Le père du fils qui n'est pas le fils

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« Ma chère Pernelle, j'ai bien peur d'être trop vieux pour changer mes petites habitudes maintenant. » dit Nicholas, souriant.

« Je connais ce regard Nicholas. » dit sa femme en remarquant son regard pensif mais satisfait. « Qu'est ce que tu as fait cette fois-ci ? »

« Je pense que je me suis fait une nouvelle connaissance des plus intéressantes aujourd'hui, ma chère. » élabora-t-il sur le chemin du Chaudron Baveur. « Une connaissance très très intéressante. »

Il faisait étrangement beau, pour un jour de Novembre dans les Highlands, pensa un certain Harry Potter en sautillant jusqu'aux cachots du château de son gardien, tôt dans la matinée. Le soleil qui traversait les fenêtres ne réchauffait pas pour autant la température extérieure assez basse mais c'était un changement agréable par rapport à la grisaille interminable qui avait entourée le château pendant plus d'une semaine. Le jeune garçon marchait rapidement à travers les couloirs du château qu'il avait fini par appeler sa maison, depuis trois mois, bientôt quatre.

Tout s'était déroulé comme prévu tout l'été : Harry passait trois jours de la semaine sur cinq plus les weekends chez Severus et ce n'était désormais plus à Spinner's End. Harry préférait passer autant de temps chez son gardien. La situation au manoir Potter s'était empirée, selon lui.

A cause de l'entraînement de plus en plus rigoureux que devait subir Adrian, Harry se retrouva à passer de moins en moins de temps avec ses parents. Encore une fois, il n'était pas maltraité ou quoi que ce soit et il recevait des lettres de leur part à chaque fois qu'ils étaient en voyage plus de deux jours. Il ne pouvait juste pas s'empêcher de se sentir exclu lorsqu'il s'asseyait à table et entendait parler de ce qu'Adrian avait vu ou comment Sirius et son père avait décroché une nouvelle mission intéressante qu'il ne découvrait que lorsqu'elle serait terminée. C'est vrai, ils n'étaient pas supposés en parler avant la fin, mais Harry ne pouvait pas ignorer les regards conspirateurs entre son frère et son père qui indiquaient clairement que son frère savait tout, bien avant.

Et puis, il y avait les histoires sur l'entraînement d'Adrian. C'était le pire en fait. Ce n'était pas qu'ils en parlaient tout le temps, non. Le vrai problème était qu'ils parlaient à demi-mots, comme s'ils gardaient un secret, comme si Harry ne pouvait pas comprendre. Il ne pouvait pas le reprocher à son frère puisque ce dernier, qui avait remarqué l'expression blessée qu'arborait Harry parfois, lui avait juré solennellement, que, dès leur arrivée à Poudlard, il lui apprendrait tout ce qu'il savait. Cette déclaration avait fait chaud au cœur d'Harry et avait renforcé son choix de laisser son frère obtenir tout l'entraînement du monde dont il aurait besoin.

En parlant d'entraînement, pensa Harry, avec un rictus familier – adopté de l'homme qu'il était en train de chercher en ce moment-même – tout se passait plutôt bien. En plus de la première marque qui était apparue sur son emblème, quelques jours auparavant, sa magie l'avait jugée prêt à recevoir la marque de son apprentissage des Forces du Mal. Harry avait été choqué, c'était le moins qu'on puisse dire, quand Severus avait traduit la rune, nouvellement acquise, puisqu'il ne pouvait pas, de sa vie entière, se rappeler d'un seul moment où il aurait jeté un seul sort considéré "sombre". Le maître de Potions avait fixé son presque fils, qui paniquait rapidement, avec un visage impassible avant de se mettre à rigoler. Il lui avait fallut quelques minutes pour retrouver son sérieux afin d'expliquer à Harry que sa magie n'avait aucun moyen de différencier les Forces du Mal et la Défense Contre les Forces du Mal, puisque c'était un terme relativement moderne pour distinguer les sorts "sombres" autorisés par le Ministère et les autres, interdits.

Harry sourit en pensant à l'homme qu'il appelait désormais Papa. Il revoyait affectueusement quelques uns des moments les plus heureux de sa vie dans ce château : la fête surprise qu'il avait organisé pour Severus à l'occasion de leur premier mois à Silbreith par exemple. Harry, qui, avouons-le, se faisait très rusé et discret, avait réussi à faire garder le secret aux elfes de maison au sujet de cette surprise lorsqu'il avait enfin réuni tout ce dont il avait besoin, trois jours avant la date. Il avait demandé à Minnie de préparer un gâteau et tout ce qu'il fallait avec. Il avait utilisé tout son argent de poche pour acheter deux tickets, pour Severus et lui-même, pour le match de Quidditch qui opposait les Harpies de Holyhead et les Tornades de Tutshill, le jour même qui marquerait le premier mois dans leur nouvelle maison. Severus était resté pétrifié, sous le choc, lorsqu'il était entré dans le salon ce jour-là. Harry attribuait cette réaction à l'immense bannière sur laquelle on pouvait lire « Mon Château, c'est ma Maison ! » qu'il avait placé lui-même – bon entraînement pour son sort de Lévitation ! – sur le mur