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Je cligne des yeux, incertaine, n'osant bouger le moindre de mes membres. J'ai du sang partout sur mon visage. La douleur, quand est-ce qu'elle vient? Je n'ai pas senti la balle se déchirer à travers mes vêtements, peut-être était-ce trop rapide pour que je la sente? Mes pensées se bousculent. Mais si je n'ai pas été touché, si je ne suis pas morte, d'ou vienne le sang qui coule le long de ma jambe? D'où viens les infinis goûte de sang éclaboussant mon visage? D'où proviennent les gouttelettes qui, une par une, s'écrase sur le sol?

Il me fallut quelques minutes pour m'apercevoir que je n'ai pas été touché. Puis à cette instant, face à moi, se tenant debout, Gregorio.
Il valse sur lui même, et juste avant qu'un long filet de sang s'échappe de sa bouche, juste avant que ses mains se crispe, il s'étale de tout son corps sur moi. Terrifié par ce qu'il vient de se produire, je ferme les yeux, et hurle.
A travers le tissus de mon tee-shirt, je sens le sang de Gregorio s'imprégner sur tout mon corps. Je sens mes vêtements devenir lourd, pesant. J'hurle une nouvelle fois.
Moi : EN....ENLEVEZ LE D'ICI!!!
Lorsque de sa voix cruelle, Gregorio m'a dit "Adios", je croyais vraiment que c'était la fin, la fin de ma vie. Et quand le coup de feu a retentit, j'ai fermé les yeux, de toute mes forces. Me disant que c'était peut-être un rêve. Mais comme on dit, on ne peut pas retarder l'inévitable. Et je me suis sentis mal, lorsqu'en fermant mes yeux, je m'imaginais au tout début, bien avant le voyage à Washington. Me disant que tout ça est de la faute de Luis. Mais ce n'est aucunement de sa faute. Nous étions là, le mauvais jour, à la mauvais heure, au mauvais lieu.
De plus, en m'imaginant ainsi, dans le passé, je me dis que sans Luis dans ma vie, je ne serais pas ce que je suis aujourd'hui. Et malgré tout, il m'a rendu un énorme service, en me faisant ouvrir les yeux sur le monde ou nous vivons aujourd'hui.
Et comme on dit si bien, Koulchi Bel Mektoub.

Gregorio. J'avais peur de cette homme. Non de sa puissance, ni de sa carrure. J'avais peur de l'énergie négative qu'il dégage. De sa façon de sourire, quand rien ne va pour nous, mais tout est à son avantage. Je ferme les yeux, puis bouge mes jambes, jusqu'à ce que le cadavre de Gregorio tombe à terre, éparpillant un nuage poussiéreux de terre autour de lui. Mes yeux se ferme petit à petit. Qu'est-ce qu'il m'arrive? J'essaye tant bien que mal de les ouvrir, quand au loin, je vois arrivé vers nous, trois silhouettes. C'est au dessus de mes forces. Je ferme les yeux, et là,encore et toujours lui, ce fameux trou noir que tout le monde redoute.
J'ouvre les yeux, inspecte autour de moi. Les volets ne sont pas fermé, mais aucune lumière ne parvient dans la chambre, j'en déduis donc que nous sommes en pleine nuit. Mais il y'a tout de même, la petite lumière de la chambre qui est allumé. Je reconnais, nous sommes dans la chambre d'hôtel de Luis. Je me relève, prenant appui sur mes mains en arrière, puis m'extirpe du lit. J'entendais du bruit dans la pièce d'à côté. J'ouvre la porte. C'est le salon, il est très éclairé comparé à la pièce ou je me trouvais. Selena et José, était assis sur le canapé. A regarder la télé. Malgré ça, le coeur n'y était pas. Ils avaient l'air absent. Et dés qu'ils me voient, Selena se dresse droite comme un i, et se dirige vers moi, prenant mes mains : Ca va? Tu vas mieux? T'es sur? Vas te rendormir si t'as envie!
Moi : Non j'...
Je regarde autour de moi, quelque chose ne va pas.
Moi : Ou est Luis?
José, avec un peu plus d'entrain que tout à l'heure, me répond : Dans l'autre chambre.
Sans broncher, je me dirige vers la chambre ou se trouve Luis, et entre. La lumière était éteinte, la fenêtre, grande ouverte. Un vent léger me fait frémir. Ce vent a l'air d'une étreinte, me réconforte.
Malgré l'obscurité, je discerne tout de même la fine silhouette de Luis, allongé sur le grand lit. Je m'approche de celui-ci. Je sais qu'il ne dort pas, je le sens. Je m'assois sur le rebord du lit, à l'opposé de Luis, puis attend quelque minute. Sans que je n'ai besoin de parlé, Luis me dit : Vient.
Je me retourne vers lui, puis vois ses bras grand ouvert vers moi. Sans réfléchir, je me blottit contre lui. Les brises d'air qui était dans la chambre quelques secondes avant, parut disparaître lorsque les mains puissantes de Luis m'attire contre son torse.
Moi : Luis, je...
Luis m'attire un peu plus vers lui : Chut...
Moi : Non, non! Je veux savoir ce qu'il c'est passé..
Je m'éloigne un peu de Luis, m'assois sur le lit et m'adosse au mur.
Luis : Bien..
Il s'assois de la même façon que moi, à ma droite.
Luis : Carlos, José et moi sommes arrivé quelques minutes avant que Gregorio ne tire. Et avant qu'il n'appuie sur la gâchette, je me suis occupé de lui.
Moi : Il est mort?
Luis : Si. (Oui)
J'hoche la tête, même si je sais que Luis ne verra pas mon geste. L'idée que Luis tue ne me fais pas plaisir, même si je lui en suis très reconnaissante. Je savais que c'était Gregorio, ou moi. La mort me fait peur, peu importe qui elle touche.

Kidnappée par un LatinoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant