Chapitre 20

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- Vous m'expliquez maintenant, monsieur ? Demanda Perla en prenant place sur le tabouret de l'îlot central pendant que son hôte s'activait à sortir des aliments du frigo.

- Vous dire quoi ?

Elle haussa les épaules l'air de rien tout en se retournant vers les vitres du patio pour admirer la verdure de celui-ci : - Pourquoi je suis ici, déjà ?

- Il me semblait avoir été limpide, votre amie m'a demandé de vous emmener en vacances alors je vous ai emp...

- Kidnappé pour m'emmener chez vous, coupa-t'elle en reportant tout son attention sur l'homme.

Comme réplique il haussa les épaules avant de retirer sa veste noir puis déboutonnait ses manches pour remonter ces dernières. Reportant ensuite son attention sur sa prisonnière comme elle se proclamait. Et fut amusé de voir ses iris se portaient sur les dessins à l'encre inscrit sur sa peau.

- C'était un service que j'effectuais pour votre amie, déclara-t'il simplement en saisissant un couteau pour éplucher des carottes.

- Mais en l'occurrence, je suis la principale intéressée, vous auriez pu m'en parler avant d'effectuer quoique ce soit.

Pour toute réponse il lui tendit un second couteau de cuisine et se remit ensuite à sa tâche.

- Que voulez-vous que je fasse avec cela ? L'interrogea-t'elle en sachant pertinemment où il voulait en venir.

- A part couper des morceaux ou éplucher, à quoi sert cette lame ? L'interrogea-t'il.

- Poignarder des gens de votre espèce, murmura-t'elle pour elle-même. Elle quitta le siège pour se placer à côté du géant.

- Je ne vous vois guère tuer quelqu'un surtout si vous comptez utiliser votre force pour dissimuler le corps. Rétorqua Giovanni pince-sans-rire en lui tendant plusieurs pommes de terres.

- Détrompez-vous avec de l'adrénaline, même les plus petites forces de la nature peuvent faire de gros désastres.

- J'aimerais bien vous voir à l'action dans ce cas-là, déclara-t'il avec l'image de Perla asseyant d'exécuter un crime. Non décidément c'était impossible pour un être aussi adorable de faire un acte cruel qu'était d'ôter la vie d'une personne.

- Moi à votre place, je n'aimerais guère.

Le regard curieux, l'homme stoppa sa tâche, posant sa vision sur la jeune femme. Cette dernière fit exprès de paraître trop absorbée dans son épluchage pour le remarquer.

- Et pourquoi ça ?

- Car une femme est imprévisible tant par son humeur que dans son comportement , monsieur. Assura-t'elle d'un ton malicieux, parfois les femmes semblaient tenir des secrets rien qu'avec certaines intonations et sous entendus.

Il s'approcha d'elle sans un mot, lui saisit le couteau sans qu'elle ne s'y attende. Son corps sursauta avec violence puis mécontente de s'être fait avoir comme une bleu, elle fit un pas vers lui.

- Qu'est-ce qu'il vous prend de m'arracher cette lame des mains ?

- Il semblerait que nous soyons tous deux imprévisible, dans ce cas, répliqua le sicilien dans son dos, avec un sérieux déstabilisant.

Elle opina puis fit un geste pour récupérer le couteau mais une large main vint recouvrir entièrement la sienne bien plus petite. Cette fois, il était si proche d'elle, que son parfum vint encercler son être. Et son corps musclé frôlé partiellement son dos.

- Il serait trop dangereux que vous preniez cette potentielle arme en vue de votre impondérabilité. Ne sait-on jamais, un coup de couteau est si rapide... Susurra une voix grave dans son oreille.

Elle osa tourner d'un quart son visage pour percevoir ces lèvres former un rictus de satisfaction. La proximité était trop grande à son goût, il suffisait d'un mouvement pour unir sa bouche à la sienne. A cette pensée, elle perdit tout sens et se paralysa en statue, le regard rivé sur les lèvres du propriétaire.

- Peut-être vaudrait-il mieux que vous dressiez la table, dit-il après un raclement de gorge, pour lui-même se reprendre en main. Il s'éloigna puis reprit son travail comme si de rien n'était, comme à l'accoutumée, l'homme reprenait les dessus sur ses émotions. Pourtant la voir autant bloquer sur sa bouche l'avait lui-même hypnotisé sur cette partie de son anatomie. Elles étaient si rose, si bien formé, qu'il ne rêvait plus que d'y glisser ses lèvres. Cette jeune femme au tempérament bien trempée était entrain de le faire tourner en bourrique. C'était décidément pas bon.

Giovanni termina de concocter son gratin de légumes tout en gardant un œil sur le dressage de la table. Contrairement à ce qu'il avait pensé, elle installa une nappe sur le sable à côté de la terrasse pour ensuite y mettre les couverts. Elle prit le temp de bien tout installer pour que ce soit à l'ombre et que le sable ne vienne pas tout gâcher.

Il détourna à regret son attention pour enfourner le plat dans le four puis il farfouilla dans son frigo pour trouver une quelconque entrée ainsi qu'un dessert.
Lorsque tout fut enfin prêt, ils s'assirent à même la toile, l'un face à l'autre.

- Je vous sers ? Demanda-t'il comme un parfait gentleman, en tendant déjà son bras pour se saisir de son assiette.

- Volontiers. Perla sentait son estomac quémander de la nourriture de plus en plus vigoureusement depuis que ses iris avaient perçu les merveilles étalaient.

Le sicilien lui servit une belle quantité de nourriture qu'elle accepta avec joie. Il fallait dire que son ventre s'était peu rassasié le matin même.

- Cette vue est paradisiaque, à part sur les photos jamais je n'avais vu une telle splendeur, révéla-t'elle après avoir déguster la moitié de son assiette.

- Vous n'avez pas terminée d'être émerveillée, demain nous irons visiter le bois tropicale. Cela vous réserve de belle surprise.

Découvrir la forêt tropicale demain ? Et son travail ! Elle devait retourner à son atelier et poursuivre sa couture, la pleine saison venait de commencer ce n'était guère le moment de prendre des vacances.

- Je suis désolée mais mon travail exige ma présence à Athènes...

Sa voix se fondit dans sa gorge dès l'instant où Giovanni avança son buste pour lui montrer sa supériorité corporelle et établir toute sa détermination à ce qu'elle reste.

- Perla que cela soit clair, limpide, lumineux, tant que je suis ici vous ne quitterez pas cette île, que se soit de grès ou de force, vous restez dans ce lieux. Aussitôt le visage de son interlocutrice s'assombrit de mécontentement.
Il se rapprocha davantage puis lui susurra en italien : - Tu es ma prisonnière, je saurais te faire fléchir comme il se doit même si je dois utiliser toutes les capacités de mes cellules grises et une force surhumaine pour y parvenir.

Fratelli siciliani_Tome IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant