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 texte en gras = en français dans le texte

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« Avec notre chance ? » il secoua la tête avec exaspération. « Harry, j'ai le sentiment que tu aurais réussi à te faire choisir en n'essayant même pas de participer ! »

« C'est pas faux. » lança malicieusement Harry avant de repartir dans son fou rire. Il espérait seulement, en regardant le soleil se coucher aux côtés de sa famille, que le rire les accompagnerait durant la guerre. Mais de l'excitation au moins, si les choses venaient à se dérouler comme prévu, était certaine.

Le premier Septembre, le temps était pluvieux. Il faisait sombre et ridiculement froid pour un matin si tôt en automne alors que l'été venait à peine de s'achever. Les grandes flaques d'eau et l'odeur fraîche de la pluie trahissaient le torrent qui s'était déversé durant une bonne partie de la nuit. L'atmosphère était maussade, l'humidité était pétrifiante et Harry Potter n'aurait pas pu être plus heureux.

« Allez Adrian ! » s'écria Harry – en grimaçant intérieurement, en entendant son ton plaintif qu'il se jura plus tard de ne plus jamais reproduire, même si, pour sa défense, son jumeau glandait – en se déplaçant avec énergie dans la cuisine du Manoir Potter, avec une tasse de thé dans les mains. « On va finir par être en retard ! »

« Tu es d'une énergie exaspérante, ce matin. » rétorqua Adrian, les yeux se fermant à moitié, il n'avait pas encore l'air totalement réveillé. « Tu es toujours d'une énergie exaspérante le matin. »

« Je te ferais savoir que je peux être un vrai paresseux quand je veux, merci bien. » plaisanta le sorcier aux yeux verts, un sourire jovial fermement collé sur le visage. Il pouvait facilement dormir jusqu'à midi lorsque les conditions le permettaient, et il suffisait de demander à Severus pour vérifier. Le seul problème était que les conditions le permettaient assez rarement. Et aujourd'hui, d'entre tous les jours, il avait à peine réussi à dormir tout court. Comme ça lui arrivait souvent lorsqu'il était excité, Harry s'était levé avant le soleil et avait revérifié qu'il avait bien bouclé toutes ses affaires. Retourner à Poudlard n'avait jamais paru si joyeux. Il ne lui restait presque plus de masques, son Père allait pouvoir enseigner et agir normalement et il y avait également l'excitation du Tournoi des Trois Sorciers promis.

Nev et lui avaient essayé de prédire quelles seraient les épreuves à affronter, ces dernières semaines, en se basant sur les épreuves qui avaient précédées, qu'Harry avait trouvées dans des bouquins. Les prédictions étaient plus folles les unes que les autres et ils avaient décidé d'arrêter de parler du tournoi hors de la chambre d'Harry le jour où Severus les avait surpris, sous le porche arrière, en train de s'imaginer une épreuve avec des dragons. Le pauvre maître de Potions s'était rué sur sa réserve de chocolat, plus pâle que la mort, une main agrippant son T-shirt au niveau du cœur. Malgré la guerre à venir, pensa Harry, la vie se présentait bien pour l'instant.

« Tout de même, tu ne peux pas être si excité de retourner à l'école ! » râla Adrian, en se levant après avoir entendu leur mère les appeler dans le salon.

« Hey ! » protesta Harry, en donnant un coup de coude amical à son jumeau. « Poudlard m'a manqué ! » Adrian leva simplement les yeux au ciel, ne fit aucun commentaire, et sortit de la cuisine pour rejoindre James et Lily. Harry soupira et finit par le suivre. Adrian avait agit bizarrement avec lui depuis son anniversaire. Au début il avait pris sa mauvaise humeur pour une conséquence du choc d'avoir tout découvert mais la situation s'était peu à peu détériorée pendant Août. Vu comme Adrian l'avait presque ignoré pendant ce dernier trimestre, Harry avait du mal à comprendre pourquoi sa présence irritait autant son jumeau. Il avait essayé d'ignorer sa manière d'agir mais peut-être, pensa-t-il, il devrait en discuter avec Neville, voir si son frère avait remarqué quelque chose qu'il avait manqué. Le voyage en train serait une bonne opportunité pour faire ça, s'ajouta mentalement Harry, en arrivant dans le salon, le pas plus léger.

Le père du fils qui n'est pas le filsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant