Chapitre 29

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Le lendemain matin, la tempête avait enfin terminé de sévir dans la région pour laisser place à l'immense astre qu'est le soleil. Les oiseaux avaient repris leurs chants installés sur des branches de citronniers. Ils exprimaient à leurs manières la joie qu'ils ressentaient de retrouver l'extérieur, certes avec de nombreux dégâts mais au moins la vie reprenait son court.

Pendant ce temp, Giovanni était installé sur la terrasse de sa chambre, le micro de son mobile contre son oreille ; et les yeux braqués sur les ouvriers réparant le groupe électrogène ainsi que les panneaux solaires installés à proximité. Le poing contre la rambarde en bois, son œil expert suivait tous leurs travaux tel un expert.

- ...il se pourrait donc que l'architecte refuse de construire le premier juillet si le permis de construire avec la mairie n'est pas validé. Expliquait son frère d'un ton calme extrêmement troublant pour quiconque qui connaissait la situation actuelle.

- Double le prix s'il le faut, fait un cadeau à la ville, fait un don à une de leur œuvre caritative, ça m'est égal. Je veux ce terrain spécifique et je l'aurais dans les délais...

Un soupir lui répondit s'en suivit d'un bruit de feuilles froissées avant que Gabriel ne reprenne la parole : - Pourquoi t'acharnes-tu à vouloir absolument que le club soit construit à Athènes ? Il y a d'autres villes toutes aussi jolies voir davantage !

Giovanni ne sût quoi répondre en effet pourquoi s'entêter à construire un club dans la banlieue si le propriétaire ainsi que la mairie étaient retissant ? Ses yeux glissèrent vers la baie vitrée fermée où entre les voilages crèmes il distinguait avec netteté une forme endormie dans les draps. C'était effectivement par sa faute, qu'il ne cessait d'exiger cette terre pour diriger le futur centre de riches. Ainsi cela lui permettrait d'être au côté de cette déesse tout droit tomber du firmament. Si délicieuse, si envoûtante, si mystérieuse, elle avait petit à petit envahi son espace personnel et cette soirée plus cette nuit-là lui avait bien démontré que cette grecque n'était pas prête à partir...

- Giovanni, il est très clair soit tu viens pour arranger un accord, soit tout tombe à l'eau car ils refusent de m'écouter. Son interlocuteur fit entendre une respiration élevée avant qu'un bruit de chaise se fasse entendre. - Mon assistante a pris rendez-vous ce soir pour négocier, il est impératif que tu sois là !

Dieu, pourquoi ne veulent-ils pas accepter ? Cela va leurs rapporter une fortune s'ils acceptent, s'agaça-t'il, les yeux rivés sur les vagues bleues turquoises. Sa main libre vint repousser une mèche avant que celle-ci ne vienne frotter la peau de son front.

- Explique-moi les raisons précises de leur refus, siffla le sicilien près à exploser.

Le plan était pourtant simple, superviser la création des villas sur un terrain totalement neutre, construire à l'écart la sienne et faire venir la nymphe. Mais s'ils refusaient, ses plans allaient tomber à l'eau et cela serait impensable. Il était impensable qu'elle retourna à sa vie sans que lui-même en fasse partit, à ça non ! Il se jura de la faire venir à ses côtés.

- Attend deux secondes, mon employée a inscrit cela sur un bout de papier tout à l'heure...ah le voilà ! Je cite : monsieur Di Marzo Giovanni ne semble pas comprendre les risques environnementaux...

- Ils se foutent de moi ! J'ai fait venir des experts en environnement, ils m'ont tous souligné le fait que la faune et la flore sont peu actives de ce côté, voir morte à cause des pesticides mélangés à un mauvais traitement des propriétaires. Mugit-il sans faire attention au ton employé. S'en suivit quelques injures qu'il ne pût contrôler.

Étaient-ils tombé sur le tête, les experts avaient pourtant souligné le mauvais état de la terre et le fait que grâce à son projet une grande partie redeviendrait comme auparavant. Dans tous les cas cela n'allait pas le faire renoncer. S'il n'y avait pas eut Perla, le sicilien n'aurait probablement pas persévéré dans cette voie. Mais cette femme était pourtant bel et bien réelle, il allait ce battre pour rester sur ce terrain pour construire ce fichu plan et tenter de découvrir ses nombreuses faces cachées que la grecque tentait de dissimuler.

- Je peux t'assurer que si tu viens, il n'auront probablement pas le même discours, souligna son frère avec sa voix calme.

Le buste bien droit, le visage d'un guerrier imprimé sur ses traits ne pouvaient que témoigner sa détermination. - Je veux que tous les experts qui ont effectué le dossier environnemental sur le futur club soient présents ce soir.

- Tu m'as l'air bien déterminé et j'aime ça, rappelle-moi le prénom de la divinité qui se cache sous cela, répliqua Gabriel d'une voix à peine moqueuse.

- Perla. Tu ne sais pas à quel point je suis prêt à me battre pour être à ses côtés. J'ai le sentiment que cette fois elle pourrait-être la bonne. Confessa-t'il en percevant encore les images d'elle entrain d'incruster ses ongles dans sa peau alors qu'il n'embrassait seulement son cou. Ou lorsqu'elle avait caressé ses tatouages à la seule lueur de la lampe. Aucune lueur de crainte, n'avait été inscrite dans son regard mais plutôt une envie d'en connaître davantage. Ses dernières heures l'avait persuadé que c'était une jeune femme unique en son genre, et s'il ne saisissait pas sa chance quelqu'un d'autre allait lui voler.

C'était certain, elle était une véritable perle à chérir comme ce verbe l'indiquait, elle était plus précieuse que tout l'or de ce monde.

Et malgré tous ses actes controversés de ses dernières heures, plus il passait du temp en sa présence plus il se sentait aspiré dans un tourbillon de sensations fortes. Son esprit ainsi que son anatomie étaient passés de son éternel sentiment glacial à la sensation de légèreté que procurer le début du bonheur. Tout cela grâce à une seule et même personne, Perla.

Un rictus se peignit contre ses lèvres aux souvenirs matinales après avoir ouvert les volets installé contre la baie-vitrée. Il avait découvert son petit être enroulé dans les draps ses cheveux ébènes formaient une nimbe sur l'oreiller. Son corps était entièrement caché par les draps blancs sauf une partie de son dos qui laissait percevoir la finesse de son squelette. Dans le but de ne pas la réveiller, l'homme d'affaires ne s'était point approché.

Une chose était sûre, s'il fallait qu'il s'endette pour ne serait-ce qu'une nuit telle qu'ils avaient passé, sans hésiter il signerait. Alors le sicilien était bien décidé à mettre tout son capital financier s'il le fallait pour aboutir à son objectif : être à ses côtés.

Fratelli siciliani_Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant