Les yeux foncés de Perla trahirent un ahurissement digne de cette adjectif. Il était là devant elle, dans toute sa grandeur, les traits de son visage semblaient encore plus sombre que la veille. Une paire de lunette de soleil soulignait le visage ténébreux de l'homme et son costume semblable à celui de la veille, n'apportait aucune couleur gaie.
Que faisait cet individu chez elle ?
Ses doigts se crispèrent sur le carton du classeur et sa bouche devint en feu. Elle dévia son regard pour conjurer son amie de l'aider.
Charline d'un naturel téméraire, ne semblait pas impressionner par le charisme et la froideur qui provenaient de celui-ci, pourtant au dedans d'elle-même une certaine crainte naissait. Elle lui tendit la main, le sourire du commercial planté sur les lèvres.
- Bonjour monsieur, soyez le bienvenu ici.
Il retira sa paire de lunette pour la laisser pendre à son col, puis il lui serra la main d'une poigne ferme.
Perla aurait souhaité pourvoir se réfugier dans un local annexe malheureusement il n'y avait qu'une pièce et c'était celle-ci. Alors elle se contenta d'observer les deux personnes, l'une d'une taille moyenne semblait être devenue tout à coup une crevette. Quant à l'autre... que dire, un géant proche sans aucun doute des un mètre quatre-vingt-quinze. Son élégance avec cette teinte basanée, son visage si féroce et sa musculature impressionnante devait lui rapporter un bon nombre de femmes. Mais que faisait-il ici ? N'avait-il rien d'autre à faire ? Et puis que signifiait son entrée ?
Que de questions tourbillonnaient dans son esprit, sans aucune réponse vraiment valable. Allait-il lui faire payer son mensonge ?
Il avait l'apparence troublante d'être un mafieux qui sortait tout droit d'un film de gangsters. Sa physionomie engageait à le respecter et à s'incliner à ses moindres ordres. Il avait la domination en lui, arrivait à intimider les gens qu'avec sa présence.
- Que souhaitez-vous monsieur ?
La jeune femme grecque sentit l'attention de l'homme posé sur sa personne mais n'osa relever les yeux, de peur d'être engloutit pas son regard sombre. Elle se contenta de faire semblant de chercher un nouveau model à confectionner dans son classeur.
- Un teeshirt masculin pour faire un présent, indiqua-t'il les iris toujours plantés sur la mince jeune au comptoir.
Cette Perla s'était enveloppée dans un teeshirt blanc et une salopette en jean. La natte de la veille s'était transformée en un chignon désordonné entouré d'un foulard multicolore. Ainsi revêtue elle n'avait aucunement perdu son charme, il fallait dire qu'au niveau femme, ses goûts étaient plutôt du genre nordique. Mais cette grecque était tout simplement captivante, à croquer et savoir qu'elle l'évitait, rendait son attitude encore plus attractive.
Malgré qu'elle paraissait moins charnue que les habituelles femmes qu'il fréquentait, elle au moins ne cherchait pas à l'attirer au contraire elle le repoussait le plus possible.
- Très bien, mon amie va vous aidez, pour ma part je dois partir.
La blonde américaine vint embrasser son amie sur la joue avant de déguerpir vers la sortie, ne laissant que Perla et son client.
La jeune brune ne releva pas le nez vers l'homme et parut même enfoncé d'avantage son visage dans son classeur. A cet instant précis elle détesta sa meilleure amie de l'avoir abandonné avec un tel inconnu.
- Je vous laisse faire votre choix, lui indiqua-t'elle, d'une voix qui se voulut à l'aise.
- Pourquoi ne viendrez-vous pas m'aider ? Sollicita-t'il après s'être penché sur le comptoir en face d'elle.
Après cette surjection, il y eut un silence où la jeune femme pria toutes les divinations grecques dans l'espoir d'une aide. Cependant ils semblaient sourds car rien ne vint répondre à sa requête. Pour son plus grand malheur. Alors elle prit son courage à deux mains pour affronter ses deux billes obscures.
Le visage de son interlocuteur était très proche, voir trop proche, elle pouvait voir en détail ses longs cils noirs qui entouraient un regard sombre comme la nuit. Instinctivement elle se recula pour laisser une distance entre eux. Quant à lui, il resta les coudes encrés sur le comptoir, le buste tiré vers elle.
Sans aucun mot elle contourna le meuble pour outrepasser le géant. Une odeur délicieuse vint se frayer un chemin jusqu'à son nez, c'était un mélange mystérieux qui définissait parfaitement l'homme.
- Bien, quelle est la taille en vêtement de votre ami ? L'interrogea-t'elle en le devançant pour rejoindre le côté masculin.
- Il fait du M.
Elle saisit quelques cintres puis une pile de teeshirts de toutes sortes de coloris avant de se retourner vers l'homme les bras chargés.
- Tenez ceci est la collection disponible en ce moment pour cet été, la plupart sont en lin, comme vous pouvez le constater, il y a différents models, coloris et motifs. Tout est artisanal ainsi que le tissu venant du lin cultivé. Si vous voulez bien m'excuser du travail m'attend.
Elle fit demi-tour pour rejoindre le comptoir sous l'œil perçant du client. Ce dernier choisit en vitesse un habit bleu foncé avec des motifs marins. Puis revint au comptoir d'un pas lourd, le vêtement dans sa large main basané. Son entière attention portée sur la délicate créature derrière le meuble.
Elle était nerveuse.
Elle ne portait aucune attention sur le croquis malgré son regard visé dessus, son esprit était sans aucun doute entrain de s'imaginer le pire scénario. Sa main retournait dans toutes les directions un crayon et son autre main triturer sa boucle d'oreille doré.
Perla dût sentir sa présence car elle releva ses yeux noirs lui dévoilant la peur qui l'enveloppait. Ses mouvements nerveux s'arrêtèrent instantanément mais son expression de terreur ne la quitta pas.
- J'ai opter pour ce vêtement pourriez-vous me l'emballer dans un paquet cadeau ?
La jeune grecque opina du minois puis en moins de temp qu'il fallu le dire, tout était fini. Elle tendit le paquet à son nouveau propriétaire en faisant bien attention qu'aucune cellule de peau ne se toucha. Lorsque que Giovanni lui offrit un billet, il fit exprès que leurs doigts se touchent. Malgré le court contact de leurs peaux collés, il avait pu découvrir la douceur de ses doigts. Il aurait souhaité pouvoir re-tester dans le but de confirmer cette finesse mais c'était impossible.
La réaction de la brune ne se fit pas attendre, elle devint gênée et cacha sa main dans une poche après avoir encaissé le billet. Il en profita pour glisser sa carte personnel dans un coin du meuble. Même si son esprit lui affirmait qu'elle allait certainement finir à la corbeille mais il prit le risque.
Le sicilien rejoignit la sortie pour la saluer ensuite : - Au revoir mademoiselle Nikos, puis il enchaîna dans sa langue natal : « ce fut un réel plaisir de vous revoir, à très prochainement. »
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Fratelli siciliani_Tome I
Romance- Pourquoi vous me suivez, vous savez ça fait très psychopathe de suivre les femmes ? Finit-elle par dire le visage dirigé droit devant pour ne pas soutenir les caresses de ses iris noirs sur sa peau. - Peut-être parce que j'en ai envi ? - Au cas...