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« La première tâche, c'est des dragons. » cracha Harry, ne sachant pas quoi faire d'autre pour faire taire son jumeau qui se plaignait. « Les autres champions le savent déjà. Je me suis dit que je devrais te le dire aussi. » Et il le laissa là, très confus et enfin silencieux. Il monta les marches jusqu'à son dortoir et tomba sur son lit la tête la première, persuadé qu'il préférerait faire face à un dragon énervé plutôt que d'essayer de faire rentrer un peu de plomb dans la tête de son frère.

Les jours défilèrent tous de la même manière, rendant Harry de plus en plus frustré. Adrian était toujours aussi obstiné et avait refusé de lui parler, encore moins demander de l'aide à quelqu'un. Au moins Hermione l'aidait pour ses recherches à la bibliothèque, un peu comme Neville le faisait avec Harry. Au bout de quelques jours, Harry décida qu'il était temps qu'il se préoccupe de lui-même désormais. Neville avait soupiré de soulagement et lui avait dit 'enfin, c'est pas trop tôt' le jour où Harry avait déclaré qu'il voulait se concentrer sur le dragon qu'il affronterait plutôt que celui que son frère aurait face à lui.

Et ainsi, il avait suivi son vœu et avait passé la semaine suivante à éponger tous les livres qu'il arrivait à trouver qui traitaient de dragons. Il avait été surpris d'apprendre que le feu qui brûlait dans le cœur d'un dragon était magique, mais en réalité, cela expliquait pourquoi les ventricules de dragons étaient utilisés comme noyaux de baguette. Chaque livre que Neville et lui – et Severus, qu'Harry soupçonnait d'abuser de son titre de professeur pour passer la moitié de ses nuits à la bibliothèque pour faire des recherches sur les dragons de son côté – lisaient, soulignaient que oui, le point faible des dragons était leurs yeux. Et même s'il était persuadé qu'il pourrait trouver une bonne malédiction pour frapper le dragon dans les yeux, plus les jours passaient, plus il était déterminé à compléter sa tâche de la manière la plus spectaculaire possible. Qu'on le traite de vaniteux, peu lui importait, mais il voulait faire ça pour lui. Il en avait besoin.

Dans tous les cas, il pratiqua quelques sorts cuisants soigneusement sélectionnés qui étaient à la fois puissants – mais pas suffisamment pour blesser le dragon très longtemps – et qui pouvaient être lancés de loin tout en restant précis. Ça ne coûtait rien d'être préparé à toute éventualité. Ce fut cette après-midi, deux semaines avant la première épreuve, alors que Neville et Harry se renseignaient sur un sort de grande portée particulièrement prometteur, que Remus et Sirius rentrèrent dans la pièce, à la recherche du jumeau Potter aux yeux verts. Harry eut à peine le temps de jeter un regard perdu à Neville avant que son parrain et son oncle ne s'asseyent en face d'eux.

« Salut, gamin ! » le salua Sirius, dédaignant le fait qu'ils étaient dans la bibliothèque.

« Sirius. » chuchota Harry, la voix rauque puisqu'il n'avait pas parlé depuis trois heures.

« On voulait te parler de quelque chose. » expliqua Sirius, la voix encore trop bruyante pour la bibliothèque. Ce ne fut d'ailleurs pas une surprise lorsque la bibliothécaire lui demanda soit de baisser d'un ton soit de partir. Et ce ne fut pas une surprise non plus lorsqu'il choisit de partir en demandant à Harry de le suivre. Neville fit non de la tête lorsqu'Harry lui fit signe de le suivre, un petit sourire en coin. Il ne l'avait pas dit à Harry, au cas où il ait tort, mais il avait le sentiment que, de tous les membres de sa famille, ces deux-là seraient les premiers à proposer de l'aide à Adrian et offrir les conseils qu'ils pourraient donner. Il les regarda quitter la bibliothèque avant de retourner à son livre, un léger sourire sur le visage.

« Donc, que me vaut le plaisir ? » demanda Harry, une fois qu'ils furent sortis.

« Tu te joindrais à nous pour une petite promenade ? » proposa Remus, en jetant un regard furtif à Sirius. « C'est plus difficile d'être entendu lorsqu'on marche. » expliqua le loup-garou avant qu'Harry n'accepte, en souriant un peu à leur paranoïa.

Le père du fils qui n'est pas le filsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant