Treize heures pile, Perla retourna la pancarte de son atelier afin de faire sa pause déjeuner. Quel bonheur d'enfin profiter de cet instant de paix pour se remplir l'estomac de son sandwich. Rien qu'à cette pensée, la salive venait s'activer dans sa bouche.
Le nez plongé dans son sac de provision, la jeune grecque farfouilla durant quelques instants cependant n'aperçut pas sa préparation. Elle allait renouveler sa recherche quand le carillon de la boutique fit des siennes. Prête à refuser l'offre, elle se redressa en jetant un regard noir à son sac en papier. Le paquetage en prit tarif sous les insultes qu'elle lui lançait en son fort intérieur.
Mais ses pensées se stoppèrent net dès l'instant où son regard sombre découvrit l'immense ombre de Giovanni.
- Vous ?! Souffla-t'elle de surprise face à lui.
Il ne tiqua pas, resta droit comme un pilonne, les mains dans les poches de son pantalon de costume. Sa coutumière chemise encre avait été remplacé par un teeshirt moulant qui dévoilait un buste travaillé avec ardeur ; néanmoins son habituelle paire de lunette fumée caché encore ses iris ténébreuses.
- Bonjour mademoiselle Nikos... Salua-t'il avec cet accent sicilien propre à lui-même. D'un geste rapide ses lunettes vinrent se pendre sur le col. Et il put percer sans aucune gêne l'air ébahi de la vendeuse.
- Mais que faites-vous ici ? Re-questionna-t'elle. Son front vint être barré par une multitude de petites rides qui soulignaient son incompréhension.
- J'ai encore besoin de choisir un vêtement mais cette fois pour une femme, une jupe plus précisément. Expliqua-t'il.
L'homme ignora sa question pour s'avancer davantage vers le comptoir qui les séparaient l'un de l'autre. Il avait toujours cette démarche propre à lui-même qui laisser transparaître son assurance et sa détermination. Sans aucun embarra, le personnage vint s'appuyer sur le bois du meuble pour observer l'activité précédente de la brune. Ses muscles de bras vinrent à ressortir et serrer d'avantage le vêtement contre sa peau.
Ayant moins de crainte envers le séduisant homme, Perla vint faire le tour pour se poster devant lui. Absolument divine dans cette robe turquoise à points blancs, surélevée par une paire de mules, elle se sentait plus vaillante. Pourtant elle n'atteignait que l'épaule de son client mais qu'importe.
- J'aimerais éclaircir plusieurs points avec vous, monsieur Di Marzo. Ses poings vinrent se placer sur ses anches pendant que son minois changeait pour devenir une bouille renfrognée.
- Je vous écoute.
Cette petite femme avait décidément un double visage qu'elle tentait de cacher. Seulement son impulsivité, la rendait encore plus éblouissante. Si seulement elle savait ce que cela produisait, son délicieux visage deviendrait certainement blanc sous le choc, pensa-t'il.
- Pourquoi ai-je l'impression que vous me suivez ? Savez-vous que cela pourrait mal se finir pour vous ? L'interpella-t'elle en faisant référence à la justice. Ses yeux cherchaient des réponses sur le masque de glace que lui transmettait son interlocuteur mais rien ne put résoudre sa question.
- Peut-être parce que le destin fait bien les choses. Finit par dire Giovanni avec détachement alors qu'il n'y croyait pas lui-même.
En même temp comment lui dire sans passer pour un psychopathe, qu'il la surveillait dans le but que des réponses l'informent sur le fait qu'elle l'intéresse. Non il ne pouvait pas. Et plus sa personne côtoyait la grecque, plus son esprit était envahi par celle-ci.
- Je ne crois pas au destin, voyez-vous, maugréa-t'elle en le dépassant pour lui présenter la série de vêtements féminins.
Le sicilien suivit la vendeuse du regard sans pour autant faire un mouvement pour rejoindre cette dernière.
- Votre compagne fait du combien, monsieur Di Marzo ? Finit par demander Perla avec un ton détaché alors qu'elle cherchait déjà.
Comme réveillé d'un rêve, l'homme rejoignit la femme, les traits auparavant détendus avaient changé pour redevenir un masque glacial.
- Il n'y a personne dans ma vie, le vêtement sera pour une amie qui va se marier, siffla-t'il d'un ton sévère comme si cette révélation était évidente.
Il croisa ses iris noires. Elles semblaient essayer de le mettre à nu après ce changement, sans pour autant arriver à le discerner. Après quelques secondes à l'observer, elle leva les épaules au ciel puis abandonna toutes les autres questions plus personnel, l'objectif était d'éviter une catastrophe.
- Pourriez-vous me dire sa taille ?
Il ne réfléchit à peine avant de sortir l'information accompagnée de son inflexion naturel : - Elle fait du 40.
- Très bien, d'une main elle désigna une rangée de produits accrochés aux cintres avant d'ajouter, vous avez la collection d'été ici et plus loin la collection hivers. Je vous laisse faire votre choix, à plus tard.
Il n'eut guère le temp de s'exprimer, elle s'éloignait déjà pour se glisser sur son siège derrière le comptoir. Alors après un rapide examen, il saisit une tunique à rayures qu'il juga correspondre le mieux, ensuite regagna le fichu meuble qui le séparait de la brune. Il aurait aimé pouvoir à nouveau sentir son parfum délicat aux fruits rouges. Mais la distance était tel que son regard pouvait à peine étudier son visage penché sur son écran de téléphone.
Il balada alors ses iris noirs sur son anatomie et finit par jeter un regard sur l'écran de son smartphone, elle cherchait à effectuer une commande mais le site semblait être en beug total. Le téléphone s'éteignît par un geste d'agacement de sa propriétaire avant que celle-ci ne remarque la présence du client.
- Vous avez fait votre choix, je suppose ?
- En effet, répondit-il de sa voix démuni d'émotion.
Elle s'occupa de l'emballage pendant qu'il régla son achat. Lorsqu'elle tendit le paquet des deux mains, son sourire commercial l'accompagné. Mais il se décomposa quand ses doigts se retrouvèrent encerclés dans deux poignes fortes et que deux iris transpercèrent son visage. La chaleur de ses paumes de mains l'étourdit quelque peu si bien qu'elle se laissa faire lorsque que les larges pouces firent des cercles sur sa peau.
Elle baissa son regard sur leurs mains pour apercevoir la netteté des tatouages présents sur ses phalanges ainsi que sur le dos de la main gauche. Elle eut un mouvement de recul face à la représentation sur encre noir du dessin d'Anubis, qui représentait le dieu de la mort dans l'Égypte ancienne.
Qui était ce personnage pour se faire inscrire ceci sur sa peau ?
- N'ayez crainte ce ne sont que des gribouillis, ils ne vont pas prendre vie, lui murmura la voix grave devant elle, démunit d'une quelconque once de moquerie face à sa crainte.
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Fratelli siciliani_Tome I
Romance- Pourquoi vous me suivez, vous savez ça fait très psychopathe de suivre les femmes ? Finit-elle par dire le visage dirigé droit devant pour ne pas soutenir les caresses de ses iris noirs sur sa peau. - Peut-être parce que j'en ai envi ? - Au cas...