La lune venait de faire son apparition dans le ciel et dilapidait toute la chaleur de la journée sous de légères brises. Chaque invité qui auparavant profitait de la fraîcheur du crépuscule, commençait à rebrousser chemin pour retourner dans la salle ; où les slows et autres dances battaient leurs pleins.
Seule Perla qui s'était recouverte les épaules de son châle en soie, ne ressentait pas la fraîche. Appuyée contre la balustrade en vieilles pierres blanches, elle observait la verdure ainsi que l'immense bassin qui s'enfonçait dans les profondeurs du parc. L'eau reflétait la blancheur lunaire, elle se fut attirée par l'envie d'en voir d'avantage qu'elle descendit les marches pour rejoindre l'herbe coupé ressemant. Pourtant un problème survint, ses talons allaient s'enfoncer dans la terre.
Alors ni une, ni deux, sa main se saisit des deux escarpins qu'elle tenut dans sa paume, puis se fut un moment de pure bonheur pour ses pieds de sentir le contact avec l'herbe grasse.
L'envie de se rouler sur le gazon tel un enfant lui vint mais préféra la ranger sous peine d'abîmer le chef d'œuvre que représentait sa tenue. Elle se contenta donc d'aller jusqu'au bord de l'eau.
Les roseaux dansaient à chaque mouvement du vent. Il était agréable de n'entendre que les sifflements des carillons ou des oiseaux de nuits. La musique avait totalement disparu et les éclairages de la terrasse n'éclairaient que les alentours aucune crainte ne vint perturber sa promenade nocturne. De toute façon qui pouvait bien être dehors ? Se demanda-t'elle avec un sourire de joie.
Sa vision perçut au loin sous un saule-pleureur un ban en pierre solitaire, les grandes lianes cachées à moitiés ce petit coin. Décidée à s'y assoir, ses jambes la dirigèrent donc vers celui-ci.
Peut-être pourrait-elle apercevoir une biche s'abreuver dans l'eau clair du bassin ou un lièvre en quête d'herbes fraîches, s'enthousiasma-t'elle. Mais alors qu'elle ne se trouvait qu'à la moitié du chemin, une ombre se fit s'avoir derrière elle.
- Bonsoir mademoiselle Nikos, quel plaisir de vous revoir, exprima une voix dominante dans son dos.
Instantanément l'organe vitale de Perla fit un salto dans sa cage thoracique. Un frisson de peur mélangée à un étonnement vint se glisser dans tout son être. Elle fit un trois-cent soixante degrés pour retrouver le sombre personnage qui n'était qu'autre que... Giovanni Di Marzo. Ainsi donc Charline avait deviné sa présence ici.
Celui-ci avait revêtu un costume totalement à son image c'est-à-dire aussi sombre qu'une nuit sans lune. Et contrairement à tous les hommes présents, il n'avait entouré son cou que d'une simple cravate et non du noeud papillon. Son visage était plus encore ténébreux qu'à l'ordinaire à cause de la faible luminosité transmise par la lune. Les yeux encres perçaient sa physionomie avec insistance et cette mâchoire rasée comme à l'habitude était crispé.
- Bonsoir, monsieur Di Marzo.
Il s'approcha d'elle d'avantage en collant presque son corp à la fine corpulence de la grecque. Cette dernière pouvait percevoir les détails du tissus utilisé par le couturier pour confectionner ce costume sur-mesure. Un arôme épicé appela son odorat qui trouva ce parfum approprié pour ce mystérieux homme.
Elle finit par relever le menton pour affronter des iris foncés.- Il faut avouer que la surprise de vous voir ici est particulièrement exquise. Cette soirée aurait été sans goût si je n'avais pas aperçu votre éblouissante présence.
- Que voulez-vous dire suis-je un jeu qu'on manipule à ses envies ? L'interrogea-t'elle le menton relever le défiant de lui mentir.
Il ne tiqua pas, se contenta de rester stoïque malgré qu'une envie de s'agacer, pénétra ses entrailles.
- Si j'avais souhaité m'amuser avec vous j'en aurais déjà fini depuis un bout de temp, répliqua-t'il tout en baissant son visage pour venir planter ses yeux en face d'elle dans le but d'affirmer ces paroles.
