Chapitre 4 : nouveau depart

377 75 1
                                    

Quelques jours passèrent après l'enterrement de ma mère, sa présence me manque toujours un peu plus, lorsque je me réveille le matin, ses cris pour que nous nous dépêchions de nous préparer, son humour. Tout...

Nous allons bientôt déménager Lara et moi et je n'ai en aucun cas envie de vivre avec cet homme mais ma mère le voulait tellement, je peux m'y résoudre pour elle.

— Lauren je dois te parler c'est très important. Me dit tante Hélène qui m'aide à faire les cartons de la maison.

Je lève la tête afin de lui accorder mon attention.

— Je sais que tu ne t'entends pas bien avec ton père, mais je te demande s'il te plait de ne pas créer de disputes, fais le pour ta mère. Dit-elle avec douceur.

— Ne t'inquiète pas je ferai de mon mieux pour ne même pas le croiser.

— Toi et Lara êtes comme mes propres filles, vous pouvez toujours compter sur moi pour quoi que ce soit.

Elle m'offrit ses bras et je ne refusais pas cet étreinte, elle me manquera beaucoup lorsqu'on déménagera, et c'est bien vrai qu'elle est comme ma deuxième maman, elle est aussi forte que l'était ma mère et a toujours pris soin de nous.

— Le bien dans tout ce déménagement c'est que nos universités sont dans la même ville on pourra donc se voir plus souvent. Me rassura Esther.

— C'est vrai je n'y avais pas pensé.

Mon frère viendra nous chercher dans un quart d'heure, toutes nos affaires sont prêtes, Lara vient m'enlacer affectueusement, cette maison à encaisser toutes mes joies et mes larmes, j'ai pratiquement tout vécu ici... c'est difficile de tout laisser, mais je pense que je pourrai mieux faire mon deuil une fois loin. J'ai besoin d'un nouveau départ, c'est ce que ma mère aurait voulu.

—•—

Les beaux paysages de ma petite ville circulaient sous mes yeux, je reconnaissais certains endroits où j'avais l'habitude d'aller, ils vont me manquer. On se rapprochait un peu plus de la grande ville, c'est un milieu complètement inconnu pour moi, je ne suis pas habituée à ce genre de décor, une ville éclairée tard dans la nuit, la foule dans les rues tôt les matins, les voitures qui se succèdent à longueur de journée, j'ai vécu 19 ans dans le calme mais je finirai bien par m'y habituer.

La musique qui résonne à l'intérieur de mes écouteurs, m'aide à tuer le temps, le trajet est assez long, ça fait au moins 2 heures qu'on roule, je me laisse emporter par les mélodies de ma playlist pendant un long moment avant qu'on ne se gare enfin en face d'une gigantesque villa, je lève les yeux pour voir le lieu qui sera ma nouvelle habitation.

— Terminus ! S'écria mon frère.

— Enfin je suis fatiguée de rester assise. S'ennuie Lara.

Nous descendons de la voiture et mon frère se charge de nous accompagner à l'intérieur, tout est magnifique dans ce manoir, du jardin à l'intérieur. Moi, habituée à la simplicité des édifices dans ma petite ville, je suis ébahie face à cette vue que j'avais l'opportunité de voir seulement sur Pinterest.

— Alors les enfants ! Papa n'est pas présent pour le moment il a dû s'absenter pour une affaire urgente, on pourra le voir peut-être au dîner. Nous informe Loic.

— Oh c'est super ! Dis-je sarcastique

— Lauren... Ne fais pas de bêtises s'il te plaît. Me supplie Lara

Je roule des yeux avant de porter mon attention sur le paysage que j'ai devant moi, le spectacle est magnifique, un couché de soleil nous accueille dans ce quartier riche, aux alentours on perçoit d'autres villas aussi belles que celle-ci et la rue est très calme.

— Je vous fait visiter ? Interrogea Loic

— Volontiers ! Dit Lara avec joie

Ils s'en allèrent bras dessus bras dessous et je les suivais épuisée à cause du voyage, j'avais juste envie de dormir à ce moment précis mais la curiosité semblait avoir pris le dessus.

—•—

Je pensais que cette visite ne se terminerait jamais, je suis exténuée, la maison est vraiment magnifique mais tellement vaste !

Loic a eu soin de nous aider à choisir les chambres que nous désirions et je dois admettre que c'est agréable d'avoir une chambre aussi grande, il y a même des domestiques qui nous ont apporté nos affaires, je me croirai dans la peau d'une princesse.

Je pense que je vais passer beaucoup de temps dans cette chambre parce que je ne me sens malgré tout pas très à l'aise, je vais revoir mon père après tant d'années, j'ai passé mon temps à le détester mais ma mère a voulu que je lui pardonne donc je suis prête à faire des efforts.

En réalité qu'est-ce que signifie « pardonner » ? Certains diront que c'est oublier le mal commis mais je ne sais pas comment je vais faire pour oublier tout ce qui s'est passé, il y a tellement de réponses pour cette simple question. Enfin bref, je ferai mieux de prendre une bonne douche et me reposer.

—•—

Mon frère, Lara et moi partagions un dîner en toute tranquillité, Loïc avait réussi comme toujours à nous arracher un sourire, et même des fous rires avec ses blagues toujours aussi nulles...

Il a toujours eu ce don de redonner la joie autour de lui malgré son air inflexible. Je me rappellerai toujours de la manière dont mon grand frère me protégeait lorsque les tyrans invétérés du lycée profitaient de notre crise familiale pour me rendre la vie dure et salir le nom de mon père qui était déjà très détesté à cause de toutes les rivalités dans le monde du travail.

Nous discutions à table lorsque, notre cher géniteur, M. Winter entra dans la pièce, je me stoppais à la seconde et mon cœur fit un bond dans ma poitrine, je me sentais tout à coup anxieuse et gênée à cause de cette situation plus qu'inconfortable, il nous salua chaleureusement, Lara s'empressa de l'embrasser.

— Je suis tellement heureuse de te revoir ! S'excita ma sœur.

— Je le suis aussi ma princesse.

Loic et lui discutèrent confortablement comme de très bon amis, j'avais comme l'impression de polluer l'atmosphère joviale avec ma mauvaise humeur, je ne dis rien pendant tout ce temps et lui non plus jusqu'à ce qu'un vent de silence souffle autour de la table. Nos regards se croisèrent et sans que je ne puisse me contrôler je sentais mes yeux se remplirent de larmes.

— Excusez moi. Balbutiai-Je avant de me lever de la table.

Je me rendais rapidement dans ma chambre et comme si toute la tristesse que m'avait procurée toutes ces années de souffrances s'empressait de sortir de mon être à travers mes larmes, j'étais en sanglot bien que je ne voulais absolument pas pleurer.

Je ne veux plus le haïr, mais j'ai tellement mal, comment est-ce que je réussirai à gérer tout cela ? Malgré cette morosité, il y avait aussi de l'amour, mon père était mon héros il y a quelques années, il me faisait sourire et je l'aimais tellement, ces événements ont du traumatiser la petite fille innocente que j'étais. Cela aurait dû s'arranger avec le temps mais pourtant...

𝐋𝐀𝐔𝐑𝐄𝐍.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant