Chapitre 1

198 8 10
                                    

Neÿal (média)

L'université. Ça y est ! J'allais enfin être à l'universitaire. J'ai dû quitter la plus grande ville de mon état et la plus importante de la côte Pacifique des Etats-Unis, pour aller à l'école dans laquelle je voulais étudier : l'université de l'Oregon, mais cela en valait largement le coup.

Je venais de la merveilleuse ville qu'était Seattle. J'y avais vécu toute ma vie avec mes parents. Biologiquement parlant ce n'étaient pas les miens. Ils m'avaient adoptée quand je n'avais que trois ans environ. Ils m'avaient, d'après les psychologues, sauvé la vie. Mes pères, parce que oui, mes parents étaient deux hommes qui s'aimaient comme un homme et une femme pouvaient s'aimer, m'avaient aidée à remonter la pente, car j'avais perdu mes parents biologiques dans un accident de voiture. Les services sociaux étaient venus me chercher à la crèche. Et étant devenus orpheline, ils m'avaient de suite amené dans un orphelinat qui était devenu ma nouvelle famille pendant deux années. Je n'étais qu'un bébé quand je les avais perdus, mais je savais que j'ai été assez renfermée depuis ce jour. Puis à l'année de mes trois ans, la directrice de l'orphelinat était venue me voir dans ma chambre, pour me dire qu'une famille voulait m'adopter.

Mes parents adoptifs se nommaient : Harry et Esteban Alésia. Ils étaient ensemble depuis des années. Ils s'étaient mariés l'année de ma naissance, cela faisait donc, cette année, dix-neuf ans qu'ils s'étaient unis par les liens sacrés du mariage. Leur relation amoureuse avait été assez compliquée, en particulier pour Esteban. Sa mère, n'avait pas très bien pris le fait que son fils soit gay. Elle voyait tous ses rêves de devenir grand-mère d'un enfant qui possédait le même sang qu'elle et son fils, se détruire à néant. Elle aimait tout de même son fils au plus profond de son cœur et s'était pour cela que les choses s'étaient, désormais, améliorée. Même si elle avait toujours un peu de mal quand elle les voyait se bécoter sans aucune discrétion. Parfois, je la voyais même grimacer quand ils s'embrassaient, mais tout de suite après, un sourire attendrissant trônait sur ses lèvres.

Quand j'eus reçu ma lettre d'admission à UO (université de l'Oregon), j'avais crié haut et fort dans la maison, tellement fort que, je suis sûr, tous mes voisins m'avaient entendu. Mes parents étaient très heureux et fiers de moi, mais malheureusement, leurs joies et enthousiasmes furent très vite remplacer par de la tristesse quand ils comprirent que nous devions déménager. Ils ne voulaient VRAIMENT pas que je me prenne un appartement à moi toute seule ou une colocation, puis il n'était pas question de partir de leur ville natale et laisser leurs proches à Seattle et ses alentours. Ils avaient donc tout de suite dit non. Je les comprenais tout à fait, mais moi, j'avais ce besoin addictif de m'en aller très loin d'ici – même si je rappelle, L'Oregon n'était qu'à six heures de route en voiture de Seattle. J'en avais besoin pour m'éloigner le plus possible de mes affreux démons et mes mauvais souvenirs.

Alors j'avais réfléchi à toutes les idées possibles et inimaginables pour pouvoir aller étudier dans cette ville. J'avais pensé à la fugue, mais j'avais déjà essayé étant plus petite quand mes parents venaient de m'adopter. Ça n'avait pas fonctionné, car j'avais une grâce et une discrétion d'éléphant. Du coup, on m'entendait à des kilomètres à la ronde quand je sortais de chez moi. Même à trois ans ! Et puis où est-ce que j'aurais pu aller ? Et comment surtout ? Ensuite, une meilleure idée m'était venue à la tête : l'internat ! Mes parents n'étaient pas trop pour au début, car le prix pour le pensionnat était déjà assez chère, mais en plus, il fallait payer un billet de train ou l'essence chaque week-end pour rentrer à la maison. Ce n'était donc pas possible. MAIS encore une fois, j'avais bien réfléchi et avais prévu ce problème alors j'ai pensé à faire un internat et ne revenir que pendant les vacances après leur avoir dit mon idée, ils avaient trouvé cela intéressant et, y avait réfléchis. Le plus dur à convaincre a été Harry. Mais finalement, ils avaient dit oui, tous les deux.

AliveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant