Le père du fils qui n'est pas le fils

65

LES RETOMBÉES

Avec le cri de fureur de Voldemort qui les accompagnait, les deux Potter se laissèrent conduire à l'abri par le portoloin, leur monde se changeant momentanément en un monde de vent et de couleur. Et alors qu'ils atterrissaient sans cérémonie sur le sol, faisant face à ce qu'étaient incontestablement les gradins dressés pour les étudiants qui s'étaient rassemblés pour regarder la tâche, Harry se permit une profonde inspiration. Sa tête tournait et ses sens étaient toujours surexcités alors qu'il cherchait le visage de son père dans le groupe des sorcières et sorciers qui approchaient. Et alors que le public applaudissait, toujours parfaitement inconscient de la façon dont leur monde avait changé au cours de l'heure écoulée, il pensa distraitement qu'après avoir échoué à empêcher Voldemort de revenir, il n'avait jamais moins mérité leurs applaudissements.

Cela faisait exactement trois heures, vingt-sept minutes et douze secondes depuis qu'Harry était entré dans le labyrinthe; Severus le savait pour un fait. Il avait senti chaque seconde qui passait abattre les murs qu'il avait construits dans son esprit pour protéger le semblant de santé mentale qu'il lui restait. Et il avait vérifié sa montre environ toutes les deux minutes, bien sûr.

«Tu doit te calmer, Severus. Conseilla Minerva McGonagall, regardant le maître des potions par-dessus ses lunettes. Les deux étaient dans le groupe patrouillant sur le côté est du labyrinthe, s'assurant que tout effort de sabotage ou de triche serait rapidement contrecarré.

"Je suis calme, honnêtement." »L'assura Severus, ne se croyant plus que le professeur de Métamorphose. Il était en alerte constante depuis le début de la tâche et luttait activement contre un coronaire depuis une heure; les étincelles rouge vif qui s'étaient levées du labyrinthe avaient presque été sa fin. Une pointe de culpabilité avait accompagné son immense soulagement quand il vit Fleur portée hors du labyrinthe; la jeune fille avait été blessée à la tête et était toujours inconsciente - madame Pomfresh l'avait fait emménager à l'infirmerie, mais elle avait refusé de la réveiller avant de l'examiner davantage en raison de la nature de sa blessure - mais par ailleurs indemne. Et elle n'était pas Harry. Cela, au moins, signifiait que son fils était encore en forme de combat et que chaque pas qu'il faisait le rapprochait de la coupe et de la fin de ce tournoi infernal.

«Severus, tu étais mon élève, si tu peux te souvenir; je peux facilement dire quand tu mens! Insista Minerva. Severus sourit doucement et haussa les épaules.

"Permettez-moi d'essayer de me convaincre." Dit-il, ses yeux se dirigeant vers les hautes haies une fois de plus.

"Puisque je peux voir que ça ne réussit pas, je vais essayer de vous garder occupé." Offrit-elle, faisant rire Severus sans humour.

"Vous pouvez certainement essayer!" Ses yeux lançaient toujours des regards furtifs vers le labyrinthe sur sa gauche, comme si Harry était sur le point de sortir des branches, juste pour lui assurer qu'il allait bien, avant de retourner à sa tâche.

"Tu t'inquiètes vraiment pour Harry." Elle a déclaré. Severus sourit du premier sourire honnête depuis qu'Harry était entré dans le labyrinthe.

"Bien sûr." Il a répondu simplement. «Je l'ai élevé, Minerva. Severus continua, ne ressentant pas le poids pressant des dernières années lorsque le sujet de sa relation avec Harry fut abordé. Il tourna son regard vers elle, leurs yeux se verrouillant. "Je ne pourrais pas - je ne l'aurais pas - plus aimé s'il était mon fils biologique." Le directeur de Gryffondor House sembla momentanément décontenancé par la déclaration, mais trouva bientôt son calme.

"Bien." Elle a déclaré et a hoché la tête une fois, de manière décisive. «Harry est un jeune homme brillant. J'ai depuis longtemps peur qu'il finisse par se noyer dans l'ombre de son frère. L'année dernière m'a prouvé le contraire, bien sûr. Severus haussa un sourcil à son admission; pas une femme qui a haché ses mots, Minerva McGonagall.