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Cette vive douleur dans mon intérieur me brûle. J'ai l'impression de me consumer, de perdre le souffle. De me sentir périr.

Ma vie est une succession de déception, de malheur et de malédiction. Est ce qu'un jour je verrais ce que c'est que le vrai bonheur ?

Sur le long terme, oubliant l'amertume de cette réalité éphémère.

Jusqu'ici j'aurais pensé que je n'étais pas à plaindre. J'ai argent, voitures ainsi qu'héritage et génétique parfaite.

Pourtant, je suis meurtri.

Pourquoi est ce qu'on inflige ça à une et seule personne. Je n'ai rien demandé... Pourquoi le ciel s'abat sur moi ?

Perdre Adjïah est déjà l'une de mes plus grandes peur...

Perdre notre enfant... aussi.

Ce qu'on me demande est d'une atrocité sans nom. Choisir entre la vie de ma femme et celle de mon enfant. Celle de mes entrailles, de ma chair, mon sang.

Jamais j'aurais cru faire face à ça un jour. Jamais j'aurais cru ressentir une tellebdouleur abdominale.

Jamais je n'aurais pensé être aussi éprouvé.

Mon corps, mon coeur, mon cerveau ainsi que tout ce qui s'en suit ne le supportent pas.

Tellement qu'à la simple pensée de tout ça, des crampes m'envahissent.

J'aurais préféré mourir que de vivre la situation actuelle. Mourir que de voir la femme que j'aime souffrir d'une peine inconsolable.

Ou qu'il soit, si il m'entends ou me voit... puisse t-il m'apaiser de ce désarroi. L'espace de quelque secondes, je t'en supplie Seigneur... Libére moi.

La pluie qui tombe à l'extérieur n'arrange rien. Depuis que l'on est rentrer, je... je n'ai qu'une seule pensée.

Est ce que je mérite tout ça ? Qu'est ce que j'ai fait pour mériter tout ça...

La porte de la chambre s'est ouverte. Je n'ai pas osé me retourner...

Voir son visage, voir sa peine...

C'est inconcevable, insupportable. Rien que d'y penser, je sens des picotements me prendre des orteilles jusqu'aux doigts de la main droite puis gauche.

Même les ondes négatives de Bipolaire ne peuvent plus rien.

Rien du tout face à la situation à laquelle je suis confrontée.

Elles m'ont quitter... Me laissant proie à mon propre destin.

Il ne peut rien face à la douleur de l'être aimé, il ne peut rien face à sa peine. Il ne peut rien face à ce type d'adversité, qui dans notre cas... est la mort.

J'ai sentis son corps se blottir contre le miens. Si fort que la froideur de mes mains me quittait.

Son souffle près de mon cou a eu le bienfait de me rassurer. Elle est avec moi. Elle n'est pas partie...

Alors je dois encore rester debout, pour elle... pour cet enfant... pour cette épreuve.

Aussi dur qu'elle puisse être, l'abandon n'est pas une option. Pour rien au monde je n'abandonnerais.

Ses larmes par contre, ont effacées ce semblant de sentiment de quiétude... qui a fait place à nouveau à la tristesse.

Isaac - Pleure pas... s'il te plaît.

Elle étouffa un sanglot en collant sa tête contre mon torse, ses larmes mouillant mon sweat-shirt m'ont détruit.

Isaac - Je t'en supplie...

BIPOLAIRE IV Où les histoires vivent. Découvrez maintenant