- Auriez-vous l'obligeance d'arrêter de scander mon nom ?! Fulmina le sicilien après s'être retourné les yeux brillants d'une lueur féroce. Je n'ai guère l'envi d'attirer l'attention de tout le monde.
Prise d'une soudaine pulsion d'agacement mélangée à la tension encore présente dans ses nerfs, Perla vint s'approcher du colosse tatoué. Si proche qu'elle devait lever bien haut sa tête pour s'adresser à lui. Et aussitôt une odeur masculine inonda son nez pour venir titiller son énervement.
- Ok, je suis peut-être timide, réservée et peureuse mais ça ne vous laisse pas le droit de vous adresser à moi avec ce ton. Peut-être que chez vous les siciliennes sont obéissantes mais ici en Grèce, les femmes ont leurs petits caractères bien à elles ; même si cela ne se voit pas au premier abord.
Après avoir exprimée sa tirade, Perla dut reprendre son souffle sous l'amusement non caché de son interlocuteur. Un rictus venait d'apparaître sur son visage, il était surpris et à la fois ravis. Il avait réveillé, un véritable félin qu'elle essayait de cachée dans le tempérament d'un doux petit chaton. Pour une surprise c'était une surprise, cette grecque ne paraissait pas mordre aussi facilement.
- Tien donc, il existe vraiment une autre facette de vous alors, ai-je enfin rencontré la véritable Perla Nikos ? S'amusa-t'il en la perçant d'un regard absorbé comme si son objectif était de la découvrir entièrement.
La jeune femme se rendit alors compte de son impulsivité et voulut se reprendre en main avant de chuter dans le ridicule. Elle effectua un pas vers l'arrière, les yeux exorbités, sa bouche rouge laissait passer un trou d'air avant que sa main gauche cache rapidement cette lèvre tentatrice.
- Oh je suis désolée... je ne sais pas ce qui m'a pris... Murmura-t'elle les pensées totalement en vrac.
Une honte terrible face à son attitude congestionnée vint s'abattre sur sa personne. Elle qui essayait de cacher son impulsivité, revoilà qu'elle revenait au galop pour écraser tous ses efforts de bonnes conduites. De plus devant un homme qui n'inspirait que la crainte.
Sa large main tatouée vint se poser sur son épaule dans le but de faire revenir son esprit parmi les vivants. Et lorsque que leurs iris se rencontrèrent à nouveau, un éclat inconnu prenait vie dans les ténèbres du regard de Giovanni.
- Vous êtes surprenante mademoiselle Nikos voir incompréhensible mais tellement délicieuse lorsque que vous êtes contrariée.
Son autre main aux phalanges tatouées ne put s'empêcher de toucher la peau de sa joue comparable à une soie d'une infinie qualité. Cette partie était du même teint basané que lui mais avait la douceur en plus. Il aurait souhaité approfondir ce moment mais se persuada que ce n'était guère l'endroit, ni le moment propice.
Alors avec regret ses doigts tatoués se retirèrent de son visage pour rejoindre la poche de son pantalon. Il serra son poing d'une telle intensité pour ne pas renouveler son geste qu'il jura en italien. Et le visage perturbé de la jeune grecque ne l'aida guère pour effacer son envie.
En effet Perla était ébranlée par cet instant proche. Elle l'observait comme si elle venait de rencontrer un extraterrestre. Puis enfin elle reprit la parole le cerveau renversé par ce geste pourtant anodin pour un couple. Il est un inconnu pour elle et inversement, à quoi pense-t'il ?
- Mais qu'est-ce qu'il vous a pris ?
- Je vous ramène chez vous, cela sera plus prudent, à l'avenir soyez plus attentive dans les rues bondés de monde.
Il l'admira pour tout ce charme naturel qu'elle dégageait. Elle avait cette beauté bien typique des méditerranéennes mais aussi ce caractère qu'il n'aurait pas pensé trouver. Et son regard sombre qui brillait d'une lueur d'intelligente et de malice était une véritable calomnie de résister. Quant à cette bouche... il ne préférait pas y rêver de peur de devenir incontrôlable. Alors sans la prévenir, le trentenaire commença à marcher dans l'objectif de rejoindre le plus tôt possible l'appartement.
Évidemment Perla galopa pour essayer de se coller à son rythme. Heureusement ce matin-là son choix de chaussures s'étaient portées sur des sandales sans extravagances, ni talons. Le sicilien se rendit compte de la difficulté qu'éprouvait la jeune femme alors il adapta sa marche. C'était bien la première fois qu'il se préoccupait autant d'une femme, même ces conjointes ne bénéficiaient jamais d'autant d'attention de sa part. Malgré l'image que les gens pouvait voir de lui, ces dernières se comptaient sur les doigts d'une main. Évidemment cet homme avait eu des aventures sans lendemain toutefois il s'était bien vite lassé et pouvait largement se contenir durant plusieurs mois de célibat.
Cependant celle-ci était bien différente, elle possédait ce petit quelque chose indéfinissable que les autres femmes n'avaient pas. Il ne savait pas exactement quoi mais une chose était sûre, s'il ne prenait pas un violant demi-tour, les conséquences pourraient être désastreuses. Attention cela pouvait devenir un terrain glissant, murmura la voix de la raison.
- Pourquoi vous me suivez, vous savez ça fait très psychopathe de suivre les femmes ? Finit-elle par dire le visage dirigé droit devant pour ne pas soutenir les caresses de ses iris noirs sur sa peau.
- Peut-être parce que j'en ai envi ?
- Au cas où je me répéterai, vous faites peur à entendre, vous consulter en ce moment ? Éventuellement je pourrais vous conseiller un médecin spécialisé dans les problèmes neurologiques. Murmura-t'elle mi-amusée, mi-inquiète en osant tourner son cou vers Giovanni.
Les yeux de celui-ci se plissèrent à mesure que les mots franchissaient sa bouche juste avant qu'un rictus moqueur apparût sur ses lèvres. Où pouvait-elle sortir de telle chose ? Il dirigea son corp de telle sorte à se positionner devant son interlocutrice pour stopper leur marche.
- Ai-je l'air d'être malade, mademoiselle Nikos ? L'interrogea-t'il accompagné d'une tonalité extrêmement sérieuse voir inquiétante.
Sa langue vint dessécher sa lèvre visiblement très sèche, sa bouche n'eut guère le besoin d'exprimer sa pensée, toute dans son attitude trahissait une incertitude. Alors il s'approcha jusqu'à son oreille pour découvrir avec bonheur le trouble qui naissait dans ses yeux face à leur proximité : - Je vous le jure mon docteur ne m'a pas trouvé de problème au niveau du cerveau.
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Fratelli siciliani_Tome I
Romance- Pourquoi vous me suivez, vous savez ça fait très psychopathe de suivre les femmes ? Finit-elle par dire le visage dirigé droit devant pour ne pas soutenir les caresses de ses iris noirs sur sa peau. - Peut-être parce que j'en ai envi ? - Au cas...