Chapitre 24 : as it was

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MÉLISSA

J'entre dans la maison pour retrouver le même spectacle que d'habitude, pas une seule trace de mon oncle, ni mon frère, à croire qu'ils se sont évaporés de la surface de la terre.

Je jette les clés sur la table avant de me rendre dans ma chambre.

Je m'affale sur ce matelas qui m'avait tant manqué. Les yeux fixés sur le plafond je repense à cette scène. Mon cœur ne m'obéissait plus -comme toutes les fois lorsque je le vois- je ne peux pas croire qu'après tout ce temps j'ai encore des sentiments pour lui. Qu'est-ce que je peux être idiote !

Je me saisis de mon téléphone portable, je sais très bien ce que je recherche, je suis pathétique je sais, courir après quelque chose qui est vraisemblablement hors de ma portée.

Je regarde les photos d'il y a quelques années où je me croyais encore comme l'amour de sa vie. Maintenant je ne suis qu'une inconnue.

Des larmes remplissent mes joues mais je les essuie rapidement. Je l'aimais et j'avais confiance en lui, après ce qu'il a fait j'aurais dû le détester non ? Le haïr de toutes mes forces et passer à autre chose. Mais je n'y arrive pas. Peut-être parce qu'il n'est pas détestable malgré toutes ses erreurs. Il s'est excusé auprès de moi mais rien n'était plus comme avant...

C'est à cause de cette gentillesse que je n'arrive pas à le haïr... Je suis remplie de regrets et de remords, si seulement je n'avais pas été aussi idiote ! En réalité je m'en veux. Je ne supporte pas de le voir avec une autre bien qu'il ne m'appartienne pas.

Il était tout pour moi, il m'a fait haïr ma vie. Je pourrai parler des heures de la façon dont il m'a traité comme une sous merde et en même temps de la façon dont il m'a fait sentir comme la plus belle fille du monde. Mais ce n'était qu'un jeu pour lui.

— Je t'aime plus que tout.

Il me le répétait à chaque fois...

— Il faudrait mieux qu'on arrête là, j'ai terminé mon pari.

Ces mots résonnent encore plus fort dans mon encéphale à cet instant.

Je suis désolée pour tout ce que je t'ai fait...

Pourquoi est-ce qu'il ne peut juste pas être détestable ! Il m'avait avoué que ce n'était que pour le sexe et que je ne représentais rien pour lui. Au moins j'aurais pu m'accrocher à la haine et me rétablir mais il a fallu qu'il attise encore mon amour.

Je regarde la pile de médoc que je dois prendre encore une fois, des idées suicidaires me traversent l'esprit, ce serait la meilleure solution n'est-ce pas? J'ai perdu mes parents et mon frère... son corps est présent mais pas lui. Ensuite j'ai perdu ma joie, l'espoir, je pensais avoir trouvé l'amour mais en fait de compte c'était à sens unique, je n'ai plus rien, ni personne à qui m'accrocher. Espérons que Dieu m'accorde le repos.

Je suis brusquement réveillée de mes pensées par des bruits, je sors rapidement de ma chambre pour trouver mon grand frère dans la cuisine.

— Tu daignes enfin à pointer le bout de ton nez. Lançai-Je

— J'avais du boulot.

— Qu'est-ce que tu peux bien faire pour passer des jours sans me parler ?

— Je travaille c'est tout.

— Alors vas-y ! Sors et ne reviens plus !

— Qu'est-ce que tu as aujourd'hui?

— Mon problème c'est que tu veux toi aussi m'abandonner...

Un long silence s'installa entre nous tandis que je retenais les larmes de colère et de tristesse qui m'envahissaient, je ne m'étais pas connue aussi émotive, je suis plus forte que ça.

Non c'est faux.

— Ce que je fais c'est pour toi, pour ne pas que tu aies à revivre ce que nos parents nous ont offert. Tu es ma seule famille comment est-ce que je pourrais t'abandonner ?

Ces mots ont un impact considérable sur mon moral, sans m'en rendre compte j'étais en larme en face de mon frère. Quelque chose que je déteste plus que tout, montrer ma faiblesse.

Il s'approche vers moi et me décolle du mur afin de m'enlacer. Si je perdais mon frère je crois que j'en mourais.

—•—

— Eh Mélissa tu m'écoutes ? Hurle Brianna en sautillant sur mon lit.

— Non désolé, je suis occupée comme tu peux le voir.

Nous avions prévu d'étudier aujourd'hui mais elle ne cesse de me raconter tous les potins qu'elle aurait entendu ici et là.

— Ce que je veux te dire est très important c'est à propos de "tu sais qui."

Ses paroles ont suffi à attirer mon attention car je sais très bien de qui est-ce qu'elle parle.

— Quoi ?

— Tu vois cette fille Lauren, elle ne veut pas seulement Daniel mais j'ai remarqué qu'elle traîne beaucoup avec Ismaël.

— Comment ça beaucoup?

— Je pense qu'ils sont plus que de simples amis. En plus de ce que je sais, c'est la fille de Louis Winter et le père de Ismaël et cet homme prévoit une fusion de leur entreprise. Ça fait une belle affiche tu ne trouves pas. Le prince et la princesse qui se marient pour le bonheur de leur famille.

Je me demande bien comment elle sait tout ça, mais un autre problème se présente devant moi. Je ne répondais rien, submergée par une jalousie que je détestais chez moi, je ne veux pas qu'elle s'approche de lui ni aucune autre fille...

— Passe moi mon téléphone. Demandai-Je à Bri

— Pourquoi ?

— Je vais appeler Raphaël.

𝐋𝐀𝐔𝐑𝐄𝐍.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant