Chapitre 24

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- Je n'aurais pas soupçonné qu'un homme tel que vous puisse manger un sandwich. Confessa-t'elle pour ouvrir la conversation. Juste avant d'enfoncer ces dents dans la mie de pain.

Giovanni porta son attention sur ce bout de femme assit à son angle opposé. Les quelques bougies qu'il avait déniché dans un placard de cuisine, illuminé son teint hâlé et son regard chocolaté resplendissait d'intelligence. Quelle découverte féerique, il avait fait une semaine auparavant, sa beauté était sauvage comment se lasser d'un tel être humain ? Plus son attention était posée sur sa personne, plus elle devenait une nymphe à ses yeux. Décidément il n'aurait peut-être pas dû venir dans la fosse tentatrice qu'était devenue son habitation.

- Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?

Le casse-croûte auparavant dans sa main vint rejoindre son assiette avant qu'elle ne la repoussa d'un geste. Puis son menton se releva pour planter son regard dans celui perçant de son interlocuteur.

- Peut-être parce que vous être riche. Vous avez l'air de fréquenter les meilleurs habitations, de manger dans des restaurants hautes gastronomies et certainement de... Elle s'arrêta tout à coup retenant de justesse la fin de sa pensée.

- Continuez je vous en pris, j'ai envi de savoir, ordonna son hôte en accompagnant sa réponse par un signe de main.

Elle refusa tout à coup, en devenant tout à coup plus nerveuse. Qu'avait-elle donc en tête ? S'interrogea-t'il. Son esprit refusa de n'obtenir aucune réponse à cette question qui tourbillonnait, depuis la fin de sa réplique.

- Je ne suis pas sûre que...

- Voyons je vais pas vous manger, nous sommes civilisés, rétorqua-t'il, lui-même peu certain de son attitude glaçante par moment.

Elle se mordit la lèvre comme pour se punir d'avoir fait une bêtise. Puis malgré une appréhension certaine, la jeune grecque se lança d'une traite, tout en soutenant avec courage les yeux noirs de Giovanni.

- Les plus belles femmes vous idolâtres immanquablement, vos conquêtes doivent vous suivre à la trace pour se soumettre au moindre de vos désirs. Vous possédez donc une vie de plaisir, ainsi donc avoir un homme tel que vous là, à côté de moi, entrain de manger un mets aussi simple...

Un poing s'abattît sur le bois du bar avec fracas, aussitôt un sursaut s'empara d'elle. Enfin elle remarqua sa mine devenue davantage sombre qu'à l'ordinaire, de plus les faibles lueurs des bougies n'arrangeaient rien sur les ténèbres qui possédaient ses traits masculin.

- Assez, j'en ai suffisamment entendu ! Grinça-t'il, les muscles de sa mâchoire omnipotente se crispèrent pour former un angle droit saillants. Quant à ses yeux menaçants, ils lui envoyaient tous les signaux pour qu'elle détale le plus vite possible.

Absorbée par une paralysie sans nom, son anatomie refusa de déguerpir vers sa chambre. Seules ses mains agrippèrent par détresse le bord en Olivier de la table. L'atmosphère sombre de la pièce n'était guère en son avantage pour la rassurer. De plus le géant à côté de son menu corps, créait une grande ombre contre le mur derrière, décidément rien n'était fait pour apaiser son petit cœur.

Néanmoins que cette jeune femme aussi séduisante soit-elle, pouvait-elle l'accuser d'être un homme à femmes. Alors que depuis des mois, aucune n'avait eu le privilège d'être à ses côtés. Ses anciennes concubines se comptaient sur une main, elles étaient trop envahissantes à vouloir son amour insondable. Quant aux relations sans suites évidemment, il y en avait eu davantage mais c'était jusqu'à ses 24 ans après les circonstances on fait qu'il avait dû s'abstenir durant quatre ans.

Rien de cela n'était inscrit sur internet et pour cause, il versait sans compter pour que la presse le laisse tranquille. Encore heureux, qu'aurait inventé la presse pour vendre des tristes brides incomplètes de sa vie passée ?

Il se contraint à garder un calme exemplaire pour ne pas aggraver la tension, malgré sa rage languissante qui bouillait en son fort intérieur.

- Rien de ce que vous affirmez, est fondé, les médias ne relatent aucune relation. Quant à ma fameuse vie de plaisir, il me semble que la majorité de mon temp est passé dans un bureau entre quatre murs.

Il se resservit du coteau de Beaujolais pour le boire d'une traite sous le regard ébahi de son invitée partagée entre la peur et la curiosité.

Elle avait encore parlé sans réfléchir au conséquence une fois de plus. Sa chère grand-mère l'avait pourtant prévenu, tourne sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler, cela t'évitera de dire des âneries. Si seulement, elle arrivait à contrôler ses paroles en présence de cet apollon. Malheureusement tous ses efforts étaient vain en sa compagnie, il arrivait à lui faire oublier ses révolutions. Cet homme avait le pouvoir de tout lui faire omettre, c'était exactement ce qu'elle détestait perdre le contrôle de ses pensées ainsi que de son corps.

Sa colère disparu tout à coup comme elle était arrivée. Alors que contrairement à lui Perla sentait la gêne apparaître partout en elle. Si bien qu'elle tenta de sa cacher son visage derrière son verre d'eau. Néanmoins c'était peine perdue, l'oeil expert de Giovanni perçut son changement de teint devenant davantage bronzé sur ses joues.

- Je suis désolée, ces paroles étaient infondées ainsi que mes préjugés envers votre personne sont tout à fait faussé. Reconnut-elle dans un murmure à peine audible.

A cette instant la jeune femme en face de lui, prenait l'attitude d'une enfant qu'on venait de surprendre à faire une bêtise. C'était si hésitant qu'il ressentit une envie de la prendre contre lui puis de lui expliquer le pourquoi du comment. Pour la première fois de sa vie, une envie de se confier en elle, le titilla. Est-ce raisonnable ? non. En l'ayant examiné sous toutes ces facettes, il était sûr que cette séduisante grecque ne dirait rien à la presse. Cela voudrait dire qu'il lui ouvrait une brèche de son cœur. Ce n'était pas sensée tout comme la conversation passée.

- En effet, j'accepte vos excuses, répondit-il.

Au lieu qu'un silence accompagna la suite de leur discussion, il fut surpris par la question inattendue de son interlocutrice : - Dans ce cas éclairez ma lanterne, expliquez-moi votre histoire. Allégua-t'elle en oubliant déjà la recommendation de sa grand-mère sur son impulsivité maladive.

Fratelli siciliani_Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant