Chapitre 12 : pardon

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J'arrive à la maison complètement épuisée par la marche, marcher me permet de me vider la tête, voilà pourquoi je ne prends pas le bus, mais je pense que je devrais, la fatigue m'a convaincu.

une bonne douche ne me ferait pas de mal. Je m'apprêtais à monter rapidement les escaliers lorsque j'aperçois quelqu'un dans la véranda à travers la baie vitrée. Je fronçais les sourcils essayant de déterminer qui pourrait être cet individu. Je m'approche un peu pour voir ma sœur assise toute seule.

Je me dirige immédiatement vers elle, plus je m'approchais, plus ce spectacle m'intriguait. Ma petite sœur était assise sur un sofa, le regard complètement hagard, tenant des photos entre les doigts.

Je m'asseyais tout prêt d'elle mais c'est comme si elle ne m'avait pas remarqué, mes yeux tombèrent sur les photos qu'elle tenait et mon cœur se brisa, c'était des photos de notre mère, lorsqu'elle était encore toute jeune. Ces photos parlaient, je me rappelle à l'instant de toutes les histoires qu'elle nous racontait à propos de sa jeunesse.

Je lève les yeux vers ma sœur qui avait toujours les yeux plantés sur le néant, ils s'en échappent des larmes. Elle était silencieuse. A cet instant je me sentais vraiment coupable, comment j'ai pu manquer cela ? Comment j'ai pu croire que ma sœur allait mieux parce qu'elle paraissait rayonnante. Je suis une sœur horrible, je n'ai jamais pensé à ce qu'elle ressentait je n'ai jamais essayé de l'aider...

— Je me sens seule Lauren...

Ces seules mots qui accompagnaient sa voix larmoyante ont réussis à m'arracher des larmes. Sans attendre une seule seconde, je l'attirais dans mes bras.

Je ne vais pas le nier, Lara a toujours été beaucoup plus forte, plus résistance, elle montrait seulement son côté joyeux, elle a toujours fait preuve de longanimité et je n'ai jamais eu la capacité de faire ce qu'elle faisait ou même de l'aider à s'en sortir.

— Je suis désolée ma puce, j'aurais dû t'aider, je suis désolée...

Elle se retirait de mes bras et essuyait son visage mouillé de larmes, elle soufflait profondément avant de poser ses yeux sur moi en souriant.

— C'est peut être dur mais si on est là l'un pour l'autre, on va le surmonter, Loïc est sûrement dans un état bien pire que nous, mais tu le connais...

Elle avait totalement raison, maman aurait voulu qu'on prenne soin les uns des autres et qu'on s'épaule, c'est ce qu'elle nous avait toujours appris.

— Tu sais quoi, on va essayer de lui remonter le moral, entre le boulot et ses études il ne doit pas avoir de temps pour lui. Dis-Je

— Et si on faisait en sorte qu'il s'amuse pour une fois ? Proposa Lara enjoué.

— C'est une mission des plus compliqués très chère, mais je suis prête à le relever !

On discutait encore un peu sur ce qu'on pourrait mettre en œuvre pour Loïc mais nous n'avions pas trouvé grand chose, on rentrait donc à l'intérieur parce que la nuit commençait à tomber.

Au moment où nous entrions dans la maison, nous sommes tombés nez à nez avec une femme que je n'avais encore jamais vu ici, elle était vêtue sobrement, ça se voyait bien qu'elle était élégante, elle ressemblait à une femme dans la trentaine, elle tenait dans ses mains manucurés des documents dans un classeur noir.

— Oh ! Vous devez être les soeurs Winter. Enchantée je suis Laura, l'assistante de votre père.

Elle s'approchait vers nous puis nous serra la main. J'étais surprise par sa beauté fracassante, tout ce qu'il y a de plus classe et raffinée semblait se regrouper en une seule personne.

— Enchantée. Dis-Je timidement.

— Enchantée je suis —

— Laisse-moi deviner, tu es Lara et toi Lauren. Tenta-T-elle et elle avait tout juste.

— Exactement. Confirma Lara.

— Votre père ne cessait de parler de vous à longueur de journée, il doit être comblé de vous avoir avec lui.

Au même instant, M. Winter entra dans la pièce et mon cœur rata un battement, pourquoi est-ce que j'étais si surprise de le voir dans sa propre maison...

— Ah les filles vous êtes là, je vous présente Laura mon assistante.

— Les présentations sont déjà faites papa. Annonça Lara.

— Oh je vois...

Un silence malaisant s'installait jusqu'à ce que Laura le brise en donnant les documents qu'elle tenait à mon père

— Alors monsieur, tous les documents pour le contrat avec les Dassault sont justes ici.

Les Dassault ? Comme le nom de Ismaël, le gar de l'université?

— Je vais y aller, je suis ravie d'avoir fait votre connaissance les filles, et n'hésitez surtout pas à me demander de l'aide pour quoi que ce soit je suis à votre service. Ajouta Laura avant de s'en aller.

— Je crois que je vais y aller j'ai des cours à réviser ! Balança Lara avant de s'en aller à toute vitesse.

A croire qu'elle l'a fait exprès, je restais seule avec mon père et je ne savais pas quoi dire ni quoi faire. Je murmurai un « il faut que j'y aille » puis je tentais de m'en aller discrètement.

— Lauren on peut parler ?

Je m'arrêtais brusquement dans mon élan et je rebroussais chemin.

— D'accord. Dis-Je avant de m'assoir sur le canapé.

Mon père me rejoint à la seconde. J'ai les mains moites et j'évite à tout prix son regard, ce qui va se passer par la suite me laisse très perplexe, soit je repartirai déçue soit je serai rassurée, tout dépendra. Seigneur pourquoi maintenant...

— Ma fille... je suis désolé.

Je tournai finalement la tête pour croiser son regard, à cet instant précis, je ne saurai décrire ce qui m'animait, j'avais attendu ce moment depuis si longtemps mais je ne savais pas quoi faire... Je ne voulais plus garder cette douleur.

— J'ai tout vu cette nuit là, j'avais tout vu, c'est à cause de ça que j'avais si mal. Je ne supportais plus de te voir parce que je ne pensais pas que mon papa, celui que j'aimais autant était capable de détruire nos vies de cette manière.

— Lauren, je -

— Non laisse moi finir s'il te plaît... Maman t'aimait toujours autant, elle t'avait pardonné, mais pas moi, elle ne cessait de me convaincre que tu étais un homme bien, mais la douleur en moi criait plus fort, je n'ai jamais voulu t'hair autant je suis désolé, je ne savais pas quoi faire à part ça, ce que maman a vécu et je me demandais pourquoi et ...

Je ne m'arrêtais plus, les larmes s'échappaient de mes yeux formant une cascade sur mes joues, je parlais sans m'arrêter et je lui disais tout ce que j'avais pu garder en moi toutes ces années.

— Je te demande pardon de t'avoir autant détesté, grâce à Dieu j'ai ouvert les yeux mais je ne savais pas comment te parler. Ajoutai-Je pour terminer.

— Ma puce, tu n'as pas à t'excuser, je suis le pire des pères qui existe je le sais, j'aimais ta mère plus que tout, mais j'ai été idiot... tu as eu raison de me détester. J'ai tout gâché et je ne pouvais plus revenir en arrière... je pensais que rester loin de vous serait la meilleure solution. Mais maintenant je peux te jurer que je ferai mon possible pour être le père que tu as aimé... je te le promets ma petite fille.

J'essuie le torrent de larmes sur mon visage avant de me jeter à l'eau, je le prends dans mes bras, écrasant ainsi ma tristesse et les mauvais souvenirs.

Je chialais comme un bébé qui venait de naître devant cet homme que j'ai reconnu comme mon père, celui qui était tout près de moi lorsque je me blessais en jouant ou quand je pleurais à cause des problèmes d'école infernaux... Cette proximité m'avait beaucoup manqué, je ne garantie pas que tout reviendra comme avant... Mais je remercie Dieu pour ce premier pas.

𝐋𝐀𝐔𝐑𝐄𝐍.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant