Chapitre 55 : over.

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AZALÉE

Cette situation m'insupporte de plus en plus, voici des jours que je suis enfermée dans cette maison à me tourner les pouces et à m'inquiéter comme une folle, je suis bien consciente que mon Père et moi sommes en danger et je n'aurais jamais imaginé qu'une chose pareille m'arriverait un jour.

Assane...

Ça fait des jours que je n'ai plus aucunes nouvelles de lui, il refuse de me voir, il a peut être trop honte, ou se sent-il coupable de nous avoir mis dans cette situation. La seule personne à qui il a parlé c'est mon père, qui refuse de m'expliquer quoi que ce soit... à croire que c'est lui son fils pas moi.

— Papa. Dis-je en posant mes couverts dans mon assiette.

— Oui ma fille ?

— Pourquoi tu ne veux pas me parler de votre discussion ? J'ai le droit de savoir.

— Vous en parlerez en temps voulu.

— C'est ce qu'il t'a dit ? Pourquoi est-ce qu'il ne veut pas me voir ?

— Il... Il a encore fait des erreurs. Et il va arranger les choses, c'est dangereux et nous n'avons pas à nous en mêler.

Il ne fait que ça.

Il est plus proche de mon père que de moi on dirait...

Depuis le jour où ses parents sont morts, mon Père et moi l'avons toujours soutenu, mais il a toujours refusé toute aide financière de notre part, il ne voulait dépendre de personne. Mon père a quand même insisté et l'a quand même aidé comme si c'était son propre fils...

Et moi, je l'ai aimé de tout mon cœur et je l'aime toujours. Quelle erreur ai-je faite ? Je suis restée avec lui dans tous les moments difficiles, j'ai pleuré des torrents de larmes pour qu'il retrouve la raison, j'ai prié tant de fois pour qu'il trouve la paix hors de ce monde malsain dans lequel il est.

Seigneur je l'ai épaulé comme tu me l'as demandé, je lui ai parlé de toi, mais il s'enfonce...

Que dois-je faire de plus  Seigneur ?

— Ne l'abandonnons pas. Lança mon Père me sortant ainsi de mes pensées.

— Cela ne me traversera jamais l'esprit. Mais j'ai besoin de comprendre, c'est tout. J'ai l'impression qu'il s'enfonce encore plus, tout ce que je veux c'est qu'il rencontre réellement Dieu et qu'il soit en paix, en sécurité. Dis-je les larmes aux yeux.

— Ma fille, j'ai vu tout ce que tu as fait pour lui, Dieu l'a vu aussi, et il n'abandonne jamais ses brebis, ce garçon reviendra à la maison, ce n'est qu'une question de temps. Le temps de Dieu ma fille, il est parfait. Tu as fait ce que Dieu t'a dit, maintenant laisse le faire, lâche prise et prie, ne cesse ps de prier pour lui.

Je secoue la tête pour acquiescer lorsqu'il essuie de son pouce mes larmes.

Le bruit des coups portés à la porte brise le silence qui s'est installé et je suis pratiquement certaine que c'est lui.

— Attend moi là et ne fait aucun bruit. Dis mon père avant d'aller voir qui s'est.

Il est sur ses gardes et marche tout doucement vers la porte d'entrée avant de regarder à travers le judas de la porte, il se détend d'un coup et cela confirme mes soupçons. Il ouvre la porte et laisse entrer Assane qui croise immédiatement mon regard.

Je tourne les talons sans lui accorder plus d'importance avant de me diriger vers la cuisine, oui je suis en colère contre lui.

Je commence à débarrasser les verres salles, et les assiettes, en fait je cherche juste quelque chose à faire.

— Je vais vous laisser. Lança mon père avant de monter à l'étage.

— On peut parler ? Demanda-T-il d'une voix bien trop calme à mon goût.

Je ne lui répondis pas, je continuais de feindre l'occupée car je ne savais pas par où commencer ni quoi faire, lui cracher toute ma colère à la figure ou le prendre dans mes bras pour me rassurer qu'il va bien.

— Azalée ?

Comme je ne répondais pas, il s'approcha de moi et agrippa mon bras, je sursautais de surprise.

— Qu'est-ce que tu veux ? Dis-je en plantant mon regard dans le sien.

— Te parler.

— Je n'en ai pas envie. Tu peux t'en aller.

— Je suis désolée

— Eh bien moi aussi ! Je suis vraiment désolé de te donner tant de mal, au point tu m'évites comme la peste.

— Je ne t'évitais pas je te protégeais.

— Me protéger de quoi ? Vas-y explique moi pourquoi j'ai failli me faire kidnapper, explique moi qui tu es réellement, quel genre de crime as-tu commis et ce que tu fais dehors quand je n'ai aucune nouvelle de toi pendant des jours ! Tu crois que c'est facile d'être enfermée ici sans pouvoir te parler ?

— Vas-y dis le.

Je fronçais les sourcils face à cette réplique, qu'est-ce qu'il avait encore en tête, qu'est-ce qu'il veut de plus de moi ?

— Dis que tu en as marre, je te comprendrai et je partirai, mais je ne cesserai jamais de t'aimer et de te protéger, même de moi s'il le faut.

Je n'en ai pas marre de toi, je t'aime à en mourir et je ne supporte plus de te voir détruire ta vie.

— C'est ça ton problème, tu dis que tu m'aimes mais tu fais tout ce que je déteste, tu te fous complètement de ce que je ressens, as-tu conscience de la douleur que je ressens toutes les jours, de la peur de te perdre ?

— C'est bientôt terminé, je te le promets.

— Oui c'est terminé, tant que tu n'auras pas abandonné cette vie, c'est moi que tu perdras. La balle est dans ton camp. En attendant je ne veux plus jamais te voir.

Ces mots me brisent le cœur mais je ne peux plus supporter cela. Il va devoir faire un choix, je ne supporterai pas de le voir se perdre encore plus et au fond de moi je prie de tout mon cœur qu'il fasse le bon choix.

𝐋𝐀𝐔𝐑𝐄𝐍.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant