transats en toiles, et au bord de la rambarde, une table dressée où se tenait l'apollon.

Il était droit sur sa chaise, les pupilles perdues dans les édifices de la capitale. A mesure que ses jambes l'approchait davantage de celui-ci, elle ressentait le calme et cet halo qui ressortait de l'homme. C'était étrange de s'imaginer là, alors qu'à peine quelques semaines en arrière, tous deux n'étaient que de simple inconnus à Athènes. Décidément c'était très rapide, peut-être un peu trop... ce sentiment de doute l'accablait encore au tréfonds de son être. Mais une sensation de passion se mêlait à la partie déjà bien compliqué.

Elle termina la distance de séparation, pour prendre place sur le siège en face du spécimen de toute beauté. A peine les pieds de chaise se crispèrent contre le carrelage, que son anatomie fut enveloppée de toute l'attention de Giovanni.

Plus part embarra, la jeune femme baissa son regard sur la tasse débordante d'un café. Il y avait une douce vapeur, l'éloigné grâce à la brume légère présente de temp à autre. Finalement le nez devant la porcelaine, elle murmura :

- Bonjour Giovanni.

Une large main hâlée saisit son poignet et le plaça sur la nappe nacrée dans l'objectif d'accrocher leurs regards. Mais loin d'être obéissante, Perla rompit le contact de leurs peaux unis et coulissa sa vision vers le panorama urbain présenté en contrebas. Elle sentait l'atmosphère se charger en nervosité et devina qu'elle ne s'en sortirait pas sans ce dévoiler.

Contrarié par l'expression de Perla, l'hôte fronça d'abord les sourcils puis inspira fortement une bouffée d'air tiède.

- Puis-je savoir l'origine de ce comportement distant ? Grinça-t'il, son masque indéchiffrable comme toujours avait pris place. Sans plus attendre de réponse, il se leva et exécuta d'un pas le tour du mobilier. En un rien de temp, elle se retrouva sur son épaule telle une marchandise allant tout droit au quais de cargaison.

Ses petites mains agrippèrent tant bien que mal, le tissu de la chemise noir, si bien qu'il pouvait jurer d'obtenir une palette de griffures d'ici le soir.

- Mon dieu... pose-moi au sol immédiatement, je vais finir en mille morceaux sur ce carrelage ! S'écria-t'elle, plus agacé par ce geste que terrorisé par la peur, puis au final ses paupières se fermèrent.

Une main rude vint serrer davantage avec force, les cuisses nues de la grecque. Toutefois, le sicilien était loin d'obéir aux caprices de sa prisonnière, il continua donc son ascension d'un pas décidé. Malgré son air stoïque cette scène, l'amusé plus qu'il ne souhaitait le montrer.

D'un coup de pied, la porte de son antre s'ouvrit avant que le délicat fardeau n'entra en collision avec le matelas. A peine ouvrait-elle ses yeux qu'une musculation gigantesque l'emprisonna dans une cage de muscles. Que pouvait-elle faire que d'écouter ? Rien... sauf que la proximité de leurs visages étaient bien trop proche pour n'envisager que des pensées saines !

- Il est temp de m'expliquer, ordonna-t'il les bras tendus sur la soie des draps, ils créaient une prison autour du délicat visage de Perla.

Le silence lui répondit.

Les lèvres comprimés que la délicieuse nymphe gardait close dans l'objectif de ne rien étaler de ses sentiments profonds. Elle ne se laissa point impressionnée et osa se redresser sur ses coudes pour susurrer quelques mots déstabilisateurs, à quelques malheureux petits centièmes de ses lèvres.

- Tu es très beau, il aurait fallu que les sculpteurs te prennent comme exemple pour ériger les statues grecques !

Amusé par la tournure que prenait la discussion et de son avantage sur son adversaire, Giovanni abaissa son corps jusqu'à le compressé contre la fine Perla. Puis ses lèvres encerclées d'une barbe sombre vinrent chatouiller sa lobe d'oreille.

- Ah oui ! Seulement aurais-tu accepté que je soie dénudée devant des sculpteurs masculins ... et féminins ?

La réponse ne se fit pas attendre. Sans que son esprit ne puisse intervenir sa bouche avait déjà protesté contre cette option.

-  Négatif !

Ses iris à l'origine châtains se transformèrent en de véritable ténèbres aussi sombre que le passé du sicilien. Elle faisait passer à travers son regard toute le renvoi de cette possibilité. Toutefois aussi vite que c'était allumé, la couleur de ces iris, ceux-ci tentèrent de diminuer le message après que le cerveau est repris les commandes.

Ses yeux s'écartèrent alors face à la surprise que ces paroles venaient d'affirmer. Mais c'était trop tard pour refaire marche arrière.
Elle plaqua ses mains contre sa bouche comme elle l'avait fait plusieurs fois au cours de leurs rencontres. Grâce à son impulsivité, il récoltait des résultats plus tôt positifs...

- J... je ne voulais... pas... évidemment cela ne me dérangerait pas...

Elle savait aux pupilles rieuses que Giovanni n'était pas un imbécile et que malheureusement... il avait comprit.

Elle n'aimait pas partager.

Lui, non plus d'ailleurs. Il aurait tout autant réagi comme elle, voir bien pire. Car lui il connaissait ce sentiment qui touillé dans son cœur. Il l'aimait et attendait l'instant opportun pour lui dévoiler ses sentiments, de toutes évidences réciproques, ces réactions le prouvaient.

Finalement effaça son air insolent, redevint sérieux l'instant suivant. Et glissa un baisé délicat contre l'épiderme de son front. C'était si doux, jamais il ne s'habituerait à se touché si délicat ! Ses lèvres dérivèrent d'elles-mêmes sur sa tempe pour rejoindre ses joues dessinés pour souligner la courbe parfaite de sa mâchoire, puis elles finirent par prendre place sur sa bouche réceptive.

Il sentit aussitôt son anatomie s'exprimer à travers ses habits tout à coup bien trop étroits. Bien trop assoiffé par l'amour aveugle, il fit glisser ses doigts sur les bords du sweat prêt à voler contre le tapis.

Lorsque tout à coup la sonnette de l'entrée fit des siennes...

Bonne année à vous tous !!!!!!

J'espère que celle-ci sera mieux que 2020 alors en attendant prenez soin de vous et de vos familles.

Fratelli siciliani_Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant