Association santé naturelle: enfin une vrai avancé pour le BIO

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<petition-mail@association-sante-naturelle.email>Chers amis du Naturel,

Vous me connaissez : je n'hésite pas à sonner l'alarme quand nos politiques font n'importe quoi.

Chaque fois que c'est nécessaire, je n'ai pas peur d'appuyer là où ça fait mal.

Récemment, par exemple, je vous ai parlé de cet invraisemblable « raté » de l'Union européenne :
« Les magnifiques champs de lavande de Provence sont aujourd'hui menacés parce que des technocrates européens, parce qu'ils ont décidé de classer les huiles essentielles dans la catégorie des " produits chimiques " ! »Mais je tiens à être juste – et partager avec vous les avancées, quand elles sont réelles !

Et aujourd'hui, je suis heureux de partager avec vous une excellente nouvelle !

Les députés européens ont voté un règlement qui libère les agriculteurs bio !

Désormais, ils pourront vendre leurs propres semences en toute liberté... et cela ne va pas plaire à Monsanto, le géant de la biochimie ! Semences naturelles : étions-nous en URSS ???Jusqu'à présent, un paysan qui voulait vendre ses semences 100 % naturelles était considéré comme un criminel.

Cela paraît hallucinant, mais c'est la triste réalité.

Cela date de 1981 : une loi française a « criminalisé » les semences paysannes.

Depuis, les paysans avaient l'interdiction formelle de vendre des semences qui ne figurent pas dans le « catalogue officiel ».

Et quelles sont les semences qui figurent dans ce fameux « catalogue » ?

Essentiellement des semences « brevetées », créées et vendues par les multinationales de l'agro-chimie, comme Monsanto, DuPontDow et Syngenta !

Le seul géant « Monsanto-Bayer » représente près d'un tiers des semences inscrites à ce cahier officiel ! Comment diable en est-on arrivé là ?Pour comprendre cette histoire de fou, il faut se replonger dans l'atmosphère très spéciale de l'après seconde guerre mondiale.

En 1945, il fallait reconstruire une agriculture très productive, pour nourrir les populations européennes, brisées par des années de privation.

A l'époque, la croyance dans la Science et de la Technologie était sans limite : Quelques années auparavant, la médecine avait découvert les antibiotiques, une authentique « pilule miracle » qui a sauvé des millions de vie !
Des inventions « magiques » pleuvaient depuis le début du siècle : téléphone, avion, cinéma, télévision... et bientôt aspirateur, machine à laver, lave-vaisselle, etc.
Et puis, la planification « centrale », « rationnelle », avait encore le vent en poupe – souvenez-vous que le Parti Communiste dépassait les 30 % aux élections de l'époque !

C'est dans ce contexte que sont nées les deux grandes révolutions de l'après-guerre : La révolution médicale pharmaco-chimique, industrielle et scientifique ;
Et la révolution agro-chimique, focalisée sur l'agriculture industrielle et productiviste.
En matière de médecine et de santé, vous connaissez le résultat.

Balayés, les remèdes traditionnels à base de plante... place au 100 % médicament chimique, et son cortège de scandales et d'effets secondaires !

Mais pour l'agriculture, on connaît moins les conséquences dramatiques de cette « révolution ».

Voici le résultat de l'interdiction des semences anciennes, au profit des semences validées par les organes de l'État : De 1930 à 1965, on est passé de 400 variétés de blé en circulation... à seulement 40
Et aujourd'hui, en 2018, 75 % des aliments de la planète viennent d'à peine 12 espèces végétales et 5 animales !
Pas vraiment de la « biodiversité », n'est-ce pas !

Et le plus invraisemblable, c'est que les semences paysannes traditionnelles ont de formidables atouts !

Comme elles ne sont pas aussi « standardisées » que les semences « industrielles » elles peuvent mieux s'adapter aux changements, climatiques notamment.

Et d'après la Confédération paysanne, les semences paysannes ne sont pas moins productives que les semences industrielles sans leurs « béquilles chimiques » (pesticides, etc.). [1]

Et de toutes façons, il faut quand même avoir l'esprit tordu pour interdire à des paysans de vendre leurs semences librement ! Le règlement européen qui libère !Heureusement, grâce au vote qui a eu lieu le 19 avril 2018 au Parlement européen, cette situation invraisemblable sera terminée en 2021.

L'euro-député Eric Andrieu s'en est félicité :
« Jusqu'à présent, le monde du vivant était cadenassé par la réglementation actuelle au profit de quelques grandes multinationales. Il était urgent de rééquilibrer la chaîne alimentaire et d'arrêter de dérouler le tapis rouge devant les oligopoles de l'agrochimie ». [2]Et en plus, ce nouveau règlement européen contient d'autres bonnes nouvelles pour le bio : Le règlement facilite la conversion au « bio », via une « certification de groupe » qui permettra aux « petits agriculteurs » de gagner du temps et de l'argent ;
Les exploitations « mixtes » (bio et non bio) ne seront autorisées que si les deux activités sont clairement séparées, avec des mesures « pour éviter la contamination » ;
Et de vrais contrôles sur le « label bio » auront lieu, notamment à l'importation, pour éviter que des pays étrangers nous fassent avaler du « bio » de piètre qualité.
Au total, José Bové s'est réjoui officiellement de toutes ces évolutions dans cette très courte vidéo qu'il a posté sur Internet :
Et en effet, il y a des raisons de se réjouir ! Vigilance, malgré toutToutefois, il faut toujours rester vigilant.

Le lobby des multinationales est tellement puissant qu'il faut toujours se demander « ce qui se cache » derrière ces belles avancées.

Aujourd'hui, l'autorisation de vendre des semences « hors cahier officiel » ne concerne que l'agriculture bio... mais que se passera-t-il si on étend cette autorisation à tout le monde ?

Pour Patrick de Kochko, coordinateur du réseau Semences paysannes, la réponse est très inquiétante :
« Les multinationales pourront déposer des mélanges brevetés moins homogènes comme des nouveaux OGM sans supporter les contraintes de l'inscription au cahier officiel. Et peut-être échapper à la réglementation OGM, comme elles l'espèrent ».Autrement dit, il faut faire très attention à ce que ce règlement ne soit pas le cheval de Troie de l'industrie agro-chimique pour faciliter la vente de semences OGM !

Mais comptez-sur moi, je suis ce dossier avec attention, et vous appellerai à la mobilisation si besoin.

Et en attendant, ne boudons pas notre plaisir, et levons un petit verre de vin (bio) pour fêter cette avancée !

Votre dévoué,

Guillaume Chopin
Association Santé Naturelle

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