Chapitre trente-cinq

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Eden.

J'étais sous la douche, l'eau chaude qui tombait sur mes épaules m'aidait à réfléchir, à y voir plus clair. Je me demandais ce que je deviendrais, enfin ce qu'on deviendrait, lui et moi. J'ai tellement peur de l'abandon, de la tromperie, que j'en fais presque des insomnies. Je finis tout de même par relativiser et de me dire qu'on verra bien par la suite. Je sors en prenant soin de ne pas maladroitement glisser sur l'eau qui avait réussi à s'échapper en dessous des portes en verre.

J'attrape une serviette blanche pour la mettre autour de mon petit corps fin. Mes cheveux maintenant bruns ne cessent de goutter ce qui laisse apparaître à mes pieds une mince flaque. Je récupère une autre serviette pour l'enrouler autour de mes cheveux histoire que la petite flaque ne se transforme pas en ruisseau.

Norman.

Eden était parti se doucher, elle m'avait totalement laissé son ordinateur ouvert, et comme bon détective que je suis. Je fouillais un peu de partout, je trouvais tantôt des photos d'elle, qui était pour la plupart du temps magnifique, tantôt il m'arrivait de tomber sur des documents avec des paroles qu'elle avait écrites. Mais, quelque chose attira mon intention plus vite que prévus.

"MY DUDE"

Voilà le nom du fichier. Devais-je l'ouvrir ? Certainement pas, mais cela m'intéressait fortement. Et effectivement, je n'allais pas être déçu du détour.

"les gens disent que la vie finira par s'éclaircir, que l'obscurité ferra place à la lumière, mais j'ai juste envie d'abandonner. Les gens disent "sourit !" et ça s'en ira, mais j'ai envie de pleurer tous les jours. Tout demande des efforts. Cette douleur constante est si difficile à vivre.

Je m'allonge dans mon lit et vois le jour se lever, Je me déteste de me réveiller ce matin. Je sais que j'ai besoin d'aide et je sais que j'ai besoin de soutien. Je ne veux pas passer ma vie à me sentir ainsi ; la vie est trop courte. Mais je n'arrive pas à parler, dite-moi en quoi consiste ce sentiment ! Je ne comprends pas. Même si je le disais à quelqu'un, que pourrait-il faire ? Je ne pense pas qu'ils pourraient résoudre ce problème, n'est-ce pas ? Je suis tellement malade et fatigué de ressentir ça. Je veux sourire et rire pour de vrai et être heureuse tous les jours.

Il y a parfois des jours où j'oublie tout, quand je souris et rit, grâce à lui. Depuis que je l'i rencontré, il m'aide à faire le vide dans ma tête. Mais lorsqu'il remonte dans sa voiture et qu'il part loin de moi, j'ai l'impression de retomber. De tomber d'une falaise ou d'un immeuble, je n'en sais trop rien. Mais je n'ai pas envie de savoir. Je veux juste oublier.

Savez-vous ce que c'est que vos yeux piquent constamment ? Savez-vous ce que c'est que d'être heureux et en même temps de ne rien ressentir ? Je ne pense pas que je pourrais y mettre fin sans vivre le reste de ma vie.

Se sentir si lent et vide chaque jour. C'est si difficile pour moi de m'admettre exactement ce qui ne va pas, Difficile pour moi de me montrer que je ne suis pas si forte..."

Je referme son ordinateur, ce texte parlais de moi, enfin une mince partit mais cela me faisait extrêmement plaisir, même très plaisir. Cette jeune femme avait beaucoup de douleur en elle, mais je remarquais aussi qu'elle avait une jolie plume. Elle arrivait à écrire ce qu'elle ressentait, enfin le peu qu'elle ressentait elle arrivait à l'écrire et je trouvais ça formidable.

Je vois soudainement une ombre passer devant moi. Eden portait une petite robes noir bouffante transparente avec des petits points noirs qui faisait office de déco, elle était vraiment magnifique. Elle avait joint ses cheveux dans un chignon un peu fou ou deux trois mèches essayait de se faire la malle. 

MY DUDE [Norman Reedus]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant