Le père du fils qui n'est pas le fils

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Et quelque part, très très loin, dans un pays hors du temps, une Prophétesse sourit en voyant une autre partie de la prophétie, qu'elle avait faite il y avait bien longtemps, commencé à entrer en mouvement. Bientôt, réalisa-t-elle en allant informer son mari de cette dernière évolution, toutes les pièces seraient en place. Bientôt.

Harry, particulièrement frustré, fixait les images en face de lui, ce à quoi il avait dédié au moins 2 heures de son après-midi. Lorsqu'il avait entendu l'idée au tout début, lorsqu'il avait appris qu'il était possible de devenir un autre animal que le loup, il avait trouvé l'idée absolument géniale. Après avoir réalisé que son autre forme pouvait être un oiseau, lui permettant de voler sans aide magique autre que la transformation en elle-même, il avait été exalté. Lorsque Severus lui avait apporté des représentations exactes de l'anatomie du faucon qu'ils avaient sélectionné, il avait été euphorique. Et lorsqu'il avait vraiment commencé à étudier les dites-représentations, il n'avait plus qu'une envie : s'enfoncer la tête dans un mur.

Franchement, il aurait dû se douter que ça ne serait pas facile. Il aurait dû écouter tous les avertissements de Severus ou bien le fait que cette pratique magique avait été presque oubliée et considérée particulièrement difficile bien avant d'être déclarée interdite. Il aurait dû s'en douter mais son excitation avait éteint toutes les autres fonctions de son cerveau jusqu'à ce qu'il se soit convaincu que sa deuxième forme Animagus ne serait pas si dure à atteindre. Il s'était voilé la face.

« C'est impossible. » murmura-t-il pour probablement la dixième fois de l'après-midi. Il devait, d'une manière ou d'une autre, mémoriser chacun des muscles, toutes les terminaisons nerveuses et l'ensemble des os, aussi petits qu'ils soient, de la créature qu'il désirait devenir. Rien que les yeux allaient lui prendre des mois ! Il soupira et jeta un coup d'œil à l'horloge. Il avait officiellement loupé le repas. Encore.

« Continue de sauter des repas et Minnie va m'étriper pour t'avoir donné ces parchemins. » retentit la voix de Severus Snape derrière son épaule droite. Harry sursauta de peur en se retourna, la main sur son cœur palpitant.

« Continue de me surprendre comme ça et je vais t'étriper. » rétorqua-t-il tandis que l'adulte s'asseyait à côté de lui, en regarda les parchemins qu'Harry avait étalés sur un des nombreux bureaux de la bibliothèque de Silbreith.

« Moi aussi je t'aime, gamin. » répliqua Severus, sans regrets. « Toujours en train de transpirer là-dessus ? »

« Ça a l'air de quoi à ton avis. » lança Harry en se frottant les yeux de fatigue. Cette semaine avait été plutôt fatigante pour le garçon de 13 ans. D'abord, il y avait eu le rendez-vous avec un des directeurs de la Société Nimbus & Co. Severus avait eu raison bien sûr. Avoir un gobelin en tant que représentant financier – et un gobelin très avide de lui faire plaisir dès le moment où il avait réalisé que son client parlait le Gobelbabil – avait stoppé toutes tentatives de tromperies liée à son âge. Et la compagnie voulait tellement son design, qu'un contrat magique fut rapidement signé. En quelques jours seulement, il était devenu un des designers officiels de Nimbus & Co et son identité était – jusqu'au moment où il voudrait la révéler – tenue secrète.

Il y avait eu une certaine pression sur cet aspect du contrat à partir du moment où ils avaient réalisé qui était Harry – le jumeau du Survivant travaillant pour eux était une très bonne pub – mais Harry leur avait gentiment rappelé qu'il pouvait toujours emmener son balai autre part, au plus grand amusement de Severus. Cela les avait fait taire efficacement et désormais, Harry avait des Gallions qui remplissaient rapidement son coffre et plus encore à venir puisqu'il détenait un pourcentage assez solide sur les bénéfices de la vente. Et l'Éclair de Feu – parce que l'Éclair de Tonnerre sonnait très mal et que la compagnie avait déjà dégoté un nom avant même de penser à un design, gardant foi dans les noms inspirés du ciel – allait très probablement faire des ravages à la vente.