Chapitre 54

21 3 7
                                    

Steven
J'avais voulu suivre Neÿal jusqu'aux toilettes, mais Alisha m'en avait empêché. Je les avais regardé rentrer dans les cabinets puis m'étais réinstaller avec les autres. Justin était toujours dans les bras de madame Smith. Elle s'appelait Julia, elle avait l'air tellement fatiguer, briser et en même temps soulager. Je pense qu'avoir un enfant gravement malade, en face terminale d'un cancer et de savoir qu'il est toujours en souffrance doit être épuisant. Les parents d'Emile avaient l'air soulagé d'apprendre que leurs fils ne souffriraient plus jamais. Ils sont bien évidemment brisés d'apprendre qu'il est mort et qu'ils n'ont pas pu lui dire au revoir, mais encore une fois, il ne souffre plus. Emile était quelqu'un de fort et il est mort dignement, sans aucune aide, en sauvant la vie de Neÿal et sans aucuns regrets de n'avoir pas assez vécu. Nous n'étions plus très proches, à cause, de nos disputes en début d'année, mais Emile allait terriblement me manquer. J'aurais voulu pouvoir lui dire à quel point, il comptait pour moi, mais je pense que les mots ne sont pas assez puissants pour lui prouver. De plus, Emile était ce genre de garçon pacifiste, qui oubliait toutes les disputes qu'on pouvait avoir avec lui, il était toujours positif. Et je pense qu'il savait tout ce que j'éprouvais pour lui. J'admire Emile et je l'admirais toute ma vie.

Les filles étaient revenues des toilettes. Elles ne se parlaient pas et Alisha avait l'air en colère contre la blonde. Cette dernière ne disait rien et c'était réinstaller à mes côtés. Elle avait l'air épuisé. Je pense qu'il serait temps d'y aller, mais je savais qu'elle n'en avait pas envie. Du moins pas tout de suite.

« Vous devriez rentrer chez vous les enfants... Avait dit Ian, le père d'Emile.
- Je... Serait-il possible de le voir une dernière fois ? Avait demandé Zach, les larmes aux yeux.
- Bien sûr... Avait répondu monsieur Smith, en prenant Zach dans ses bras. Vous pouvez tous aller le voir. Avait-il dit, en souriant tristement.
- Je... Je suis désolé. Je ne peux pas. Avait dit Noah, en se levant et se dirigeant vers la sortie. »

Tout le monde l'avait regardé partir et j'avais été le seul à l'avoir poursuivi. Il était devant la porte d'entrée, assis sur un muret et avait le visage cacher dans ses mains. Il respirait vite, je pouvais voir son corps se soulever à chaque inspiration. Je m'étais doucement rapproché de lui et avais posé ma main sur son dos. Je ne savais pas quoi faire. Je n'arrivais même pas à consoler ma copine, comment voulez vous que j'arrive à consoler mon meilleur ami. Il venait de perdre celui qui l'avait toujours soutenu depuis qu'il était petit. Ils avaient grandi ensemble et vécu beaucoup de choses.

« Je n'arrive pas... Je n'arrive pas....
- Respire Noah, prend de grande inspiration et souffle doucement.
- Je n'arrive pas...
- Suis la mienne ! Ça va aller !
- Non... »

Il ne pleurait pas. Il faisait une crise d'angoisse, mais ne pleurait pas. Il n'arrivait juste pas à réaliser qu'il était parti pour toujours. Il avait fait ce que je lui avais dit et essayer de poser sa respiration sur la mienne. Une fois que sa crise fut passée, je l'avais pris dans mes bras et l'avais serré fort. Il ne pleurait toujours pas. Il n'était pas obligé, il allait sûrement craquer au bout d'un moment. Mais pas tout de suite. Il était dans la première étape du deuil. Le déni. Il n'arrivait pas à réaliser qu'il venait de perdre son meilleur ami d'enfance. Sa phase de deuil prendra le temps qu'il faudra. Tout le monde de ne gère pas le deuil de la même façon. Nous serons tous présent pour l'aider à traverser cette étape. Bientôt, le reste du groupe était sorti de l'enceinte de l'hôpital. Justin était resté avec les parents d'Emile, il n'était pas près à s'éloigner de son petit copain. Neÿal s'était précipité vers nous et nous avait pris dans ses bras tous les deux. Elle n'arrêtait pas de s'excuser, mais personne ne lui répondait. On avait beau lui répété qu'elle n'était pas coupable, elle ne voulait pas écouter, alors nous la laissions dire. C'était sa façon de faire le deuil. Elle était en colère contre elle-même, elle était à la deuxième étape du deuil.

AliveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant