Tome 1 - Un Amour Inattendu - B. Pavard ✔️

Chapitre 25 - L'instant présent ✔️

« Aujourd'hui est le plus beau jour de notre vie, car hier n'existe plus et demain ne se lèvera peut-être jamais. Le passé nous étouffe dans les regrets et les remords, le futur nous berce d'illusion. Apprécions le soleil qui se lève, réjouissons-nous de le voir se coucher. Arrêtons de dire « il est trop tôt » ou « il est trop tard » ; le bonheur est là, il est l'instant présent »

Bruno Combes

Vendredi 11 décembre 2020

Benjamin Pavard

On est vendredi et aujourd'hui, Lucas a une sortie scolaire à la ferme pédagogique pour découvrir les animaux de la ferme. Je voulais l'accompagner mais je ne peux pas avec les entrainements.

De son côté, Lucie a repris le travail le lendemain de sa fausse couche. Elle a expliqué la situation à sa patronne, cette dernière lui a dit de prendre quelques jours de repos mais elle n'a pas voulu, préférant se remettre au travail tout de suite. Le soir, alors qu'elle pense ne pas être entendue, je discerne ses pleurs. Elle ne me repousse plus, acceptant que je la prenne dans mes bras. C'est déjà un premier pas de franchis.

Nous avons annoncé à Lucas que le bébé a "rejoint le ciel". Il n'a pas pleuré, il a seulement dit que ce bébé est auprès de ses parents et qu'il veille sur nous avec eux. Cet enfant est si mature pour son âge, j'en oublie presque qu'il n'a que trois ans. Il a déjà vécu tellement de chose dans sa si courte vie.

Mes parents nous aident au quotidien sans être envahissant. Ils sont présents pour nous sans être étouffant et je leur en suis très reconnaissant.

Lucas est réveillé, impatient à l'idée d'aller à la ferme. Il y a déjà été avec Lucie lorsqu'il l'accompagne au centre équestre mais il adore y retourner. Ma mère et Lucie se sont portées volontaires comme accompagnatrices pour la sortie, mon père préfère venir assister à mon entraînement.

- Prête pour gérer toute une classe ?, dis-je en rentrant dans la cuisine alors que Lucie boit son café.

- Je n'ai pas trop le choix, rit-elle nerveusement.

- Tout va bien se passer, j'en suis sûre, la rassure-je.

- Si je n'égare pas un enfant avant la fin de la journée ce sera un exploit, rigole-t-elle

- Du moment que ce n'est pas Lucas, plaisante-je à mon tour. J'aimerais bien retrouver mon Petit Prince ce soir.

Mes parents rentrent dans la cuisine à ce moment là avec Lucas.

- Et bien, ça fait plaisir de vous voir sourire, affirme ma mère.

Elle a raison, ça nous fait du bien.

Lucie Costa

J'ai décidé de reprendre le travail dès le lendemain car je ne voulais pas rester à me morfondre toute seule. C'est contradictoire avec ce que je disais il y a quelques jours mais après avoir discuté avec Benjamin et ses parents, j'en ai conclu que c'est ce qu'il y avait de mieux à faire. La vie doit continuer. Ma patronne m'a proposé de prendre quelques jours de repos si ça n'allait pas mais pour l'instant je n'en ressens pas le besoin.

Avec Benjamin, nous avons consulté le psychologue dont l'hôpital nous avait donné les coordonnées. Je ne vais pas mentir, au début j'y suis allée à reculons. Je ne voyais pas l'intérêt de raconter ma vie à un inconnu, encore moins ce moment là, mais au cours de la séance, je n'ai pu que constaté que c'était bénéfique, pour Benjamin, pour moi et pour notre couple. Ben est très affecté par cette perte malgré ce qu'il montre. Je ne pensais pas que cela le toucherait autant. Il s'est senti impuissant face à ma détresse.