ALYSSIA
Ça fait dix minutes que je suis prise en otage par ce psychopathe sans vergogne. Il m'a arraché mon téléphone je ne peux même pas tenter de prévenir qui que ce soit. Quel angoisse, quel enfer !
Je jette un coup d'œil discret à travers l'hublot, les gardes sont beaucoup trop loin, comment est-ce qu'il a pu entrer ici avec toute cette surveillance ?
J'inspire et j'expire lentement, il fallait que je trouve assez de courage pour faire ce que j'avais prévu avant le décollage. Il faut que je lui prenne son arme.
Je croisais le regard apeuré de l'hôtesse de l'air qui était à présent à côté de moi, je ne peux pas la rassurer car je suis dans le même état qu'elle, terrifiée. Mais nous avions un plan, on avait réussi à élaborer quelque chose pendant qu'il ne regardait pas. La seule chose que je pouvais faire maintenant c'est de prier, prier de toutes mes forces afin que tout se passe comme prévu.
J'ai réussi à me saisir d'une fourchette et d'un couteau, j'attends qu'il s'approche un peu plus de nous, il semble occupé, il est au téléphone avec quelqu'un depuis trop longtemps maintenant.
Je n'avais pas d'autre choix il fallait que j'essaie. Il fallait que je nous sorte de là.
Lorsqu'il s'approchait enfin de nous, il sortit son silencieux et la posa sur l'hôtesse de l'air qui écarquilla les yeux.
— Si tu tentes quelque chose. Je la bute. Je vais chercher de quoi vous tenir en laisse.
Je soutenais son regard sombre, il avait quelques cicatrices sur le visage ce qui lui donnait une apparence encore plus obscur.
Il se tourna vers le poste de pilotage, c'était le bon moment, je rassemblais tout le courage que je pouvais et je me levais sans faire de bruit, je m'accroupis sur le sol pour mieux atteindre ce que je visais. J'agrippais le couteau de toute mes forces, mon cœur tambourinait comme jamais auparavant et je tremblais littéralement mais c'était soit maintenant soit jamais. je concentrais toute ma force dans mon poignet avant de planter le couteau dans son pied une fois proche de lui.
— Putain qu'est-ce que tu fous !
— Vas y ! Hurlais-je à Olivia.
Je l'avais assez distrait, elle pouvait peut-être atteindre le bouton d'urgence dans sa cabine.
— Merde vous allez me le payer !
Il sortit son arme silencieuse et j'étouffais un cri lorsque je vis le corps à présent sans vie d'Olivia dans une marre de sang.
Il posa immédiatement un coton imbibé d'un produit qui a sûrement pour but de m'endormir, je me débattais pour me libérer de son emprise mais j'avais déjà respiré ce produit infect, des étourdissements puis une image sombre s'en suivit.
J'avais échoué et elle en avait payé le prix, elle était morte à cause de moi...
彡
J'ouvre difficilement les yeux, j'ai l'impression qu'on m'a assommé à coup de massue. J'ai la tête qui tambourine et je suis peu à peu consciente de ce qui vient de se passer. J'ai été sauvagement agressé et kidnappé.
— Au secours ! Tentais-je, mais ma voix est si faible que les cafards de ce dépotoir ne pourrait m'entendre.
Je suis seule dans une pièce lugubre attachée sur chaise en bois.
— Hé ! Au secours venez m'aider ! A l'aide ! Dis-je avec plus d'ardeur.
Je hurlais maintenant comme une aliénée espérant que quelqu'un m'entende, d'où je tirais cette force ? De ma peur, j'avais un mal de tête infernale mais le sentiment de peur me bouffait beaucoup plus.
La porte de cette pièce crasseuse s'ouvrît enfin sur une grande femme, au cheveux longs ondulés. Elle était vêtue d'un long manteau beige et de bottes noirs. Elle avait l'allure d'une « boss lady ». Mes yeux s'écarquillèrent à la vue du couteau qu'elle tenait en main.
— Hé ! Du calme, pourquoi t'es si bruyante ! Demanda-T-elle
— Je t'en supplie fais moi sortir.
— Ça serait idiot tu ne trouves pas ? Faire tous ces efforts pour au final te laisser t'en aller.
Je compris tout de suite qu'elle était celle qui avait orchestré tout cela, je la détaillais essayant de comprendre ce qu'elle me voulait.
— On va pas passer par Quatre Chemins.
Elle s'abaisse à mon niveau et plante ses yeux noirs dans les miens, je déglutis, elle est terrifiante.
— T'es trop belle pour mourir si facilement, tu me rappelles moi à ton âge, tout aussi sexy. Lança-T-elle en glissant le bout de sa lame sur ma poitrine
— Pitié, laissez moi sortir... Tentai-je
— Par contre j'étais plus courageuse.
Elle se leva d'un bond, et longeais la minuscule pièce en claquant ses bottes contre le sol. Quant à moi je réfléchis à un moyen de me détacher.
— Ton frère me doit quelque chose et s'il ne me donne pas ce que je veux c'est toi qui paiera.
— Tu fais pitié. Dis-je.
— Tu trouves ? Réponds-elle ironiquement. Ton frère est du même acabit.
— Lui aussi c'est vraiment un imbécile, mais toi tu es pire, on n'a pas besoin d'être savant pour comprendre que ta vie est misérable, tu fais du mal aux gens pour te sentir supérieur.
— Tu ne sais rien de ma vie sale gosse.
— Et toi tu ne sais rien de la mienne, tout le monde souffre dans ce foutu monde mais on ne devient pas aussi sadique, ressaisis-toi.
Sa main chaude ornée d'une bague étincelante vient s'abattre sur ma joue, elle a vraiment beaucoup de force, je sens du sang perlé sur mon visage, son bijou m'a entaillé la peau.
Elle me relève le visage et tient fermement mes joues entres ses doigts. Elle me regarde avec un sourire démoniaque, je n'ai jamais vu autant de haine dans les yeux d'une personne.
— J'aime bien. Lança-T-elle avant de s'en aller
— Dieu... Dieu ne permettra pas que tu me fasses du mal.
— J'ai cru ça aussi à ton âge, et maintenant je suis le diable.
J'y crois réellement, je sais que je finirai par sortir d'ici, je suis terrifiée et j'ai terriblement froid. Je ne sais pas ce que cette femme a vécu dans sa vie mais l'écho de sa haine est encore présente dans la pièce.
Je souffle bruyamment et baisse la tête, murmurant des prières à Dieu, Raphaël va bien se rendre compte que je ne suis pas arrivée à destination et il va mettre tout en œuvre pour me retrouver j'en suis sûre, il faut juste que je tienne bon.
— Je t'en supplie seigneur, aide... aide moi.
Je m'en sortirai, parce que Jesus est avec moi.
« 6. Ne vous inquiétez de rien; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. »
Philippiens 4:6

VOUS LISEZ
𝐋𝐀𝐔𝐑𝐄𝐍.
Romance『 Lauren a grandi dans une famille divisée mais heureuse, comme tout le monde, elle a connu des hauts et des bas, les difficultés de l'adolescence et tout ce qui s'en suit... Plus de bons moments que de mauvais grâce à la présence de sa sœur, sa mèr...