Chapitre 30

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De l'extérieur provenait une lueur lointaine, après chaque instant celle-ci devenait de plus en plus chaude. Puis vint se rajouter un doux bruit lointain. Le sifflement d'un oiseau. Ensuite se fut au tour du bruit de l'eau s'échouant sur une surface lisse. Les connexions de son cerveau se firent avant que ses paupières ne décidèrent de s'ouvrit au monde.

Tout d'abord la lumière face à elle, vint l'éblouir avec puissance, si bien que sa main se posa sur ses yeux pour cacher cette soudaine clarté. Après une seconde tentative elle réussit à vaincre l'éclat naturel. Son cerveau fit automatiquement les relations avec la veille. Absolument tout lui revint en mémoire sans aucun oublie.

Elle.avait.couché.avec.LE.séduisant.mâle !

Comment allait se passer la suite ? Et avant tout, comment s'échapper de cette situation gênante ? Jamais elle n'avait connu de coup d'un soir. C'était donc tout naturellement que de multiples questions s'engouffrèrent dans son esprit. Tant, qu'elle en attrapa un début de vertige.

Même si Giovanni avait été très puissant la veille, Perla ne se faisait pas d'illusion, il avait peut-être tout orchestré dans l'objectif de la faire tomber dans un jeu de sexe ; rien de plus. Le pire était que son corps en redemandait car cet homme lui avait fait découvrir le sexe dans toute sa beauté. Il avait été adroit, attentionné, rempli d'une douceur mélangée à une force contrôlée...

Néanmoins son absence soulignait le fait de son intention de la virer, ne put-elle que conclure. A cette pensée son cœur lui offrait la sensation de s'éplucher morceau par morceau... c'était très douloureux. Si on avait installé son organe vitale dans un blender, le résultat aurait été identique.

Elle se munit de toutes ses forces pour se redresser, son visage marqué par la honte de sa nuit passée. S'offrir ainsi à un tel homme abscons avait été une véritable erreur, seul son ex avait eu cette chance d'être aussi intime avec elle. Certes les deux personnes n'étaient pas les mêmes, l'un était un imbécile pour parler convenablement et l'autre un mystérieux ténébreux muni d'un charme éblouissant ; mais le résultat était le même : elle allait souffrir.

Elle glissa ses mains contre ses yeux comme pour effacer les éblouissants souvenirs que les draps avaient encouru, ainsi que le sofa. Jamais plus elle ne serait à l'aise dans ce living-room !

Elle laissa échapper un soupir de détresse, ses vacances forcées prenait la direction petit à petit d'un chemin cauchemardesque. Comment allait-elle se tirer de ce mauvais pas ?

Son corps était démunit d'un quelconque vêtement seul le linceul recouvrait sa totale nudité. Honteuse de le remarquer que seulement à cet instant, elle remonta jusqu'à ses épaules le tissu tout en balayant la pièce des yeux dans le but de trouver un vêtement neutre. Finalement sur le dossier d'un majestueux fauteuil au tissus sombre, se trouvait là, une robe de chambre satin noir accompagnée de détails en broderie de fils d'or. Elle vérifia plusieurs secondes qu'aucune vie humaine n'était présente, avant de sauter du grande lit pour accourir vers l'habit.

A peine eut-elle le temp de serrer avec force la ceinture, qu'un glissement lui fit pivoter son visage. Une immense ombre reconnaissable apparut à la baie vitrée derrière les voilages de la vitre. Presque aussitôt son esprit se figea sur celle-ci. Giovanni ne tarda pas à apparaître cette fois sans aucun barrage entre eux. Il se révéla dans toute sa splendeur masculine comme toujours vêtu de son inlassable costume-cravate opaque. Son visage était indéchiffrable, il ne laissait paraître aucune expression pouvant avertir Perla de ses pensées.

Son attention n'arrivait guère à se détacher de ce visage basané fourni d'une magnificence presque irréelle. Il fixait cette déesse avec puissance, les mains dans les poches de pantalon.

- Bonjour Perla, t'es-tu bien reposée ? Commença-t'il en s'approchant d'elle avec détermination.

Elle opina du minois pour seule réponse ne sachant pas comment s'adresser à lui. Devait-elle le vouvoyer, tutoyer, le nommer par son prénom ou par son nom de famille, tout ça lui était bien inconnu.

- Très bien, dans ce cas allons manger, imposa Giovanni tout en glissant une main ferme contre sa colonne vertébrale.

Il pouvait ressentir son malaise l'envahir si bien qu'elle se laissa guider jusqu'au patio sans aucune résistance comme elle l'aurait certainement fait dans d'autres circonstances. Elle s'assit sur une banquette à côté d'un petit palmier et d'une table dressée, composée d'une multitude de produits alimentaires les uns plus appétissants que les autres.

- Sers-toi, je t'en prie, lui ordonna-t'il après s'être lui-même assit en face de son invitée. Il se munit d'un verre, le rempli presque à raz-bord de jus d'orange avant de le faire glisser jusqu'à elle.

- Dis-moi, qu'elles sont tes projets pour l'avenir de ta boutique ? Interrogea-t'il, curieux d'entendre sa réponse.

La jeune femme but une gorgée puis prise au dépourvu, elle plissa ses yeux pour trouver sans aucun doute la réponse juste. Au final son récipient rejoignit la table sans qu'elle ne connaisse vraiment le futur pour sa carrière. Le but était que son atelier fonctionne bien, qu'elle ait un salaire correct pour vivre et que sa passion continu. Mais sinon, elle n'avait aucun projet digne de ce nom pour l'avenir de son entreprise.

- Et bien rien, ma seule cible est de continuer de faire tourner mon commerce. Pourquoi cette question ?

Son interlocuteur porta à sa bouche son café préparé entre temp, les yeux plantés droit sur elle. C'était un pur bonheur de pouvoir y lire de la sincérité après avoir obtenu quelques mensonges de sa part. Elle ne profita pas des éléments de la veille pour se faire de la publicité gratuit. Et cela, la faisait davantage grimper dans son estime.

- Simple curiosité, repoussa-t'il d'un simple mouvement d'épaules comme si cela n'avait pas son importance dans l'histoire.

Heureusement elle n'avait pas pour but de s'agrandir à l'étranger. Le sicilien n'avait point réfléchi à cette option, c'était son frère qui lui avait fait penser à ce fait là, au dernier moment. Qu'aurait-il fait si son souhait avait été de rejoindre un autre pays ? Sans aucun doute, il aurait laissé tout tomber pour la suivre, c'était évidemment, lui avait expliqué son frère avec une pointe d'humour. Exact, cela aurait été ce qu'il aurait fait.

Fratelli siciliani_Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant