Chapitre 5

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- Qui était cet homme ? S'écria Charline bruyamment dans l'hautparleur du téléphone. Tant que Perla du reculer le combiné de son oreille pour ne pas perdre l'usage de ses tympans.

Qui était ce personnage, là était la question ?

Le bout de carton charbon indiquait un certain Giovanni Di Marzo. Et d'après quelques recherches sur internet, d'autres informations étaient venus enrichir son savoir : à 33 ans, il était propriétaire d'un célèbre club de résidences réservés aux millionnaires en Italie, plus précisément à Milan. Et résidé depuis quelques temps dans la région dans le but de menait à bien la construction d'une autre structure mais cette fois sur la côte Grèce, avec l'aide de son frère cadet, Gabriel. La ville ne lui était pas inconnue en effet, l'homme d'affaires dirigeait un musée dans la capitale où plusieurs centaines d'œuvres exposées appartenaient à sa famille. Cette information semblait assez secrète car seul un site internet signalait le propriétaire. Bizarre.

Il y avait presque aucune information sur sa jeunesse, quelques rumeurs circulaient sur un terne passé dans une organisation secrète sicilienne mais rien de plus, ni sur sa vie actuelle. Ce qui inquiétait particulièrement Perla fut son potentiel passé dans un groupe de gangsters. Il faut toujours être prudent, pensa-t'elle.

Seulement quelques rares clichés qui dataient de quelques courtes années, avaient été postés sur internet, mais rien de plus pour effacer les questions.

- Youhou tu m'entends ? S'impatientait la blonde à l'autre bout du téléphone.

Le regard scrutait l'écran de son ordinateur dans le but de trouver plus de renseignements. Mais une photo attira son regard, elle appuya sur l'image pour analyser les moindres détails de son visage. Oh oui, il était d'un spécimen rare, d'une beauté inhumaine, même les représentations des dieux grecques étaient que broutilles. Ce regard obscur était si profond que le sentiment d'être mise à nue s'empara d'elle alors que ce n'était qu'une simple photo. Quant à cette bouche pincée par l'agacement mélangé aux traits tirés par une colère puissante, offrait une impression d'un match féroce entre le cameraman et le sicilien. Pour être impressionnant, il l'était.

- Perla !

La nommée sursauta violemment, tellement que son ordinateur manqua de passer dans le vide pour rejoindre la parquet de sa chambre.

- Oui ? Murmura-t'elle en imaginant le visage agacé de sa meilleure amie de l'autre côté du fil.

- Tu m'explique ce que tu fais, tu ne me réponds pas depuis dix minutes ! Grogna Charline.

Elle n'allait certainement pas avouer à cette véritable curieuse qu'elle effectuait des recherches sur google pour en apprendre d'avantage sur un séduisant inconnu.

- Je suis dans mes pensées...

- Hum... et à quoi tu penses petite chipie ? Rétorqua la blonde avec une tonalité totalement différente.

Comme prise en flagrant délit de curiosité, elle vint fermer l'écran de son ordinateur portable. Puis se re-concentra sur la discussion avec l'espoir que cette américaine bien trop intelligente n'aperçoive pas le mensonge, dans son ton de sa voix : - Mon cerveau est encore en pleine recherche sur un nouveau croquis. Tu sais à la place de coudre des perles sur le col, ne serait-ce pas mieux de placer des paillettes multicolores ?

- J'en pense que tu ne sais pas inventer des histoires. Juste pour rappel, un rien dans ton intonation me fait savoir l'énormité de ton propos. Alors maintenant raconte-moi tout avant que je ne débarque chez toi et que j'analyse l'historique de ton PC.

Pour être clair, il n'y avait pas plus limpide, elle savait tout. Perla n'avait plus le choix que d'avouer sa curiosité.

- C'est bon tu as gagné, il m'a laissé une carte personnel sur le comptoir...

Aussitôt elle fut coupée par la voix excitée de Charline devenue incontrôlable de l'autre côté de la ligne : - Quel est son identité, je vais faire des recherches immédiatement, tu as ses réseaux sociaux ?

- Il s'appelle Giovanni Di Marzo, il a 33 ans et semble être homme d'affaires, quant à ses réseaux sociaux je n'ai pas fais de recherche car je n'ai aucun compte. Lui expliqua la jeune grecque en reprenant son ordinateur pour l'éteindre. L'appareil numérique rejoignit sa place initialement sur son bureau puis la brune accéda au salon encore illuminé par un soleil couchant. La chaleur printanière avait envahi son logement si bien qu'elle ouvrit la baie vitrée de la pièce pour sortir sur son balcon.

Elle appuya son corp sur la rembarre en métal pour humé l'air bien plus frais. Les toits des habitations s'étendaient à perte de vue dans la capitale éclairée par un lointain soleil.

- Je site d'un article : Propriétaire d'un club de résidences réservé à une classe ultra riche, Giovanni Di Marzo élabore des plans pour la construction d'un nouveau club sur la côte d'Athènes... et bien ce n'est pas un simple touriste celui-là !

Tout à coup du coin de l'œil elle crut voir un mouvement dans l'ombre du porche en face. Elle ressentit l'insistance d'un regard braqué sur sa personne. Ses iris tentèrent de démasquer la silhouette mais les ténèbres du lieu ne lui permirent. Et malgré plusieurs tentatives pour découvrir l'inconnu en espérant qu'il se révèlerait, elle n'arriva à élucider ce mystère. Puis un point rouge apparu suivit d'une infime fumée. Il y avait effectivement quelqu'un et cette personne ne la quittait pas un instant des yeux.

Saisit par un sentiment d'insécurité, Perla quitta le balcon précipitamment et faillit faire chuter le combiner où son amie continuait à déblatérait sur ce Giovanni. La pipelette se rendit compte et s'inquiéta aussitôt pour la brune.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

La grecque verrouilla la fenêtre puis tira les rideaux pour qu'aucune personne n'aperçoive son intérieur. Et ainsi briser le contact visuel que cette personne braquait sur elle. Puis comme une jeune enfant, elle rejoignit sa chambre pour se glisser sous sa couette protectrice.

- Je vais bien, t'inquiète pas... Finit-elle par répondre encore perturbée par l'événement.

- Peux-tu m'expliquer cette agitation ? Persista Charline d'avantage inquiète qu'elle essayait de le montrer.

- J'ai eus le sentiment qu'on m'observait sur le balcon heureusement je suis rentrée. Mais je me suis certainement trompée, qui m'observerair ?

- Oh mon dieu, veux-tu qu'on vienne ? Cela ne me dérange pas...

La jeune femme refusa catégoriquement son aide lui expliquant qu'elle était grande et pouvait se débrouiller seule. Mais surtout elle refusait d'embêter le couple qui venait de rentrer de leur lune de miel.

Après tout il était possible que ce ne soit qu'un mirage, non ? Tenta-t'elle de se persuader mais au plus profond de sa personne, elle savait bien qu'il y avait bel et bien un type dans l'ombre.

Fratelli siciliani_Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant