Une douce lumière parût entre les voiles de la fenêtre, petit à petit, elle éclaira le visage délicat de la jeune grecque.
Assit sur un siège à côté de la baie vitrée, Giovanni enregistrait tous les détails radieux de cette déesse. Ses cheveux ondulés d'une teinte identique à la sienne formaient un nimbe. Ses yeux fermés laissaient apparaître de longs cils bruns recourbés, sa bouche d'une nuance rosée laissait échapper son souffle calme.
Devant cette partie de son anatomie si délicieuse et à voir si calme en cet instant, une pulsion le frappa, si bien qu'il eut la tentation de goûter chaque recoin de cette partie. Pourtant son esprit verrouilla cette hypothèse pour éviter qu'il regrette ce geste par la suite. Ses coudes vinrent s'enfoncer dans le cuir du fauteuil ivoire et ses poings se refermèrent contre sa bouche pour qu'aucun grognement de frustration ne quitta celle-ci. Les muscles de son visage étaient tendus tel un arc près à lâcher sa flèche.
Si bien que dès que Perla se réveilla en douceur, elle eut un sursaut lorsque son regard tomba sur la silhouette ténébreuse de son hôte. Il possédait cette expression indéchiffrable dont quiconque ne pouvait savoir ses pensées. C'était tout bonnement effrayant. Son attitude d'homme solitaire faisait peur à voir. En effet sa posture ne rassurait pas non plus, pourtant elle osa perturbée ses réflexions.
- Bonjour monsieur Di Marzo, le salua-t'elle tout en repoussant les draps.
Son regard s'attarda sur le mobilier simple de la pièce néanmoins meublé avec goût, un grand lit, un petit salon devant un baie vitrée menant à une terrasse en bois qui elle-même débordé sur une plage aux sables blancs. Mais où avait-elle atterri et que faisait-elle ici devant un paysage aussi paradisiaque.
- Nous parlerons du kidnapping après, puis-je savoir où sommes-nous ? L'interrogea-t'elle avec un calme étonnant, loin de son état interne qui s'alarmait déjà.
Elle se leva pour venir s'assoir en face de l'homme qui ne cessait de la fixer. Au loin un bruit de vague lui fit tourner la tête, c'était vraiment édénique.
- Vous êtes chez moi pour vos vacances, répondit son interlocuteur dans un ton impassible.
Aussitôt son cou se retourna vers lui si vite qu'elle craignit de s'être causé un torticolis. Les bananiers, les palmiers et cocotiers ainsi que la mer infinie ne l'intéressait guère plus.
- Pardon, il me semble que jamais je n'ai accepté votre position alors vous allez gentiment me reconduire en Grèce sans faire le moindre chichi, merci.
Déjà la brune se redressait prête à quitter la chambre sous l'attention devenu froide du sicilien. Mais une poigne bien forte attrapa son poignet en vol, l'arrêtant dans son élan.
- Vous n'irez nul part, votre amie Charline est au courant et c'est d'ailleurs elle qui m'a sollicité pour vous convaincre. Quant à la localisation de cette île, sud-ouest de Palerme en Sicile. Ce terrain est en ma propriété...
- Mon dieu, ça veut dire que nous sommes seuls sur une île , coupés du monde, s'horrifia Perla qui tentait vainement de s'arracher de sa forte poigne.
- En effet.
- J'espère que cette comédie est finie car elle n'est guère à mon goût. Maintenant veuillez immédiatement me reconduire dans mon pays ou je trouverai un moyen de retourner sur ma patrie, coute que coute.
Alors qu'elle tirait de toutes ses forces sur son membre maintenu dans une main de fer, d'un simple geste Giovanni l'attira à lui. Il glissa une main contre son dos et pour la première fois depuis des années serra avec prévenance le corps d'une personne.
