Un soleil de plomb chauffait toute la partie côte de la Grèce. Le paysage urbain de la capitale défilait à vive allure. Sous une température avoisinant la vingtaine de degrés grâce à la climatisation, Perla ressentait l'atmosphère du véhicule tout aussi glacé.
Les mains jointes sur le jean de son pantalon, elle jouait avec les coutures. Ses pieds encerclés dans des escarpins neutres flottaient dans l'air. Quant à sa mine gêné, il ne valait mieux pas la décrire...Comment une aussi belle journée pouvait avoir viré vers les profondeurs destructeurs ? Et bien il fallait tout simplement revenir à plusieurs heures auparavant.
Après la dernière réplique de Giovanni, la finesse des traits qu'illuminait le visage de la jeune femme avait changé. En effet un panneau attention avait apparue dans son esprit, faisant voler tous leurs moments inoubliables. Sans vraiment prendre le temp de tourner sept fois sa langue dans sa bouche, elle décrit sa crainte.
- Tout va trop vite. Il y a encore quelques jours nous ne nous connaissions pas et maintenant que nous ayons eu un rapport sexuel tout se précipite...
- J'ai conscience de la manière peu conventionnelle dont les choses se sont faites mais je suis clair sur un point. Tu es différente sur de nombreux points par rapport à mes anciennes compagnies. Les différences sont tellement nombreuses qu'on ne peut les recenser. Je ne cherche qu'une chose, c'est de te découvrir en profondeur car tu es bien mystérieuse.
La délicieuse grecque avait pour toute réponse reculé à l'aide de ses coudes, les yeux munis d'un éclat d'incompréhension.
Le sicilien s'était alors redressé dans toute sa dimension, appliquant ensuite un masque froid après un bref froncement de sourcils.
- Je ne désire pas obtenir ta peur mais ton approbation pour venir emménager chez moi.
Perla avait aussitôt sauter du lit pour rejoindre la porte de la chambre quelque peu perturbée par la tournure de la conversation. Évidemment elle pouvait ressentir ce lien, cet aimant qui sortait de chez Giovanni mais était ce bien réel ? Elle-même n'arrivait pas à mettre les mots sur ce qu'elle ressentait.
Tout se précipitait dans son esprit, elle avait besoin de temp pour assimiler les dernières heures et faire le point.- As-tu conscience de la vitesse que prennent les choses ? Nous ne sommes que des inconnus laisse-nous le temp de nous connaître, je ne sait pas tes goûts, tes préférences, tes peurs...
L'homme se contrôla pour éviter de venir affronter la jeune femme face à face mais ses poings se formèrent d'eux-mêmes contre ses hanches, il les cacha vite à sa vue dans ses poches.
- Très bien, je comprends ta réticence. Sache, je ne suis pas un homme patient, j'ai appris à l'être mais maintenant tout à disparu. Alors je vais faire des efforts pour t'obtenir entièrement...
A peine venait-il de finir sa phrase qu'il prenait déjà le chemin sur la terrasse pour aller fumer sans aucun doute, une cigarette. Mais c'était sans compter sur la réplique vive de son interlocutrice.
- Je ne suis pas un jouet qu'on obtient au grès de ses envies, mais une femme qui sait se faire comprendre. Alors votre désir de ma présence, vous pouvez, vous en passer pour un bout de temp ! S'écria-t'elle en repassant au vouvoiement, question d'habitude.
Instantanément, il s'arrêta dans sa retraite sans pour autant se retourner car un rictus de plaisir venait encadrer son visage de glace, auparavant. Son impulsivité était très intéressante, voir éducative sur sa façon de penser. Décidément elle était à tout point de vue exquise. Mais la suite, fit disparaître toute trace de son mini sourire.
- Je veux retourner chez moi, immédiatement !
Ah ça c'était clairement pas dans les récents projets de Giovanni. Il le fit d'ailleurs très bien comprendre en mugissant une injure dans sa langue natale. Prit d'une nervosité sans nom, il tenta de la canaliser en frottant ses paupières closes comme pour tentait de ce réveiller. Mais c'était bien réel.
Dans son dos la porte de la chambre claqua, elle venait de partir.
Ainsi donc, malgré sa décision qu'il s'était juré de tenir par rapport à sa venu dans sa propriété, tout tombait à l'eau. C'était clairement jamais vue, ses projets avaient toujours réussi à aboutir mais cette fois y arriverait-il avec un tel fauve caché dans un chaton tout mignon ?
Face à l'image d'un chaton représentant la jeune grecque, il ne put que sourire malgré son objectif déchu du revers de la main à cause de Perla. Jamais un échec ne l'avait atteint et c'était assez douloureux que cela échoue par la faute d'une telle déesse. Toutefois pour se redonner de l'ardeur, il se jura qu'il arriverait à la conquérir tôt ou tard et que c'était son objectif le plus délicieux de sa vie. Se voir ainsi à la merci d'une femme, ne l'aborda même pas. De toute façon, il connaissait déjà le résultat, plus il cherchait à assouvir sa quête, plus il sombrait dans les prémisses du futur...
Mais tout ceci Perla ne sut point. Après son départ de la chambre, elle emballa hâtivement ces affaires, presque conduite par son subconscient. Ensuite tout s'était passé très vite, le jet était arrivé à peine une heure plus tard l'emportant elle ainsi que son hôte. Le voyage n'était déroulé dans le silence car Giovanni avait rejoint une pièce dans le fond de l'appareil.
Sitôt arrivé, deux voitures blindées avaient été dépêchées pour le retour de chacun. Sans attendre aucune indication, ni les adieux du sicilien, Perla pénétra dans le x7 avec l'aide du chauffeur.
Ses yeux eurent tout juste le temp de voir, une ombre se détacher de l'ouverture de l'avion, la veste sur son avant bras, il observait dans ses lunettes de soleil, la voiture s'éloigner.
Un goût amer en bouche tout en observant la piste d'atterrissage disparaître derrière elle. Peut-être ne se reverrait-il pas ? Il fallait avouer qu'elle l'avait bien rembarré...
- Mademoiselle, vous êtes arrivée devant chez vous. L'informa le chauffeur en l'observant dans son rétroviseur intérieur.
Revenue à elle grâce à l'employé, la jeune grecque opina du visage puis remit en place derrière son oreille sa mèche brune : - Merci beaucoup monsieur.
- Vos bagages vous serons déposés à votre domicile dans la journée, mademoiselle Nikos.
- Je vous en remercie pour votre aide précieuse monsieur, passez une bonne journée, salut-elle avec un léger sourire aux lèvres.
- Vous de même.
Son sac à main glissa sur son épaule avant qu'elle ne quitta le SUV de luxe pour rejoindre son appartement. Un sentiment inconnu l'attrapa tout à coup à peine la porte d'entré fermée. Le manque.
VOUS LISEZ
Fratelli siciliani_Tome I
Romance- Pourquoi vous me suivez, vous savez ça fait très psychopathe de suivre les femmes ? Finit-elle par dire le visage dirigé droit devant pour ne pas soutenir les caresses de ses iris noirs sur sa peau. - Peut-être parce que j'en ai envi ? - Au cas...