Prête à mordre à la première bavure de sa part, mais finit par s'écarter avant de lui demander avec lassitude à force de se répéter : - Très bien dans ce cas dites-moi les motivations qui vous lient à venir sans cesse me trouver.
Que pouvait-il lui dire si ce n'est son intérêt trop grand de découvrir davantage cette déesse grecque. Que celle-ci était un mystère à résoudre et que sa beauté n'était pas à nier. Elle était éblouissante.
Heureusement pour lui, sauvé par le gong, un couple qu'ils n'avaient aperçu vinrent les déranger au bon moment.
- Perla ! S'exclama la nommée Charline en rejoignant son amie pour l'enlacer. La blonde chuchota un mot à la jeune femme qui répondit par un froncement de sourcils mécontents.
Le mari s'éclipsa des visiteurs préféra rejoindre la salle de ball pour sans doute passer aux toilettes. Sa pétillante femme finit par se tourner vers l'homme d'affaires avec un sourire admirable mélangée à une certaine crainte.
- Bonsoir monsieur Di Marzo, je suis heureuse de vous revoir, puis elle se rapprocha pour lui chuchoter quelques mots dont seul lui pouvait entendre : - Pourriez-vous emmener, ou convaincre Perla de partir en vacances son caractère devint exécrable. Mais ne jouez pas avec elle ou sinon, que vous soyez riche, célèbre ou pas, mon pied viendra détruire vos possibilités d'une progéniture.
Puis comme si de rien n'était, elle partit vers le manoir avec un grand éclat sur son visage. Quelle étrange femme, pensa-t'il avec étonnement.
- Que vous a-t'elle dit ? Enquêta Perla de plus en plus perturbée par sa proximité avec ce mâle géant.
- Une information très intéressante vous concernant, avoua l'homme qui sentait une idée émerger dans son cerveau.
Aussitôt un juron quitta ses lèvres pour s'estomper dans la nuit. Elle finit par rouspéter en secouant son visage de lassitude.
- Et qu'a-t'elle dit ?
- Vous devez prendre des vacances.
Elle eut un mouvement de recul puis ses yeux se plissèrent : - Oui et je ne vois pas le rapport, depuis trois ans que j'ai ouvert ma boutique, il m'a été impossible de prendre des congés. De plus il n'est guère le moment d'envisager une quelconque pause dans mon programme.
- Venez, allons discuter de cela sur le ban plus loin, ordonna l'homme en lui saisissant sa main sans son accord.
Sa poigne était chaude et sécurisante, elle maintenait avec fermeté sa petite main. De plus, sa trajectoire ne pouvait guère être troublée par une quelconque chute car une force l'aurait rattrapé maintenu sans aucun souci.
Il la fit assoir devant lui alors que lui-même resta droit face à elle. Ses poings vinrent se serrer dans son pantalon lorsqu'elle se redressa et que ses iris lui envoyaient des signaux de contestations.
- Mon esprit me dit que vous avez un plan dans votre cerveau qui ne va pas me ravir. Maintenant éclairez ma lanterne que je puisse déguerpir le plus vite possible après, réclama-t'elle ayant une folle envie de rejoindre son amie puis d'ensuite s'allonger sur son doux matelas.
- Il se trouve que j'ai une maison depuis quelques temps qui aurait besoin d'être habité car...
Il ne put guère terminer sa phrase que la jeune femme se relevait en un bond prête à lui exprimer son refus catégorique cependant son pied se tordit sur un caillou ce qui engendra une chute ; et son crâne finit par frapper la pierre du ban.
Aussitôt Giovanni récupéra son corps inerte en un geste de réflexe avant qu'il ne s'écrase contre le sol. Son estomac venait de faire un bond dans son ventre, sous la peur qu'elle se blessa gravement. Elle était tout simplement assommée, diagnostiqua-t'il après un bref regard sur sa personne.
- Il est tant que quelqu'un s'occupe de ses vacances, déclara-t'il avant de l'emporter dans contre son torse.
VOUS LISEZ
Fratelli siciliani_Tome I
Romance- Pourquoi vous me suivez, vous savez ça fait très psychopathe de suivre les femmes ? Finit-elle par dire le visage dirigé droit devant pour ne pas soutenir les caresses de ses iris noirs sur sa peau. - Peut-être parce que j'en ai envi ? - Au cas...