Le visage contre les boutons de la chemise encre de l'homme, Perla eut tout le plaisir de recevoir dans son odorat le parfum masculin du méditerranéen. Elle sentit sa main faire une pression contre son dos comme si cette étreinte était normal. Contrairement à la veille avec Timéo, celle-ci ne lui procura aucun dégoût, au contraire, un sentiment de sécurité, d'être unique et précieuse. Alors ses yeux se fermèrent presque automatiquement avant que la main auparavant serrée contre son bras, ne vienne soulever son menton. Puis sans que la jeune femme ne s'y attende, un baiser vif fut collé contre son front. Ce fut si rapide qu'elle crut avoir été victime d'une illusion imaginée par son cerveau. Pourtant la douceur n'avait pas été une rêvasserie et la chaleur propagée dans son corps non plus.
Dès lors que ses iris se r'ouvrirent elle aperçut la carrure du géant quitter la pièce et s'enfoncer dans un couloir.
- Monsieur, s'écria-t'elle au pas de la porte.
Celui-ci stoppa sa marche rapide, son anatomie était encore agitée par le geste qu'il venait d'attribuer à cette jeune femme. Qu'est-ce qu'il lui avait pris d'embrasser son front ? Jamais auparavant il ne s'était montré autant touché, surtout par une femme. Pourtant il se retourna comme attiré par le timbre de voix troublée de Perla.
Et ce qu'il vit, le fit trembler d'une pulsion masculine, encore vêtue de sa robe rouge quelque peu froissée, ses cheveux encadraient un visage angélique mais ce qu'il retint son attention était son regard. Un regard brillant d'incompréhension mais qui traduisait l'envie de découvrir qui était ce personnage mystérieux.
- Excusez-moi je n'ai guère le temps de vous écouter pester, on m'attend pour des finitions architecturales. Bonne semaine mademoiselle Nikos profiter bien.
Puis sans un mot de plus il fit demi-tour pour lui-même quitter son domicile avec la conviction que rester aux côtés de cette délicieuse créature aurait été mille fois plus intéressante. Mais son travail était prioritaire sur ses envies loufoques.
Debout Perla fixait son hôte se retirer vers l'extérieur, quand il eut disparu un sentiment de soulagement la saisie mélangée à une solitude. Ils n'avaient pas été ensemble très longtemps mais suffisamment pour qu'un manque s'installa.
- Ma fille, tu dérailles complètement, cet homme est l'incarnation des ténèbres et toi tu te sens attiré par lui, se réprima-t'elle.
Elle retourna dans la chambre en essayant tant bien que mal de maîtriser sa chevelure abondante. Un chignon fut vite dressé sur son crâne. Après un preste examen son attention se porta sur un objet familier, sa valise. Enfin une chose qu'elle reconnaissait. En vue de sa tenue pas particulièrement adéquat pour la journée, elle décida de farfouiller dans ses affaires ; en espérant que Charline n'est pas oublié le maillot de bain ou choisit des vêtements d'une mauvaise saison comme parfois elle le faisait.
Mais ce qu'elle aperçut la gêna fortement, ses habits étaient certes adaptés à la température mais pour certains avait été récupéré du grenier. Ne parlons même pas de la lingerie, ainsi que de la nuisette bien trop courte et décolleté. Toutefois il y avait tout de même plusieurs robes correctes ainsi que des vêtements plus chauds. Fort heureusement.
Alors elle se munit de son maillot de bain, parfaitement à son goût, plus une robe légère.
Le programme de sa journée allait être très simple : la plage.
En effet, elle avait décidé de se donner une journée de congé dans le but de ce reposer puis le lendemain retourner dans son pays par tous les moyens possibles.
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Fratelli siciliani_Tome I
Romance- Pourquoi vous me suivez, vous savez ça fait très psychopathe de suivre les femmes ? Finit-elle par dire le visage dirigé droit devant pour ne pas soutenir les caresses de ses iris noirs sur sa peau. - Peut-être parce que j'en ai envi ? - Au cas...