Chapitre 6

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L'horloge de l'atelier venait de sonner dix-huit heures. Cette journée-là avait été rude.
En effet les touristes commencés à affluer de plus en plus dans la ville et par la même occasion dans sa boutique. Pour sa plus grande joie, des dizaines d'articles avaient été vendu, son commerce commençait de plus en plus à prendre de l'essor. Sa collection de vêtements était d'une grande qualité et de variété si bien que les clients étrangers étaient émerveillés et s'empressaient acheter en masse.

C'était donc d'une humeur joyeuse que Perla quitta son local dans le but de flâner à Monastiráki. Elle y accéda en marchant de rue en rue, de nombreux visiteurs vaquaient de boutiques en boutiques. Les visages étaient détendus, relaxés, rieurs, cette atmosphère était belle à voir.

Une foule de badauds mélangés à des vendeurs accueillants faisaient résonner dans la place de multiples voix. Habituée depuis quelques années à se balader dans ce quartier animé, Perla ne faisait plus attention à la cohue environnante et prenait même du plaisir à observer les bibelots présentés sur des étalages.
Toutes sortes d'odeurs de savons, épices, de nourritures, parfums se mélangeaient pour ne former qu'un nuage d'arômes.

Elle s'arrêta devant un marchand de souvenirs car un bijou lui avait tapé dans l'œil, un collier de différentes petites pierres. La foules qui l'entouraient devint tout à coup invisible car l'objet avait retenu son attention. Elle jeta un regard au prix et constata avec bonheur qu'il était bas.

Après tout un extra une fois de temp en temp n'allait pas la mettre dans le rouge, réfléchit-elle.

Décidée à observer d'avantage cet ornement avant de savoir son choix, elle s'avança vers l'étalage remplit de touristes.

Soudain elle se fit bousculer brutalement avant que son sac à main glisse de son bras avec l'aide d'une poigne inconnue. Son corp fut poussé avec violence vers les dalles de la rue, heureusement un homme charitable la récupéra à temps, lui évitant la douleur d'une chute. Presque aussitôt un groupe de badauds se forma autour d'elle dans l'objectif de savoir comment la jeune femme allait. Celle-ci était choquée et ne réalisait toujours pas l'incident.

Pendant ce temp le chapardeur tentait d'échapper à la poigne rugueuse, d'un homme tapit dans l'ombre d'un mur. Ce dernier lui pressait le cou avec une force mesurée pour ne pas le tuer mais lui faire passer l'envie de recommencer.

- Écoute moi bien, ne récidive pas avec ce genre de pratique ou sinon je m'assurerai personnellement de ton destin... Grinça la voix mystérieuse dans l'oreille de son prisonnier.

Le jeune voleur finit par faire un malaise, la peur l'avait saisit jusqu'aux plus profonds de ses entrailles si bien que son corps avait eu une faiblesse d'énergie. La dernière chose qu'il vit fut des tatouages sur les phalanges de son agresseur, une rose des vents, une tête de lion, un couteau et une simple croix. Il ne put réfléchir à ce que ces dessins représentaient, que son corp s'écroulait sur les dalles froides, à l'ombre des regards.

L'immense silhouette récupéra un mouchoir pour s'essuyer ses mains remplis de la transpiration du garnement. Il ramassa ensuite l'objet volé, un sac des plus banale facilement trouvable dans n'importe quel commerce. Puis il sortit des ténèbres de la ruelle avec un calme extraordinaire comme si de rien n'était. Presque aussitôt arrivé près du lieu de l'incident, son attention se braqua sur le corps de la jeune femme assise sur un ban. Elle était là le visage baissé, l'esprit certainement en plein bazar. Pourtant sa beauté n'avait pas changé d'un trait. Quelques passants s'attardaient encore à lui poser des questions sur son état.

Alors d'un pas décidé il rejoignit le lieu en quelques petites enjambées. Les personnes sur son chemin s'écartaient d'elles-mêmes, le regard à la fois curieux et admiratif de ce visage ténébreux dissimulé sous une paire de lunette sombre.

Après s'être approché d'elle, il déposa son sac à ses côtés sous l'attention ébahie de badauds encore présent autour de la grecque. Celle-ci ne rehaussa pas ses iris sur lui certainement encore troublée. Il en profita pour l'examiner en vitesse et constater que cette jeune femme allait bien. Aucune marque n'était visible sur son visage angélique, ni sur ses bras.

Alors il fit un demi-tour pour repartir cependant après avoir effectué trois pas, une voix qu'il reconnut l'interpella dans son dos. Puis la petite grecque vint se placer devant lui pour lui barrer la route. Ce petit minois aux traits dessinés avec minuties, inspirait l'esprit de tous hommes à effectuer des actions peu catholiques.

Elle paraissait avoir retrouvé toute son énergie toutefois une lueur encore craintive régnait dans l'obscurité de ses iris. Sa main rebroussa une mèche qui lui tombait sur son doux visage bronzée et de l'autre serrée contre elle, son sac à main.

Les yeux dans les yeux, tous deux se dévisageaient sans qu'aucun ne s'aperçoivent de la gêne qu'ils produisaient aux touristes.

Enfin Perla sortit de sa paralysie en se secouant le visage pour reprendre ses esprits : - Merci pour votre intervention, sans vous je n'aurais pas retrouvé mon bien.

La vision sombre de Giovanni l'encerclait dans une bulle, si bien qu'elle se sentit percée au plus profond de ses pensées. Il était encore accompagné de ses lunettes de soleils, qu'il semblait ne pas quitter. Et son air obscur ne le quittait donc jamais ? Arrivait-il à sourire ou avait-il perdu le sens de la vie au point de ne plus l'apprécier ?

La réponse de l'individu fut un simple geste de la tête avant qu'il ne se remette à marcher sans plus se soucier de la jeune femme qui envahissait bien trop son cerveau. Mais c'était sans compter que malgré sa peur Perla était très curieuse et cet homme était un véritable mystère. Alors elle trottina à ses côtés changeant radicalement de comportement avec ce sicilien. Fini sa crainte elle était décidée à savoir le pourquoi, du comment il la suivait. Après tout elle était dans une rue passante, il ne pouvait rien faire. Mais son esprit lui souffla tout de même que s'il voulait l'enlever rien ne l'empêcherait pas même le public.

- He monsieur Di Marzo... attendez, j'aimerais connaître certaines choses.

Giovanni fit mine de ne pas l'avoir entendu car il s'infiltra dans une rue peu passante en continuant sa marche rapide.

- Monsieur Di Marzo, vous m'entendez !

Il s'arrêta brutalement si bien que Perla manqua de se heurter à lui.


J'ai décidé de faire une pause durant deux semaines, je ne publierai pas durant ce temps mais je vous laisse plusieurs chapitres pour ne pas vous impacter dans votre lecture.

Bis à vous tous et merci pour vos messages très gentils  🌹

Fratelli siciliani_Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant