Chapitre 33 : parlons-en

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ISMAËL

— Lauren tu m'accompagnes ? Dit Alyssia

Lauren quitta les bras de Raphaël pour se diriger vers sa sœur nous laissant tous les deux seuls.

Je voyais la une occasion "de faire la paix" avec lui, vu le calme dont il fait preuve, il a peut-être le cœur moins endurci.

— Qu'est-ce que tu fais avec Lauren, Lança-T-il.

Il plantait ses yeux clairs dans les miens comme pour me défier. Il fait tout le temps ça maintenant, à croire que je lui pourris la vie juste par mon existence.

— Tu ne peux pas dire que tu ne savais pas que c'était chez moi alors pourquoi t'es venu ? Ajouta-T-il.

— Parce qu'elle me l'a demandé. Dis-je

— Elle te plaît pas vrai ?

— Quoi ? Non. Dis-je étonné par sa réplique

— Tu mens toujours aussi mal, je sais qu'elle te plaît et que ça te fout la rage de la voir avec moi.

— Arrête tu t'égares complètement.

— Elle est à moi, je l'aurais coûte que coûte.

— Tu te rends compte de ce que tu dis ? Ce n'est pas un objet mais une personne qui est capable de faire ses propres choix et on sait tous les deux que lorsque tu « aimes » une femme c'est seulement pour profiter d'elle.

— Figure-toi que cette fois-ci c'est différent mais ça tu n'as pas besoin de le savoir ça ne te concerne pas.

— Ne lui fais pas de mal Raphaël, jusqu'à aujourd'hui je n'ai jamais répondu à tes provocations mais elle, laisse la tranquille.

— Monsieur le pasteur va m'en coller une ?

— Pourquoi tu me détestes autant ? On était amis avant et là j'ai l'impression que je suis la cause de tous tes malheurs.

— C'est justement parce que tu l'es ! Hurla-T-il. Ce que tu as fait ce jour la a failli me coûter la vie tu t'en rends compte ? Ajouta-T-il en baissant d'un ton.

J'ai tout de suite compris de quoi il s'agissait. Cette histoire...

À cette époque, je commençais un peu plus à me rapprocher de Dieu à cause de mon frère, et j'étais rongé par l'incertitude et la culpabilité. Ce même soir, Raphaël devait encore faire ses affaires.

On traînait ensemble jour et nuit, je savais tout ce qu'il faisait mais j'essayais de ne jamais m'impliquer mais je ne le dénonçais pas non plus, pour moi c'était normal il faisait ça pour « survivre » je lui avais proposé mainte fois d'arrêter, j'allais convaincre mes parents de l'aider mais il refusait catégoriquement, sa fierté et son arrogance était plus forts que lui.

Je le soutenais, mais cette nuit je devais choisir entre Dieu et lui, lorsque la police était à ma porte, le visage de ma mère décomposé et mon père qui ne comprenait pas pourquoi la police venait demander après son fils à cette heure-ci.

J'ai su que ça c'était mal passé pour lui, des personnes ont du dire que nous étions amis, j'ai essayé de ne pas citer son nom pendant les interrogatoires mais ils ont vite fait le lien.

Après cette histoire il a du faire des mois dans une prison où il a été poignardé. J'avais choisi l'honnêteté et cela m'a coûté notre amitié.

Je ne savais même pas quoi lui répondre, il m'en veut et c'est compréhensible. Mais je ne regrette pas d'avoir choisi la vérité.

— Je n'ai pas fait ça parce que j'en avais envie, c'était pour ton bien.

Son visage s'animait de fureur et il passa une main nerveuse sur son visage.

— Fermes-la c'est bon. Lança-T-il

Je n'éprouvais aucune colère envers lui, après toutes ces années Dieu m'a appris que l'Amour triomphe toujours. Ça semble impossible mais je crois qu'un jour tout s'arrangera, un peu de patience et de foi suffisent.

—•—

LAUREN

— Lauren est-ce que tu aimes Raphaël ?

On était déjà arrivé chez moi, il se faisait tard et il a insisté pour me ramener, ça faisait quelques minutes qu'on discutait mais j'avais remarqué qu'il était ailleurs, cette question qui n'avait rien avoir avec notre sujet de discussion actuelle me l'a prouvé.

— Pourquoi tu me demandes ça si soudainement?

— Vous aviez l'air très proche.

— Non je ne l'aime pas, toi et Esther m'avez dit la même chose aujourd'hui.

— Ah...

— Je lui ai dit que je ne me préoccuperai pas de ce sujet avant mes 20 ans, j'estime que je suis encore jeune et j'ai plus besoin de Dieu actuellement que d'autres chose alors...

— Ça me rassure. Souria-T-il

— Le fait que je n'aime pas Raphaël ou le fait que je ne pense pas à me mettre en couple ?

— Hum un peu des deux.

— Et si je décidais de sortir avec lui ? Rigolais-Je

Il se racla la gorge avant de me fusiller du regard, digne d'un grand frère ou d'un homme très jaloux, je ne saurai décrire ce regard.

— Eh bien, tu es assez grande pour prendre tes propres décisions mais...

— Mais ?

— Tu ne ferais pas ça.

— Tu n'as pas répondu à ma question mais je te l'accorde. Dis-je en souriant

— Plus sérieusement, fais attention avec lui.

Cette remarque m'intriguait beaucoup trop, il n'était pas si dangereux, c'est juste un gar comme les autres. Pourquoi il me dit ça ? Je préfère ne pas m'attarder sur ça mais je vais l'écouter quand même, il dit ça sûrement parce qu'il est bienveillant.

— Prends soins de toi princesse. Dit-il en me gratifiant d'une étreinte.

Je lui tapotais le dos avant de me séparer de lui, je suis contente de le connaître, c'est une personne très conciliante.

𝐋𝐀𝐔𝐑𝐄𝐍.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant