Chapitre 3 : c'est terminé.

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Déjà deux semaines se sont écoulées depuis mon admission, j'ai aussi été admise dans l'autre université dans laquelle j'avais postulé, j'étais heureuse de voir la fierté et la joie sur le visage de ma mère avec ces nouvelles, même lorsque j'échouais elle me poussait vers l'avant et essuyait mes larmes...

Il est déjà 04 heures du matin et je ne dors toujours pas, je n'arrive pas vraiment à dormir actuellement.

« Pries quand tu as du temps, c'est très important »

Pourquoi je me rappelle de cette phrase de Esther à ce moment ? Enfin bref, je ne priais pas beaucoup avant mais maintenant je prie juste pour une chose, la guérison de ma mère, si Dieu la guérit réellement j'ai juré d'aller à l'église tous les dimanches et de faire tous les dons possibles. Je suis vraiment sincère alors je décide de prier pendant que je suis encore éveillée.

——•——

Je me réveille avec un lourd poids sur la poitrine, aujourd'hui c'est différent parce que j'ai vraiment l'impression que je vais mourir tellement j'ai mal à l'intérieur, je regarde l'heure sur mon téléphone : 09h34. J'ai dormi autant que ça ? D'habitude je me réveille très tôt même si je dors assez tard. Je suis encore somnolente, je me tiens la tête pour essayer de reprendre un peu mes esprits avant d'aller boire un verre d'eau, j'ai clairement l'impression d'avoir une gueule de bois pourtant je ne bois carrément jamais.

La porte de ma chambre s'ouvre brusquement, me présentant ma sœur en larme. Elle ne dit rien et se contente de me fixer, le visage mouillé avant de s'écrouler sur le sol en sanglots.

Cette scène morbide change drastiquement l'atmosphère, je compris immédiatement ce qui venait de se produire. Mon cœur se serra encore plus, en quelques secondes je me retrouvais baigner dans une marre de larmes, je me tiens au seuil de la porte afin de prendre ma sœur dans mes bras,

— Hey ? Pourquoi est-ce que tu pleures comme ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Demandai-Je horrifiée.

Je redoutais plus que tout sa réponse même si je me doutais bien de celle-ci, je ne veux pas m'y résoudre, ce n'était peut-être pas ce que j'imaginais. Ça ne peut pas être si tôt... Ma sœur pleure à chaude larmes tandis que j'essaie tant bien que mal de lui soutirer une seule information sur son état.

— J'é...j'étais allée voir... parce que... elle se réveille tôt d'habitude et... elle ne répond pas... Balbutia-T-elle le visage défigurée par la douleur.

Je me rendis en trombe dans la chambre de ma mère, elle était couchée comme si elle dormait, je criais son nom mais elle ne me répondait pas. Il restait encore quelques mois qu'y a-t-il bien pu se passer ?

Non, je ne veux pas affronter cette réalité, je ne suis pas prête, et je crois que je ne l'aurais jamais été. J'ai l'impression que le monde s'écroule autour de moi.

Je m'y attendais chaque jour mais qui peut prévenir la mort ? Mon cœur semblait se déchiqueter lui-même à l'intérieur de mon être, en un rien de temps ma vision était trouble à cause de la mer de larmes dans mes yeux, j'étais perdue et je ne savais pas quoi faire, je retournais dans ma chambre abattue, je me saisis rapidement de mon téléphone afin d'appeler les pompiers et ma tante.

—•—

Esther a appris la nouvelle et s'est précipitée chez moi en larme. Un tourbillon de colère et de douleur m'enfonçait petit à petit, j'ai à présent tellement de regrets et d'amertume...

La torpeur dans laquelle je m'étais enterrée se dissipait petit à petit mais elle était remplacée par une colère accablante.

— Tu peux m'expliquer pourquoi ? J'ai pourtant prié de toutes mes forces, je l'ai supplié, et au lieu de ça elle est partie beaucoup plus tôt ! C'est une grosse blague. Maugréai-Je en larmes. C'est sur que  Dieu a des petites préférences tu ne trouves pas ? S'il te plaît dis moi comment tu fais pour qu'il t'aime parce que je ne sais pas ce que je lui ai fait. Hurlai-Je tandis qu'Esther me serrait dans ses bras.

— S'il te plaît ne dis pas ce genre de chose. Me supplia mon amie abattue.

Mes larmes ne s'arrêtaient plus du tout, quelques minutes après j'entendis des bruits de moteur, une voiture se gare devant la maison. Je devine déjà qui ça peut être. La dernière chose que je désire c'est de voir cet homme, à cet instant précis je me rappelle de tout ce que ma mère a vécu avec lui, le jour où je l'ai vu pleuré comme jamais auparavant, le jour où tous ces maux se sont intensifiés, je me demande toujours comment il pouvait nous regarder dans les yeux après avoir trompé maman.

La mère de Esther, tante Hélène monta me prévenir de son arrivée, je sais que si je le vois j'aurais juste envie de lui demander pourquoi il a agi de cette manière et de me défouler sur lui donc je préfère ne pas le voir.

— Lauren tu peux descendre s'il te plaît, il désire vraiment te parler. M'informa tante Hélène.

— Désolé tantine mais dis lui que je n'ai absolument pas envie de le voir maintenant. Lançai-Je d'une voix presque inaudible.

Je m'enfonçais dans mes draps tandis que Esther restait toujours à mes côtés, mes yeux étaient gonflés et j'avais juste envie de mourir. Ma sœur allait tellement mal... tout ce temps où elle cachait sa tristesse, elle est bien plus forte que moi c'est indéniable. Quant à mon frère, malgré la distance il a toujours gardé un bon contact avec notre mère il doit être mort de tristesse. J'ai tellement envie de le voir, mais je ne descendrai pas. Je le verrai sûrement plus tard.

Quelques minutes plus tard, la porte de ma chambre s'ouvrit, c'était Lara et Loic, mon frère s'empressa de me prendre dans ses bras, je ne l'avais pas vu depuis si longtemps, je n'aurais jamais pensé à ce genre de conditions pour nos retrouvailles, il me serra très fort et je pouvais ressentir son cœur battre fortement, nous n'avons rien dit pendant ce temps et nous nous sommes contentés de pleurer notre mère.

On n'avait été séparé mais maintenant nous sommes réunis, ma sœur et mon frère sont les personnes qui comptent le plus en ce moment, mon réconfort sera leur présence.

𝐋𝐀𝐔𝐑𝐄𝐍.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant