Chapitre 21

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A peine se recula-t'il, que Perla faisait de même. Munie d'une gêne perceptible, elle n'approuvait guère les manières grotesques de son hôte. Et surtout elle détestait comment son propre corps devenait ardent à l'entente de ces paroles italiennes. Si bien qu'elle baissa son regard brillant vers son assiette pour la terminer avant qu'il n'aperçoive son trouble.

Qu'est-ce qui lui prenait ? Elle se devait de redevenir la jeune femme imperturbable et calme, qui ne laissait pas transparaître ses émotions, mêmes les plus vives.
Puis ensuite construire un radeau ou bien débusquer un bateau, il devait bien y en avoir un dans cette île, afin de rejoindre le port le plus proche. Jamais une cohabitation entre eux n'arriveraient à se créer sainement avec cette atmosphère électrique.

- A quoi pensez-vous ? L'interrogea la voix grave et pimentée d'un accent sicilien.

A m'échapper, fut-elle tentée de dire mais cela aurait été détourner ses positions. Alors autant jouer la carte du mensonge même si celle-ci ne lui réussissait pas particulièrement avec lui.

- Rien qui ne vous intéresse, s'aventura-t'elle avec prudence dans ce mensonge perceptible à des kilomètres à la ronde. Cependant aussitôt elle fut percé car son intonation avait viré vers un son aigüe bien trop sur joué pour être réel.

- Et sans mensonge ça donne quoi ? Exigea-t'il sans issue possible pour mentir.

Cette fois l'homme d'affaires accordait toute son attention sur sa réponse, nul doute si elle réessayait une autre réponse burlesque, il le saurait.

Perla ignora sa question pour se contenter de finir les derniers morceaux de légumes dans son assiette. Sa peau ressentait le poids du regard. Comment ignorer ce sombre personnage sortit tout droit d'un film de gangster ? Pourtant par tout les moyens, son esprit essaya de s'éloigner vers des pensées profondes mais rien n'y faisait. C'était très difficile. Son aura avait eu raison d'elle, il avait vaincu.

- Je réfléchissait à m'échapper, cette réponse vous plaît ? Rétorqua-t'elle en repoussant une mèche qui lui tombait sur son visage.

A l'entente de sa réponse, les sourcils épais noirs se froncèrent et sa vision s'assombrit tellement, qu'elle crut l'avoir mit dans une animosité féroce. Pour calmer, sa soudaine rage, il se massa les tempes, les yeux braqués sur le petit être face à lui.

- J'espérai que votre cerveau est compris mais visiblement ce n'est guère le cas, marmonna-t'il avec une telle irritation que Perla ne pensait plus qu'à déguerpir. Vous allez rester ici durant toute la semaine... avec moi !

Les derniers mots firent blêmir la jeune grecque, elle ne souhaitait qu'une chose se volatiliser dans les cieux. Cette phrase avait été formulé avec une telle puissance, que rien ne semblait arrêter cet individu. Mais ce n'était guère cela qui était la cause de son changement de teint mais de savoir qu'un tel mâle allait être dans les parages durant plusieurs jours. Ce sicilien si mystérieux restait une totale énigme de plus savoir qu'un individu aussi charismatique serait dans les environs n'allait guère l'aider pour ce décontracter.

Tout à coup en un geste brusque, il jeta la serviette en papier puis se redressa sur ses longues jambes musclées. Lui qui avait décidé de prendre du temps pour découvrir cette créature céleste devait le faire dès maintenant.

- Suivez-moi, lui ordonna-t'il après s'être courbé pour lui saisir son avant bras avec autorité. Sa peau hâlée était toujours aussi délicate contrairement à la sienne. Il sentait une émotion indescriptible venir lui saisir les entrailles de son corps. Les mots étaient bien trop faibles pour exprimer ce ressenti qui le traversa, comme une balle en plein cœur.

C'était d'un geste souple, qu'elle se retrouva sur ses jambes et constata encore leurs grandes différences de tailles. Ce personnage était démesuré, sa personnalité collait à merveille avec sa physionomie.

Pour une fois la jeune ne tenta pas de se dégager de la grande poigne enfermant son bras. C'était rare qu'elle autorisait qu'une personne puisse la toucher sans qu'aucune réaction exorbitante s'en suive.

Ils retournèrent dans le living-room ouvert sur la cuisine, cette fois, Giovanni retira sa prise sur son bras. Mais il s'approcha de la femme, tant que leurs corps se frôlaient et qu'elle devait hausser à la verticale son menton pour rester concentré sur lui et non sur leur proximité.

- Je vais vous faire visiter une crique non loin mais avant il faut vous changer.

Elle opina plusieurs fois sous les yeux sombres de son interlocuteur non loin de franchir une limite. Puis sans plus attendre trottina jusqu'à rejoindre la chambre qu'elle avait prise la veille.

Le trentenaire s'interdit de baisser sa vision sur son postérieur moulé dans un slim, mais c'était déjà trop tard. Ses fesses rebondit enroulée dans une seconde peau en jean, n'arrangeait rien à ses envies parfois incompréhensible. Décidément résister à cette tentation allait être un sport extrême toutefois au goût délicieux sans aucun doute.

En contrebas la fameuse crique était d'une pure beauté, cachée par d'énormes rochers elle donnait un côté convivial ainsi que secret. Quelques buissons, plantes, arbres tropicaux avaient poussé dans certains coins offrant plusieurs points d'ombres aux deux personnes. Perla se sentait immédiatement imprégné dans l'environnement, qualifiable de paradis terrestres.

La jeune femme s'engageait déjà dans un petit sentier rocailleux sans attendre les instructions vers cette enclave. Si bien que sa sandale glissa sur une pierre précaire heureusement la puissante poigne de Giovanni vint la redresser pour lui éviter une chute potentiellement mortelle. Puis il comprima ce petit être contre lui-même pour éviter qu'elle ne perdra l'équilibre ensuite.

Elle n'osa relever ses yeux de peur de rencontrer le regard sévère de son sauveur. Une vue était imprenable sur l'ouverture de sa chemise qui révélait de quelques tatouages, son  odeur épicé accompagné particulièrement bien et dont son nez commençait à raffoler.

- Voici ce qui arrive aux intrépides qui découvrent la vie, expliqua une voix pince sans rire au dessus d'elle.

Il desserra sa prise sur son dos néanmoins l'homme garda sa main sur sa personne pour lui éviter une potentielle autre bêtise dans le même genre. Cette femme était une véritable téméraire qui oubliait les dangers les plus évidents, il allait avoir du fils à retordre, si elle continuait à agir ainsi. Parfois, cette séduisante femme pouvait se comporter à l'image d'un jeune enfant quant à d'autres moments, en femme fatale.

- Maintenant je passe en premier. Quant à vous, vous me suivez pas à pas, n'essayer pas de changer de chemin ou je vous jure ce sera un accident assuré . Commanda l'homme qui prenait le sentier avec une agilité qui témoignait l'habitude.

D'elle-même pour la grande surprise de Giovanni, une fine main se glissa dans la sienne bien plus large. Il releva sa vision vers ce petit bout de femme bien plus courageux qu'il ne l'aurait imaginé. Cette jeune femme était remplie de délicieuse surprise. Alors il l'enferma dans une force masculine bien plus rassurante que n'importe quel autre appui.

- C'est la deuxième fois que je vous sauve, la prochaine fois j'exige une récompense, compta-t'il avec malice, le cerveau encore étourdi de ce geste de sa part.

Fratelli siciliani_Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant