𝐋𝐀𝐔𝐑𝐄𝐍.

Chapitre 59: alive.

KRYS

Ça va faire cinq jours que cette fille ne se réveille pas et cinq jours que j'agis imprudemment sans comprendre ce qui m'anime.

Les bipes de l'oscilloscope sont le seul son qui anime la pièce. Elle avait repris des couleurs mais elle était toujours inconsciente, on dirait qu'elle dormait.

Selon les médecins, son foie a été touché, l'hémorragie était trop importante, elle s'est rapidement vidée de son sang. Ils sont eux même étonnés qu'elle soit encore en vie à cette heure. À qui le dites-vous... Les lésions sont si graves qu'elle ne se réveillera peut-être jamais, d'après leur constat.

Tout ça pour ça ?

— Vale Niña, réveille toi, si tu es assez forte pour revenir d'entre les morts, tu peux te réveiller d'un coma.

Ses yeux restent clos . Je prends sa main et la serre entre les miennes. Elle est chaude.

Cela n'était pas un rêve, c'était la réalité.

— Vas-y réveille toi. Murmurai-je

Je faisais preuve d'un dévouement trop prononcé et d'un trop grand courage pour cette fille. La police a dû croire ma petite histoire. J'étais allé chercher quelques choses à la pharmacie du coin pour ma mère et je l'ai trouvé dans la rue... ils vont vite faire le lien et m'arrêter. Mais l'envie de comprendre ce qui s'est passé cette nuit là est bien trop forte.

J'avais vu les miracles seulement dans les films ou dans des contes de fées à chier, le vivre c'est absurde car les miracles n'existent pas, encore moins un quelconque être supérieur. C'est impossible.

Mon cerveau s'ébouillante à force d'essayer de trouver une explication à toute cette m*rde.

— P*tain Krys qu'est-ce que tu fous !

Je dois sûrement la laisser et m'en aller définitivement, elle ne se réveillera sûrement jamais, je dois arrêter de jouer au héros, mais je n'arrive pas à comprendre ce qui se passe... En plus si elle survie et que cette femme s'en rend compte c'est moi et ma mère qui seront en danger.

— Qui es-Tu ?

Elle m'avait dit son prénom : Alyssia.

Son courage m'impressionne ou c'était simplement l'instinct de survie, elle n'a pas eu peur de me voler le couteau que j'avais et je l'ai laissé faire, au fond de moi j'espérais qu'elle réussisse à s'en fuir peut-être.

Ma mère a peut-être raison , je ne suis pas comme mon père...

Je passe mes mains sur mon visage en soupirant, j'ai claqué toutes mes économies pour payer les frais d'hôpitaux, je devrais aller bosser pour me refaire du fric. Ça ne sert à rien de m'attarder sur quelque chose que je ne comprendrais sûrement jamais.

Je m'apprête à sortir définitivement de la vie cette fille mais les gémissements sur j'entends lorsque je tourne les talons suffisent à me stopper dans mon élan.

Elle a les yeux entre-ouvert et elle essaie de bouger ses doigts et de parler.

— Non non ne bouge surtout pas, tu es en sécurité.

La stupeur qui s'est emparée de moi m'empêche de réaliser tout de suite la gravité de la situation.

Elle est réveillée.

Je m'empresse d'appeler les médecins qui accourent aussitôt, ils lui administrent des soins sous mes yeux, ont-ils remarqué que j'étais toujours dans la pièce ? Je ne pense pas ils sont tout aussi éberlués que moi.

— Monsieur vous devez sortir, nous vous préviendrons de son état quand nous terminerons.

J'hoche la tête et je m'exécute, je marche dans les couloirs de cette hôpital, l'esprit complètement chamboulé.

— Krys ! Krys ! Hurlait ma mère depuis un moment pour attirer mon attention

— Elle est réveillée.

— Quoi ? Tu en es sûr ? C'est incroyable. Alors comment va-t-elle ? Qu'on dit les médecins ?

— Calmate, elle est avec les médecins là.

— Oh ils sont là.

Le médecin en charge s'avance vers nous, un visage confus qui n'inspire pas confiance.

— Elle s'est réveillée, et elle se rétablie plus vite que la normale.

— C'est un miracle. Lança ma mère le sourire aux lèvres

— C'est inexplicable. Ajouta le docteur

— On peut la voir ?

— Pas maintenant madame, elle est en pleine analyse. Elle va visiblement s'en sortir mais elle est encore dans un état passif, elle ne semble pas comprendre ce qui se passe autour d'elle ce qui est parfaitement normal.

Nos regards se croisent et je sais à ce moment là qu'il remet en cause tout ce qu'il a étudié pendant des années pour exercer ce métier.

~

Lorsque j'entre dans la pièce, elle tourne les yeux vers moi, elle a un aspect hâve et pâle.

Elle a le sourire aux lèvres et ses yeux clairs pétillent de fatigue, je m'approche lentement d'elle , elle était relevée sur son lit d'hôpital et avait les larmes aux yeux.

— Je sais que tu m'as sauvé, Merci beaucoup.

Tu étais morte, je t'ai regardé mourir.

Je ne disais rien car je n'arrivais toujours pas à croire qu'elle me parlait.

— Je... Balbutia-T-elle.

Elle retenait des larmes.

— J'ai vu mon corps... je sais que je n'étais plus là, je t'ai vu et j'ai vu mon corps baigné dans tout ce sang.

— Tu étais morte.

— Oui, et je... je ne sais pas comment... ni pourquoi mais je... Bafouilla-T-elle les larmes aux yeux.

— Calme toi, tout va bien.

Je la prends instantanément dans mes bras pour la calmer.

Je ne me reconnais plus.

— C'était horrible...

— Raconte moi ce que tu as vu.

— J'ai senti une douleur horrible, ensuite je savais que j'étais partie, je me voyais baigner dans mon propre sang, dans tes bras. Et j'ai vu une lumière aveuglante, elle était beaucoup trop forte, je pensais que c'était la fin, mais j'ai entendu sa voix, il m'a appelé, je sentais une grande paix en moi, je voulais partir mais il a refusé, et là... je me suis réveillée.

— Il ? C'est qui "Il" ?

— C'est Dieu.