Chapitre 14

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Le soleil déclinait petit à petit derrière l'horizon lorsque la berline de Timéo pénétra dans l'immense cour d'un manoir style XVIII ème. Cette immense bâtisse en pierre planche reflétait la richesse européenne, notamment grâce à la fontaine où un ange lancé ses jets d'eau. Les visiteurs s'y seraient crus davantage, si les véhicules n'étaient pas présents.
Plusieurs couples grimpaient jusqu'au perron d'une démarche élégante. Leurs tenues soulignaient l'image strict et fermé de l'agence immobilière ; celle-ci était spécialisée dans la vente de vieux patrimoines. En somme tout correspondait au cliché des réceptions de gens fortunées.

Une boule de stresse vint se former dans la gorge de Perla, malgré son doute concernant le niveau social élevé du mari de Charline, jamais elle n'aurait penser qu'il fréquentait ce genre de milieu. Tout était misé sur l'image, la notoriété était probablement la clé de la réussite de cette entreprise. Pourtant là au pied du mur, la séduisante grecque regrettait quelque peu d'avoir accepté cette invitation.

Sa robe était-elle assez respectable, honorifique pour l'inconnu ou était-elle trop banale pour faire son entrée au bras du séduisant Timéo ? Ce dernier n'était autre qu'un méditerranéen brun aux longs cheveux. Les yeux tels de magnifiques diamants reflétaient toutes la douceur de l'homme.

- Perla, l'interpella ce dernier en lui tendant une main pour l'aider à quitter le siège de son cabriolet.

Sa poigne délicate vint à entrer en contact avec la peau banal du grec et aucune sensation délicieuse ne vint la perturber contrairement à celle procurée par Giovanni. Décidément il est partout même sans sa présence, j'arrive à penser à lui pensa-t'elle avec la certitude qu'un sourire apparaissait sur son visage.

- Vous êtes merveilleuse dans cette robe, complimenta son cavalier qui la dirigeait déjà vers les marches une main contre le dos de sa robe sirène rouge.

Ce vêtement était d'avantage plus éblouissant que dans ses souvenirs, elle n'avait nécessité aucune retouche pour son plus grand soulagement. Des motifs florales foncés sur son bustier étaient visibles à faible distance, un expert aurait été estomaqué de la qualité du travail. Il était évident, sa grand-mère possédait des mains de fée pour arriver à un résultat aussitôt perfectionniste. Pour finaliser cette tenue une vieille paire d'escarpin rouge plus une pochette sang basique avaient suffis à compléter son habit.

Elle pivota ses yeux vers le visage carré de l'homme en remarquant son nez parfaitement droit. Ainsi cette bouche pulpeuse qui laissaient percevoir des belles dents blanches lors de ses moments de joies.

- Merci, je vous retourne le compliment ce costume sombre vous va à merveille.

Ils franchirent la porte à double battants tout comme plusieurs couples et aussitôt Perla fut perdue entre l'immense foule et la fortune dilapidée dans le mobilier. Si bien qu'elle ressentit un vertige la saisir, heureusement elle se contrôla tant bien que mal pour ne pas défaillir devant le séduisant homme à ses côtés.

Pendu au plafond, un lustre constitué de gouttes de cristaux illuminait le hall bondé de gens. Une tapisserie ivoire d'une grande qualité enveloppée la pièce d'un habit riche et froid à la fois. Quant à l'immense miroir accrochés au dessus d'une cheminée décorative, il reflétait la salle démuni d'une quelconque attraction potentiellement intéressante.

Perla, mal à l'aise face à ce monde inconnu, souhaitait disparaître le plus tôt possible mais l'embouteillage pour atteindre la salle principale empêcher le moindre mouvement.

- Vous allez bien, votre corp est crispé ? Constata son cavalier lui-même assez troublé par le monde environnants.

- Ce genre de réception m'est tout à fait inconnue, de plus toutes ses personnes réunies autour de nous donnent le tournis, expliqua-t'elle ayant pour souhait que la foule dilapide vite.

A peine eut-elle exposée son appréhension que le troupeau devant eux fondit dans la salle principale ; comme si sa demande avait été exaucé.

- Il me semble que le ciel vous ait entendu, ma chère.

Il l'entraîna vers l'intérieur avec sa main toujours installé contre son dos. Perla se retint de lui demander de la retirer car celle-ci lui était désagréable. Mais la sagesse lui soufflait de supporter sans exprimer une quelconque désapprobation. Alors elle fit un effort en essayant de paraître plus détendu et à l'aise dans ce lieu grouillant de grandes personnes.

Au loin apparaissaient un grand buffet entre des groupes de personnes bavardants de tout et de rien. Plusieurs personnes sirotaient des coupes de champagnes que les serveurs s'empressaient de servir à chacun. Dans un coin un orchestre de plusieurs musiciens laissaient entendre de la musique classique plus précisément du Mozart. Des tables avaient été installées pour les plus gourmands qui souhaitait déguster les dizaines de plats présentés.

Un serveur vint lui tendre son plateau contenant plusieurs coupes en tous genres : - Bonjour mademoiselle voulez-vous boire du champagne, du vin blanc ou rouge, un bourbon, du whisky ?

- Je vais prendre du champagne, s'il vous plait, choisit Perla en récupérant la flûte de crystal.

Timéo choisit le même nectar puis en absorba une gorgée. Son regard semblait ailleurs tout comme son attention. Une certaine tension s'installa entre eux heureusement ce fut coupé par une voix aiguë, pour le grand soulagement de la grecque.

- Timéo !

Aussitôt l'interpellé se retourna suivit par sa cavalière qui remerciait le ciel de la venue d'une jolie petit blonde. Celle-ci arrivait dans une magnifique robe bleu turquoise qui était accordée avec ses yeux de la même couleur. Elle se jeta dans les bras de l'homme en ignorant délibérément la présence de Perla.

- Comme tu m'as manqué, tu aurais dû me prévenir de ta venue ici. Je croyais que j'allais mourir d'ennui, il n'y a rien que des crevettes enroulées dans des parures de luxes qui jugent tout. S'écria celle-ci avec une grande gestuelle qui manqua pas d'attirer les regards curieux de certaines commères.

Le beau grecque écarta son amie pour effectuer les présentations : Claire, je te présente ma cavalière, Perla voici, une... amie.

La nommée Claire sembla se rembrunir devant la charmante compagnie qu'était Perla mais elle fut vite rassurée. Joviale, la séduisante brune vient enlacer l'inconnue pour lui chuchoter à l'oreille avec le plus de discrétion possible : - Je vous le laisse, passez une bonne soirée.

- Merci, bonne soirée à vous aussi, répondit la blonde d'avantage joviale.

Après s'être redressée la jeune femme se tourna vers Timéo, un franc sourire aux lèvres : - Je vais vous laisser, vous devez avoir une multitude de chose à vous raconter.

- Mais vous all...

- Ne vous inquiétez pas pour moi, je vais bien trouver une âme charitable avec qui passer la soirée, mentit-elle en les quittant déjà pour prendre la direction du buffet.

Fratelli siciliani_Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant